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Whoresnation - Dearth

Chronique

Whoresnation Dearth
Si la séduction fut immédiate, je dois avouer que j'ai galéré à accoucher de ces quelques lignes. Manque d'inspiration ? Peur de n'être que bêtement descriptif ? Flemme intersidérale ? Probablement un peu des trois - j'omets forcément les brochettes de superlatifs, étant passé cinquième dan en la matière. Allez, un effort, un bon coup de pied au derche et ça repart. Car "Dearth" mérite que tous les amateurs de musique extrême, au sens large, s'y penchent (mais pas trop). La branlée qu'il administre avec brio, l'extrémisme de ses compositions et de son propos, le vouent à devenir un véritable classique du genre.

Whoresnation avait pourtant un sacré défi à relever : donner un successeur digne de ce nom à "Mephitism". Avril 2018. Throatruiner, qui commençait à ronfler, est réveillé en sursaut par un trio de Bisontins très, très énervés. Six ans de silence depuis leur premier long-format, forcément, ça laisse le temps de s'échauffer ! Vingt titres, vingt minutes, pour un disque qui n'a fait que se bonifier avec le temps. Gonflé par une production aux stéroïdes signée Disvlar (pourtant responsable du son infâme du dernier album des Blockheads) et un master suédois de l'Overlook Studio, "Mephitism" était, et reste encore bien plus qu'un simple disque de Grindcore.

"Dearth" reprend le flambeau avec brio, et encore plus de détermination qu'il y a cinq ans. Trop chargé en ambiances putrides pour n'être qu'un disque de Grindcore de plus, et bien trop violent pour se retrouver étiquetté Death Metal. Synthèse parfaite et absolue du meilleur de ces deux univers, j'annonce la couleur pour ne pas vous faire poireauter plus longtemps : Oui, "Dearth" est encore meilleur que "Mephitism". Et oui, "Dearth" s'impose déjà comme la sortie Grindcore de l'année.

La sublime pochette de Matt Sidney résume à merveille le supplice de ces seize nouveaux titres : la douleur, les contorsions, des couleurs délavées, des miasmes, de la chair verdâtre. Les premiers extraits dévoilés par Bones Brigade (responsable de la version CD) et Lixiviat Records (responsable du LP, aidé de Carbonized Records) m'avaient pourtant un poil refroidi : si l'énergie et le sens du riff qui tue étaient toujours indéniablement présent, cette production volontairement rachitique tranchait radicalement avec le mur massif, compact de "Mephitism". Finalement, après des dizaines et des dizaines d'écoutes (facile quand ton disque fait à peine 21 minutes), c'est bien ce son claudiquant, grouillant qui confère à "Dearth" toute sa force.

L'album est épuisant. Dégoûtant, à en décoller le papier peint; Violent, à en dégonder les portes - on y retrouve d'ailleurs, de façon plus discrète, ces samples de bouillonement, fil rouge de l'album précédent. Quand Whoresnation ne tabasse pas à Mach 3, suivant le rythme effréné de la caisse claire "signature" de Tonio, il casse la démarche en mid-tempi qui enfoncent un peu plus la tête dans la fange (ce "Sunburnt To Death", putain !). Lopin infuse encore plus de Mort dans son jeu de guitare, apportant des nuances surprenantes, toujours funèbres ("Craving for Dearth", le final de "Pajarito"), collant au cul de la rythmique et des nuances de la China. Derrière le micro, Pibe se fait plus discret, moins terrifiant que pendant les plus belles heures de "Mephitism", raccord avec la production et le propos : presque souffreteux, à bout de souffle, oui, mais son timbre caverneux rejoint fort bien ce que les instruments dépeignent.

Bref, il faut écouter "Dearth". L'album est un sommet, à la fois pour le groupe et pour le genre. Il est ce que tout amateur attend d'un disque de Grindcore, et plus encore. La violence hallucinante de ses titres, la dimension scabreuse de ses lignes de guitare, la revendication vaguement politique ("French Enucleation") et le gore un peu plus gratuit ("Bullous Pemphigoid", à ne pas chercher sur Google), tout y est. Whoresnation signe avec cette dernière fournée un futur essentiel, qui parlera aussi bien aux amateurs de croûte, bière tiède et cendrier froid qu'aux fanatiques de Death Metal. Indispensable.

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Whoresnation
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  7.84/10

plus d'infos sur
Whoresnation
Whoresnation
Grindcore / Death Metal - 2009 - France
  

tracklist
01.   Lucifugous  (01:43)
02.   Everyday Kriegspiel  (01:00)
03.   Self Containment  (00:52)
04.   Sunburnt to Death  (01:26)
05.   Tufa Downfall  (00:44)
06.   Death Annuity  (01:02)
07.   Pajarito  (01:24)
08.   Craving for Dearth  (02:27)
09.   Avalanche  (01:26)
10.   Odd Aura  (01:21)
11.   Crawlspace Burial  (00:51)
12.   French Enucleation  (01:09)
13.   Sewage Breath  (01:21)
14.   Bluthgeld  (01:15)
15.   Bullous Pemphigoid  (01:24)
16.   Alluring Lethal Remains  (01:27)

Durée : 20:52

line up
parution
4 Mai 2022

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