Infested - Grotesque Remains
Chronique
Infested Grotesque Remains (EP)
Parmi la pléthore de EPs parus l’année dernière dont je n’avais pas encore eu le temps de vous parler, voici sous vos yeux ébahis Grotesque Remains des Californiens d’Infested. Formé en 2020 à Los Angeles, le groupe évolue sous la forme d’un trio avec dans ses rangs Ethan Ayala de Malignant et Beyond Death (batterie), Sasha Gallant d’Incestuous Lust et Vvervvulf (basse) et Chris "Father Mullet" Johnson d’Encoffinized (chant, guitare). Un line-up forcément intriguant pour quiconque a déjà posé ses oreilles sur quelques-uns de ces groupes (notamment Malignant et Encoffinized). D’ailleurs celui-ci a naturellement trouvé refuge chez Sewer Rot Records (premier label de ces deux groupes) pour la sortie en septembre dernier de cette première et modeste offrande (une sortie rééditée depuis par le label brésilien Nihil Productions qui fait d’ailleurs de l’excellent travail en proposant pour le marché sud-américain (mais pas que) des éditions soignées d’albums signés de groupes tels que Tomb Mold, Decrepisy, Phobophilic, Caustic Wound, Cerebral Rot, Fetid...).
Bouclé en douze minutes et vingt-huit secondes, Grotesque Remains n’offre pas de quoi s’étouffer puisque parmi les cinq titres présentés, deux servent finalement d’introduction et de conclusion ("Space (Intro)" et "Arrival....") chacune expédiée en moins d’une minute. Reste donc trois titres pour faire véritablement connaissance avec ces trois californiens ce qui est finalement assez peu même si bien suffisant au vu du genre pratiqué... Enfin il est également à noter que ce premier EP arbore une chouette illustration signée des mains du talentueux Kyle Messick (Civerous, Cryptum, Engulfer, Mortuary Spawn, Necrectomy, Soul Devourment...). Voilà, ce sera tout pour les présentations d’usage, passons désormais aux choses un peu plus sérieuses.
Librement inspiré du célèbre Alien de Ridley Scott dont on va évidemment retrouver pas mal de clins d’œil, que ce soit sous forme de samples et autres plages d’ambiances ("Space (Intro)", "Arrival....") ou bien tout simplement de manière plus imagée tout au long de ces textes imaginés par Infested), Grotesque Remains s’inscrit dans cette vague de sorties proposées par des groupes bas du front chez qui les notions de finesse et de subtilité n’existent vraisemblablement pas beaucoup (on pense bien évidemment à Sanguisugabogg, 200 Stab Wounds, Encoffinized, Mephitic Corpse, Vomit Forth...). Aussi, sans être du genre brutal ni véritablement porté sur les excès de vitesse, le Death Metal des Californiens n’en demeure pas moins assez limité. Alors que cela ne vous fasse pas fuir puisque comme pour toutes ces autres formations citées un petit peu plus haut, cela ne fait pas pour autant d’Infested un groupe au rabais digne de peu d’intérêt, en tout cas pas si vous êtes justement client de ce genre de Death Metal décérébré, bovin et effectivement pas très futé...
Sans grande surprise, les compositions de Grotesque Remains se caractérisent essentiellement par un riffing simple et rudimentaire qui ne respire ni la grande intelligence ni l’originalité. Quelques accords pas bien compliqués enchaînés les uns après les autres, peu de notes et un côté répétitif et entêtant qui rend l’exercice aussi débilitant qu’addictif (de toute façon avec Chris Johnson d’Encoffinized à la guitare, il ne fallait pas s’attendre à une démonstration de virtuosité). Ces riffs primitifs sont accompagnés pour l’occasion par une section rythmique qui aime se la jouer bien lourdingue quand il le faut (les premières secondes de "Internal Subspecies" puis un petit peu plus loin à 1:27, l’entame chaloupée de "Grotesque Remains", "Infestation Of Impurity" mené pour l’essentiel sur fond de mid-tempos). Des instants au groove vicelard et pataud que les esthètes du gras que vous êtes sauront j’en suis sûr apprécier à leurs justes valeurs. Pour autant, Infested sait ne pas s’en contenter et va ainsi en profiter pour nous offrir quelques brefs passages plus musclés exécutés pour l’essentiel à grand renfort de blasts comme c’est notamment le cas sur "Internal Subspecies" à 0:28 et 1:58, "Grotesque Remains" à 0:16, 0:38 et 1:26 et "Infestation Of Impurity" à 2:19 et 3:29. Une formule tout ce qu’il y a de plus classique et efficace enrobée par un growl dégoulinant et bien profond qui va finir de rendre l’ensemble parfaitement digeste...
Pour une première mise en bouche, Grotesque Remains parvient à attiser la curiosité et à donner l’envie d’en avoir davantage à se caler sous la dent. Reste désormais à savoir si Infested sera en mesure de poursuivre dans cette voie auquel cas il devra sûrement approfondir son travail d’écriture pour espérer accoucher à des riffs plus mémorables et peut-être un peu moins passe-partout s’il veut espérer convaincre sur la durée. Car si la formule proposée s’avère efficace le temps de ces douze petites minutes, pas sur que ce soit autant le cas sur un format plus allongé. Bref, en l’état je ne boude pas mon plaisir à l’écoute de ce Death Metal régressif et bovin qui se laisse apprécier comme il se doit, par petites bribes, le cerveau au repos.
| AxGxB 7 Avril 2022 - 729 lectures |
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