chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
147 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Suffering Sights - When Sanity Becomes Insanity

Chronique

Suffering Sights When Sanity Becomes Insanity
Honteux. Oui, c’est le mot. Honteux d’avoir mis autant de temps à pondre cette chronique alors que pas loin d’une année s’est écoulée depuis la sortie du premier album des prodiges chiliens (vise le pléonasme) de SUFFERING SIGHTS, When Sanity Becomes Insanity chez Burning Coffin Records. D’autant plus honteux qu’on s’y met à deux pour en accoucher. La sempiternelle mauvaise foi des chroniqueurs nous fera dire que nous avons volontairement attendu pour coller à leur actualité, certes confidentielle, en annonçant la bonne nouvelle aux amateurs européens : ladite pépite est rééditée ce jour par le label allemand Dying Victims Productions (CD et vinyle).

Revenons au 27 septembre 2021 : l’orage gronde en Amérique du Sud, la tempête fait rage et un vent furieux apporte jusque dans nos contrées une tourbillonnante création de Death Metal, rageuse, fougueuse, d’une fraîcheur incomparable. Old School ? Sur le qui-vive, mais prudents : les étiquettes OSDM ou Proto-Death Metal ont bien trop souvent été collées sur tout et n’importe quoi. Mais dans le cas présent, il ne nous viendrait pas l’idée de contredire, on est en plein dedans, pas de doute possible, et saperlipopette, qu’est-ce que c’est bon !

Décomplexé, c’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à SUFFERING SIGHTS. Mate la photo de nos quatre lascars, et comprends que l’on a affaire à des minots : au moins deux d’entre eux sont nés au début du troisième millénaire selon les infos dénichées sur Metal Archives. Fichtre ! Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas à rougir de leur évidente juvénilité, ils mettent même à l’amende une palanquée de vieux briscards sûrs de leur souveraineté, les reléguant au rang de cacochymes au seuil de la maison de retraite. La jeunesse ne fait pas tout. Sinon, elle ne tiendrait pas la distance. Dans le cas présent, elle est même loin devant et a laissé les encroûtés et les feignants derrière eux sur le bord de la route. SUFFERING SIGHTS est la preuve vivante que l’on peut saisir, comprendre, assimiler et digérer l’essence de ce Death Metal primitif, encore fortement mâtiné de Thrash (dans son registre le plus technique) sans en avoir vécu la genèse, ni singer bêtement les maîtres incontestés du genre. Cette jeunesse nous scotche littéralement par son assurance bravache, sa fougue généreuse, qui relève d’ordinaire de l’instinct et de l’inné.

Quand à cela s’ajoute un efficient travail sur les compositions, foisonnantes d’idées, ne laissant aucune place à la moindre baisse de régime ou d’intensité, que l’on serait aussi bien en peine de juger dénuées de finesse et de subtilités, un riffing agressif et riche à vous démonter la caboche (le final de "The Great Filter", maman mes cervicales !) et une rythmique, jamais chiante, à l’efficacité redoutable, et par-dessus tout ça, ce chant hargneux, qui bien que dégoisé en angliche, transpire cette sauvagerie toute sud-américaine… Alors, qui pourra résister ? D’autant que la production elle aussi fait un sans-faute, technique comme artistique, alliant naturel, tradition, dynamique et percussion.

Non contents d’avoir mis toute la hardiesse dont ils étaient capables dans ces dix titres (Pfiou ! Cette ouverture tapageuse sur le titre éponyme !), les Chiliens se paient en plus le culot d’être d’excellents techniciens : en témoignent les savoureuses lignes de basse (Non, mais tu l’as écouté sur "Desperate Search", ou bien encore sur le petit bijou final "Corrupted Childhood "?!... ici on en a encore des frissons) et les nombreuses leads et soli, dont on ne raffole pourtant pas habituellement, mais qui sont judicieusement mêlés à l’intérieur des compositions, formant un tout franchement ébouriffant. Vraiment, ils ont placé la barre très haut, les saligauds ! De quoi faire enrager pas mal de monde au sein de la pléthorique concurrence.

Tu l’as d’ores et déjà compris, ce premier opus nous a immédiatement conquis, et malgré un nombre incalculable d’écoutes, la flamme n’a pas vacillé une seule fois depuis. Preuve d’une réussite totale, fruit d’un travail acharné fourni par de véritables passionnés, pétris de talent, maîtrisant à la fois l’écriture et la technique instrumentale, dévoués à la cause avec une foi inébranlable, quelque peu insolents, mais sans une once de fatuité. When Sanity Becomes Insanity serait-il le Beneath the Remains de la nouvelle génération de metalleux en devenir ? Un brillant objet musical capable de faire sortir les vieux de la vieille de leur catatonie nostalgique ? Les deux, sans l’ombre d’un doute.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

1 COMMENTAIRE(S)

Jean-Clint citer
Jean-Clint
29/07/2022 11:59
note: 8.5/10
Bien content de voir cette tuerie chroniquée ! Un des albums qui a le plus tourné chez moi ces derniers avec ce Death délicieusement rétro mâtiné de quelques influences de la Bay Area (ce démarrage qui sent bon le "Hit the lights" de METALLICA). Totalement 80's avec une production adaptée, une technique présente sans en faire trop et des compos ultra-efficaces ! Comme quoi la jeunesse a déjà tout compris Sourire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Suffering Sights
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (3)  8.33/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Suffering Sights
Suffering Sights
Death Metal - 2017 - Chili
  

formats
  • Vinyl, Digital / 2021 - Burning Coffin Records
  • CD / 2021 - Burning Coffin Records
  • CD, Vinyl / 2022 - Dying Victims Productions

tracklist
01.   Suffering Sights
02.   G.E.B
03.   Punishment Voids
04.   The Great Filter
05.   Face the Reality
06.   Hypocrite
07.   Between Madness and Reality
08.   Worthy Acts of Hate
09.   Desperate Search
10.   Corrupted Childhood

Durée : 37:34

parution
27 Septembre 2021

Essayez aussi
Infernal Torment
Infernal Torment
Birthrate Zero

1998 - Progress Records
  
Sedimentum / Phobophilic
Sedimentum / Phobophilic
Horrific Manifestations (Split 7")

2020 - Rotted Life Records
  
Drawn And Quartered
Drawn And Quartered
Feeding Hell's Furnace

2012 - Nuclear Winter Records
  
Preludium
Preludium
Raping Mankind Disorder

2008 - Redrum 666
  
Bloodbath
Bloodbath
The Arrow Of Satan Is Drawn

2018 - Peaceville Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique