chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
102 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Watain - The Agony & Ecstasy Of Watain

Chronique

Watain The Agony & Ecstasy Of Watain
Que l’on n’aime ou pas les derniers travaux de Watain, il y a bien une chose que l’on ne peut pas leur enlever, c’est leur intégrité et le respect que le groupe peut porter à l’égard de son public particulièrement dévoué. De fait, malgré les déceptions relatives que sont pour beaucoup The Wild Hunt et Trident Wolf Eclipse, nombreux sont également ceux qui continuent d’être très attachés à la formation d’Uppsala qui contre vents et marrées continue ainsi de tracer sa voie. Quatre ans après leur sixième album, les Suédois sont aujourd’hui de retour avec un The Agony & Ecstasy Of Watain qui une fois encore ne devrait pas faire l’unanimité (notamment parmi les plus anciens adeptes du groupe qui ne jurent que par les deux ou trois premiers albums) mais qui néanmoins devrait être en mesure de redonner le sourire à tous ceux qui depuis 2013 l’ont justement vu s’effacer au gré des différentes sorties du groupe...

Premier point extrêmement engageant, l’artwork. Bien que très chargée, je trouve en effet l’illustration de l’Indonésien Oik Wasfuk particulièrement réussie (bien plus que celle qu’il signait pour Trident Wolf Eclipse qui sans être mauvaise ne m’avait pas pleinement convaincu en raison de perspectives un brin naïves) tout comme ce logo incroyable de détails signé des mains d’Erik Danielsson lui-même. Côté production, et ce n’est évidemment une surprise pour personne, le groupe est retourné pour la énième fois au Necromorbus Studio sous la directive de l’indéboulonnable Tore Gunnar Stjerna. De fait, il n’y a de ce côté là par grand chose à signaler puisque l’on va retrouver le son typique et efficace des derniers albums de Watain avec les mêmes qualités (ces guitares froides et abrasives ainsi que cette batterie dynamique, moderne mais néanmoins naturelle) et défauts (notamment cette basse malheureusement toujours aux abonnés absents).

Cependant, vous vous en doutez, en ces quelques points ne résident pas les principales raisons de ces réjouissances évoquées un petit peu plus haut. Non, si certains risquent effectivement de retrouver un petit peu le sourire à l’écoute de ce nouvel album (qui n’est pas non plus le meilleur qu’ait sorti Watain) c’est parce que celui-ci s’avère tout simplement plus abouti que son prédécesseur qui en dépit d’une urgence retrouvée peinait à convaincre faute de profondeur. Plus contrasté, plus travaillé et fournit mais surtout un petit peu plus marquant, il y a en effet dans les dix nouvelles compositions de The Agony & Ecstasy Of Watain un caractère beaucoup moins vain que le sympathique mais très vite oublié Trident Wolf Eclipse. Du haut de ses presque cinquante minutes (soit seize de plus que son prédécesseur pour qui n’aurait pas la version limitée comprenant le morceau "Antikrists Mirakel"), ce septième album traduit par la simple expression de ses chiffres (la durée de l’album évoquée ci-dessus mais également celles des titres dont beaucoup se situent au-delà des six minutes) la volonté des Suédois d’offrir à leurs auditeurs quelque chose de plus consistant tout en conservant, il est vrai, cette urgence et cette intensité qui faisait quelque peu défaut à The Wild Hunt.

À la manière de son prédécesseur qui avait ainsi surpris par ce retour aux fondamentaux, The Agony & Ecstasy Of Watain se distingue lui aussi par une cadence relativement soutenue que ce soit à coup de titres haletants menés le couteau entre les dents ("Ecstasies In Night Infinite", "The Howling", "Leper's Grace", "Funeral Winter") ou de séquences particulièrement intenses et musclées ("Black Cunt" à 0:24 et 4:10, "Before The Cataclysm" à 0:25, "Septentrion" à 2:50). Une énergie et une fougue contagieuses et enthousiasmantes qui rappellent que Watain n’a jamais été là pour amuser la galerie et que même si la formule proposée par les Suédois n’a rien de bien nouveau à offrir, il sait encore, et cela en dépit de quelques errements, se montrer d’une efficacité à toute épreuve. Ces instants permettent également de mettre en exergue un riffing plus inspiré qu’il y a quatre ans. Certes, le travail de Nils Håkan Jonsson et d’Erik Danielsson n’a jamais rien eu de révolutionnaire (malgré une indéniable identité) mais à la différence là encore de ce qui nous a été proposé sur son prédécesseur, les moments forts et véritablement marquants finissent rapidement par s’imposer au fil des écoutes ("Ecstasies In Night Infinite", "The Howling", "Black Cunt", "Leper's Grace", "Before The Cataclysm", "We Remain", "Funeral Winter", "Septentrion").
Pour contraster avec ces passages les plus véhéments et ainsi nourrir une véritable dynamique tout au long de ces quarante-neuf minutes, Watain va prendre également beaucoup de plaisir à lever le pied afin de nous offrir quelques titres et autres moments nettement plus atmosphériques et mélodiques. Là encore, pas de surprise puisque ce n’est pas la première fois qu’Erik Danielsson et ses acolytes nous font le coup. Néanmoins, ce serait mentir de dire que nous y sommes insensibles. Du très sympathique "Serimosa" (bien qu’un brin linéaire) qui vient apaiser ces premières ardeurs en passant par les plus intéressants et très contrastés "Black Cunt" et "Before The Cataclysm" sans oublier bien entendu l’excellent "We Remain" aux atmosphères ritualistes entêtantes sur lequel Farida Lemouchi (Molasses, ex-The Devil's Blood) et Bengt Gottfrid Åhman (Invidious, ex-In Solitude, ex-Reveal!...) viennent apporter leurs brillantes contributions, les changements de tons et d’intensités ne manquent pas et font même beaucoup de bien à Watain qui mène ici la danse comme bon lui semble. Une diversité dans le propos qui fait de The Agony & Ecstasy Of Watain un disque varié et dynamique toujours aussi agréable à écouter au fil des écoutes même successives.

Faites de hauts (Casus Luciferi, Sworn To The Dark…) et de bas (The Wild Hunt, Trident Wolf Eclipse), la carrière de Watain n’est pas ce que l’on peut appeler un long fleuve tranquille. Et même si la formation d’Uppsala doit effectivement beaucoup à un groupe tel que Dissection, cela ne l’a pas empêché de tracer sa propre route depuis maintenant plus de vingt ans et de récolter les fruits de son labeur et de son dévouement. Quoi qu’il en soit, après deux albums en demi-teintes ayant pour eux autant de défauts que de qualités, Watain semble enfin prêt à inverser la tendance avec un disque qui devrait normalement faire davantage consensus et ramener vers lui au moins une partie de cet auditoire déçu par ces incursions en terres Heavy Metal ou par ce manque flagrant de vision une fois passé l’excitation d’une seconde jeunesse retrouvée. Pour autant The Agony & Ecstasy Of Watain n’est pas le meilleur album qu’ait composé et enregistré Watain mais plutôt un rappel en bonne et due que celui-ci est finalement capable de mieux que ce qu’il nous propose depuis maintenant près de dix ans... Bref, il y a là de quoi se réjouir mais on a connu le groupe encore plus convaincant. S’agirait désormais de s’en souvenir pour la prochaine fois. En attendant, ne boudons pas notre plaisir.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

3 COMMENTAIRE(S)

Dantefever citer
Dantefever
10/07/2022 19:27
note: 8/10
Vraiment pas mal. Je déplore certaines pistes un peu foutoir et chaotiques (dans le mauvais sens), l'interlude moisi, Erik qui semble perdre un peu sa voix, bien mixée en arrière, et aussi quelques effets un peu balourds et clichesques. Sinon toujours des choses très efficaces, la chouette piste avec Farida, grosse efficacité la plupart du temps, atmosphères prenantes. Du bon Watain.
Jean-Clint citer
Jean-Clint
26/04/2022 09:39
Du même avis que l'ami Sagamore, même si le précédent n'était pas mauvais ça tournait parfois un peu en mode automatique. Si effectivement ce nouvel opus a un peu de mal à se finir ça reste très bon et inspiré et surtout on retrouve la touche typique du groupe, qui revient clairement en forme et ça fait plaisir !
Sagamore citer
Sagamore
26/04/2022 08:36
note: 8.5/10
Après deux albums successivement médiocre et passable, ça fait plaisir de retrouver Watain en forme, malgré un ventre mou sur la seconde moitié du disque. La triplette Serimosa / Black Cunt / Leper's Grace est absolument foudroyante.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Watain
Black Metal
2022 - Century Black
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (5)  7.2/10
Webzines : (6)  8.61/10

plus d'infos sur
Watain
Watain
Black Metal - 1998 - Suède
  

vidéos
The Howling
The Howling
Watain

Extrait de "The Agony & Ecstasy Of Watain"
  
We Remain
We Remain
Watain

Extrait de "The Agony & Ecstasy Of Watain"
  

tracklist
01.   Ecstasies In Night Infinite  (04:01)
02.   The Howling  (04:05)
03.   Serimosa  (05:26)
04.   Black Cunt  (05:25)
05.   Leper's Grace  (04:09)
06.   Not Sun Nor Man Nor God  (01:26)
07.   Before The Cataclysm  (07:25)
08.   We Remain  (06:15)
09.   Funeral Winter  (04:27)
10.   Septentrion  (06:43)

Durée : 49:22

line up
parution
29 Avril 2022

voir aussi
Watain
Watain
Sworn To The Dark

2007 - Season Of Mist
  
Watain
Watain
Casus Luciferi

2003 - Drakkar Productions
  
Watain
Watain
Lawless Darkness

2010 - Season Of Mist
  
Watain
Watain
Trident Wolf Eclipse

2018 - Century Media Records
  
Watain
Watain
The Wild Hunt

2013 - Century Media Records
  

Essayez aussi
Frozen Graves
Frozen Graves
An Age Of Emptiness

2022 - Amor Fati Productions / Kuunpalvelus Records
  
Cold Cell
Cold Cell
The Greater Evil

2021 - Les Acteurs de l'Ombre
  
Mons Veneris
Mons Veneris
Ascent into Draconian Abyss

2024 - Signal Rex
  
Incipient Chaos
Incipient Chaos
Incipient Chaos

2024 - I, Voidhanger Records
  
Càirdeas Fala
Càirdeas Fala
Sons of the North

2021 - Werewolf Promotion
  

Surprise de l'année
Big Business
Battlefields Forever
Lire la chronique
Sacrifice
Volume Six
Lire la chronique
Wurmian
Immemorial Shrine
Lire la chronique
Mortuaire
Monde Vide
Lire la chronique
Blood Red Fog
Marrasv​ä​et
Lire la chronique
European Tour 2025
Black Curse + Concrete Wind...
Lire le live report
eGorGe
Amalgams / Drill Baby Drill...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Disrupted
Stinking Death
Lire la chronique
Chestcrush
Ψυχοβγάλτης
Lire la chronique
Acid King
Beyond Vision
Lire la chronique
Belnejoum
Dark Tales of Zarathustra
Lire la chronique
Godflesh
A World Lit Only By Fire
Lire la chronique
S.O.D.
Live at Budokan (Live)
Lire la chronique
Revenge
Violation.Strife.Abominate
Lire la chronique
Interemo
The Return Of The Creep (EP)
Lire la chronique
Uninhibited
Scourge (EP)
Lire la chronique
Allocer
Worship (EP)
Lire la chronique
Slowhole
Slowhole
Lire la chronique
Teitanblood
From The Visceral Abyss
Lire la chronique
Frightful
What Lies Ahead
Lire la chronique
Nortt
Dødssang
Lire la chronique
Ialdabaoth
G.O.A.T. / S.C.A.P.E. (Comp...
Lire la chronique
Doomsday
Doomsday (EP)
Lire la chronique
Aeterna Tenebrae
Anima Mortalis Ars Perpetua
Lire la chronique
Nero Kane
Tales of Faith and Lunacy
Lire la chronique
Gore Force 5
Tails from the Deep (EP)
Lire la chronique
Moosegut
In Nature's Embrace
Lire la chronique
Gore Beyond Necropsy
Noise-a-Go Go!!!
Lire la chronique
Godflesh
Decline & Fall (EP)
Lire la chronique