chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
119 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Laudanum - The Coronation

Chronique

Laudanum The Coronation
Derrière cette pochette, toujours pas un groupe de doom / death metal à tendance gothique mais…

Attendez ! Les choses seront cette fois bien différentes que pour The Apotheker. Si ce premier album de Laudanum avait pu convaincre de son sludge AOC modernisant ce qu’il faut le genre sans le dénaturer, gardant en tête l’objectif d’exploser les nôtres, The Coronation, lui, ne présente pas le même respect que pour les lettres écrites par Dystopia ou Grief. À croire qu’il ne s’agit pas là du même groupe tant cet ultime longue-durée – dans tous les sens du mot, celui-ci étant le dernier des Ricains – possède une forme à des années-lumières de son prédécesseur ! Cette affirmation n’est d’ailleurs pas tout à fait fausse, le couple Becky et Judd Hawk ayant sévèrement remanié son line-up, s’entourant de Nathan Misterek (hurleur de Graves at Sea, ici également au micro) et Greg Wilkinson (Brainoil).

Soit deux noms qui ne sont pas exactement n’importe qui, contribuant grandement à cette anomalie qu’est The Coronation. Inutile de tenter toute comparaison excessive avec The Apotheker malgré un style proche sur le papier, tant Laudanum a muté, devenant une entité d’une noirceur peu commune. Adieu rouge brûlant et peinture d’une Amérique prise dans ses contradictions ; Bonsoir gris-bleu des heures sans lumières et terreur nocturne enveloppante et mordante de froid. Bonne nuit pour personne, l’état hypnotique induit par ces quarante-neuf minutes étant celui d’une paralysie du sommeil.

Conçu comme un seul morceau découpé en plusieurs mouvements – du moins est-ce l’impression qu’il donne tant tout coule et nous avec –, The Coronation transmet en effet le sentiment d’être conscient et incapable de bouger, à la manière des ces nombreux passages statiques, suggestifs, prenant leurs influences dans les scènes dark ambient. Si ceux ayant découvert le projet originaire d’Oakland – comme un certain Neurosis, soit de quoi imaginer un peu plus cette ville comme un champs de ruines fantomatique – à leur début pourront se souvenir des quelques passages samplés et bruitistes de The Apotheker, la surprise restera de taille : prenant une grande part de ce disque, ils ne sont pas à voir comme des habillages mais bien comme constitutifs de l’atmosphère de ce disque.

Une atmosphère spirituelle et cauchemardesque, mettant en musique ce frisson à la nuque que l’on ressent parfois sans en connaître l’origine. Ne cherchez pas dans le coin de votre œil l’horreur qui se terre dans vos oreilles, celle de ce sludge devenu démon des lits où notre esprit cherche le repos. Une voix stridente, aussi sadique qu’horrifiée, ne laisse aucun doute sur ce qui fait lever les poils durant l’écoute de The Coronation, de même que cette basse qui clapote constamment, point d’ancrage à des guitares cherchant la lévitation. Se créé dans ce paradoxe un malaise fascinant, difficilement traduisible, évoquant un mélange entre délice – osons dire qu’il y a de la beauté dans ces mélodies qui strient notre cervelle de leur mélancolie – et torture, soutenu par une production « noir de jais », abyssale mais laissant apparaître quelques légers reflets, augmentant par contraste leur pouvoir (ces moments où les guitares surgissent…).

Atriarch, Sink, Amber Asylum – dont Becky Hawk sera plus tard, ce n’est pas un hasard, la batteuse –, Lurker of Chalice, The Gault... Voilà auprès de qui on a envie de mettre ici Laudanum, ce dernier ayant transfiguré son sludge pour l’emmener de l’autre côté. Pour autant, The Coronation demande un certain investissement, ne s’inscrivant pas parfaitement à toutes les occasions. Parfois trop longitudinale, la tension qu’il cherche à créer s’étiole en fin de disque, là où on aimerait entendre ces guitares et cette harpie arracher un peu plus les lambeaux de nos rêves.

Une légère frustration, qui ne doit pas minimiser ce qu’a réussi Laudanum avec The Coronation. On aura beau réfléchir à un exact équivalent à ce disque, aucun ne viendra en tête, les quelques ponts jetés dans ce texte n’étant là que pour exprimer une fraternité d’esprit. Verre à moitié vide : dommage que le projet ait explosé en plein vol car, en poursuivant cette ligne, il aurait pu devenir un grand pour qui aime sa musique comme on aime ses cauchemars. Verre à moitié plein : à boire comme un rare et savamment distillé poison, de ceux destinés aux plus étranges et maladifs palais. Neurasthéniques de tous les pays, vous savez ce qui vous reste à faire.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Laudanum
Sludge / Doom / Dark Ambient
2009 - 20 Buck Spin Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (1)  8.5/10
Webzines : (1)  7.5/10

plus d'infos sur
Laudanum
Laudanum
Sludge / Doom / Dark Ambient - 2003 † 2013 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Procession  (04:08)
02.   Invoke  (06:50)
03.   In Obscura  (04:51)
04.   Wooden Horse  (08:38)
05.   Autumn Ghosts  (05:54)
06.   The Last Sleep  (07:54)
07.   Apotheosis  (11:04)

Durée : 49:19

line up
parution
17 Août 2009

voir aussi
Laudanum
Laudanum
The Apotheker

2004 - Unknown Controller
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique