Begräbnis - Izanaena
Chronique
Begräbnis Izanaena
Les Japonais de Begäbnis ne sont certes pas les plus connus dans le style exigeant du funeral doom, mais ce ne sont pas non plus les plus prolifiques. Izanaena est ainsi leur tout premier LP, après trois splits et deux demos. Autant dire que, pour les curieux de la scène dont je suis, ce premier effort était attendu.
Le moins que l’on puisse dire est que je n’ai pas été enchanté. Le funeral doom est un genre très exigeant, où n’est pas qui veut Skepticism et consorts. Mâtiné de boucles un brin drone, le funeral de Begräbnis est ultra caverneux, rampant et sombre à l’envi. La voix, directement issue des profondeurs, est presque indicible tant elle est sourde, littéralement régurgitée du centre de la Terre. Si ces atours ont tout pour aboutir à un résultat satisfaisant, Inverted Cross, le premier titre, se révèle pourtant relativement plat. Comme si le combo nippon avait tenté de singer Winter, mais sans le génie qui va avec. Le manque de variations originales comme le son très étouffé, presque brouillon, n’aident pas, il faut l’avouer. Les tentatives de soli, comme pour apporter quelques aspérités, restent finalement, de leur côté, assez classiques.
Les morceaux sont plutôt agréables, disons-le nettement. Mais dans le style, la concurrence est rude et le dernier Skepticism montre, par exemple, que des divisions se sont créées depuis longtemps maintenant et que, manifestement, Begräbnis n’est pas dans la première. Tout n’est pourtant pas moyen. Haniwari, par exemple, en axant davantage sur la voix que sur l’instrumentation, crée le malaise et engendre un titre ultra rampant, noir de chez noir. Le drone mêlé au funeral accouche d’une mélasse impénétrable qui produit l’effet d’une immersion profonde. Mortuary Cannibalism modifie sa structure à mesure de l’avancée du morceau, créant une texture différente entre le départ, très rampant, et la fin, plus enlevée.
Mais, au final, les points d’accroche pour l’auditeur demeurent faibles. Certes, une certaine dimension rituelle se dégage des titres (Haniwari ou Mortuary Cannibalism par exemple), mais sans que jamais on puisse saisir une aspérité, un relief permettant d’identifier précisément la chanson ou le passage. La contemplation permanente des morceaux demeure le seul sentiment palpable, comme si l’auditeur en était réduit à assister passivement au déroulé de l’album. Comme si, précisément, cet album était conçu pour couvrir l’espace sonore d’un linge uniforme. Et parfois, c’est l’incohérence de la structure qui déconcerte, comme sur le dernier morceau, Nijigahara, ultra planant dans son ouverture, puis ultra brutal et rapide sur sa fin, ce qui tranche considérablement avec le reste de l’album.
Déconcertant et trop plat, ce sont les termes qui conviennent le mieux à ce premier Begräbnis. Si tout n’est pas à jeter, loin s’en faut, il en faudra davantage pour s’imposer dans ce style si exigeant.
| Raziel 9 Octobre 2021 - 841 lectures |
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