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Dawohl - Leviathan

Chronique

Dawohl Leviathan
On le dit souvent mais la patience est une vertu qui se fait de plus en plus rare, à l’heure où le cerveau est inondé en permanence de nouveautés en tous genres et où le seul moyen d’émerger de la masse et du silence est de faire parler de soi de façon très régulière. Pourtant certains résistent encore à cela et prennent un temps fou pour revenir aux affaires, au risque pour eux d’être totalement oubliés et que cette attente interminable soit au final plus nocive que bénéfique avec des fans qui seront passés totalement à autre chose. C’est presque cela qui a failli arriver à la formation de Maxime Guillemain qui avait quasiment disparu de la circulation après un premier Ep ultra-prometteur (« Potestas.Ratio.Iustitia ») qui remonte quand même à… 2014, et qui depuis n’avait pratiquement plus fait parler de lui faisant même craindre un arrêt pur et simple de ses activités. Pourtant le chanteur s’est accroché et a continué de faire vivre sa créature de façon éparse malgré les multiples mouvements de personnel, et il a fallu attendre 2020 et l’arrivée d’un line-up désormais solide conjugué à une signature chez le toujours qualitatif Dolorem Records pour que ce premier opus tant attendu voit enfin le jour.

Et le moins que l’on puisse dire ce qu’on ne va pas être déçu du voyage, et ce malgré une durée beaucoup trop courte pour une attente si longue (à peine 28 minutes !) qui a néanmoins pour effet de ne pas provoquer la redondance ni la lassitude, chose qui est trop souvent le cas dans un genre saturé de groupes de seconde zone. Mais ça n’est ici absolument pas le cas tant le combo va frapper un très gros coup avec ce disque implacable et puissant de bout en bout, où la brutalité persistante sait néanmoins s’effacer avec malice pour laisser place à nombre de passages pachydermiques de haut vol. Car après une introduction aux accents de bande-originale de film fantastique place directement au surpuissant « Statolatria » qui outre être le morceau le plus long de cette galette va montrer tout le talent et la technique générale de chacun des membres, qui se situent tous à un très haut niveau. Proposant un grand-écart régulier entre parties où ça tabasse vite et fort avec d’autres écrasantes et rampantes, l’ensemble montre ainsi un visage autant tempétueux et déchaîné que suffocant à la noirceur intégrale, d’où émerge des riffs incisifs et un batteur impressionnant de dextérité qui n’hésite pas à varier son jeu en y injectant nombre de cassures. Cependant tout cela reste parfaitement digeste et ne tombe jamais dans le surplus, et bien qu’étant d’obédience très classique l’écriture fluide se montre relativement mémorisable permettant de fait une accroche supplémentaire sur chacune des compositions différentes. Si celles-ci vont garder une trame générale assez similaire elles font preuve néanmoins de suffisamment de personnalité pour qu’on arrive à bien les différencier, preuve en est l’ultra-dense « Institutionalized Hatred » à la brutalité de dingue tant celle-ci va grimper en intensité comme du côté temporel. Néanmoins elle a la bonne idée de s’effacer sur plusieurs moments à la lourdeur indécente où l’envie de secouer la tête comme un forcené se fait sentir, ajoutant ainsi un supplément de puissance qui prouve que les gars sont aussi cohérents musicalement quand ils lèvent le pied, et qu’ils arrivent sans soucis à accrocher l’auditeur aussi rapidement que quand ils lâchent les chevaux. Ce schéma d’écriture va d’ailleurs trouver son paroxysme dans la foulée sur le furibard « Voluntary Servitude » qui va même pousser plus loin les extrémités d’un côté comme de l’autre, tout en voyant l’apparition d’un entrain communicatif via une écriture encore plus affûtée et accrocheuse, qui ne laissera que ruines et désolation derrière elle.

D’ailleurs après tout cela place à « Subjugation » à l’obscurité renforcée et l’ambiance étouffante à souhait où les montagnes russes sont encore plus massives et nombreuses, et font donc de cette plage l’ultime baroud d’honneur de cette construction rythmique vu qu’ensuite ça va pousser plus loin du côté de la technicité. En effet avec « Telos – Immanent Orthogenesis » la brutalité et les enchaînements rapides vont être nettement plus discrets, car à la place on va être en présence de longues plages rampantes inspirées par MORBID ANGEL via un tapis de double prépondérant et un bridage en règle. On avait déjà pu apercevoir auparavant cela dans des proportions plus légères mais là le rendu n’a rien à envier à celui des Floridiens, vu que l’on est pris en étau de suite et ce jusqu’à la conclusion où retentit des explosions de violence comme pour signifier que l’orage qui était en attente est enfin arrivé jusqu’à nous. Après ce moment le plus massif de tout ce disque c’est « Macro Apoptosis » qui arrive et clôt les hostilités en offrant un ultime récital tout en variations et dont la technique globale grimpe vers les sommets, via des breaks et patterns réguliers et répétitifs qui finissent d’assommer les nuques et cous les plus résistants, tant on a la sensation de se faire rouler dessus avec un plaisir non-dissimulé. Cependant si cette composition marque la fin des créations originales les gars pour meubler tout ça ont décidé d’en finir par une reprise fidèle de « I Vomit This World » de MERCYLESS (tirée de « Unholy Black Splendor » sorti en 2013), qui montre que dans un registre plus direct et à l’ancienne ils conservent leur même force de frappe, sans y perdre en qualité ni intensité.

Du coup on aura bien compris qu’il n’y a absolument rien à jeter dans ce « Leviathan » impressionnant de violence et de maîtrise qui confirme tout le bien qu’on pensait de l’entité du chanteur qui réalise lui-aussi une prestation de haute-volée tant sa voix profonde et consistante se montre à la hauteur de ses camarades de jeu (et dont les textes s’inspirent autant d’Aldus Huxley que de Thomas Hobbes). Réussissant de fait un sans-faute qui va la placer à coup sûr dans les bilans de fin d’année et ne débandant pas un instant (tout en étant portée par une production impeccable et moderne mais qui conserve un grain naturel sans être artificielle), cette œuvre dense va demander du temps pour être totalement assimilée preuve de son incontestable réussite. En espérant désormais que la carrière du groupe soit définitivement lancée… tant on sent qu’il a encore de la réserve et plein de choses à dire dans le futur, mais en attendant on se délectera de cet enregistrement qui décrasse les oreilles comme il faut, et montre que notre beau pays a toujours de la ressource et des arguments à faire valoir au plus grand-nombre.

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Dawohl
Brutal Death
2022 - Dolorem Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Dawohl
Dawohl
Brutal Death - 2009 - France
  

tracklist
01.   Canticum Belli
02.   Statolatria
03.   Institutionalized Hatred
04.   Voluntary Servitude
05.   Subjugation
06.   Telos - Immanent Orthogenesis
07.   Macro Apoptosis
08.   I Vomit This World (MERCYLESS Cover)

Durée : 28 minutes

line up
parution
22 Avril 2022

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2002 - Earache Records
  

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