chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
152 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Mourir - Disgrâce

Chronique

Mourir Disgrâce
Où Mourir se précise, devient définitivement plus qu’un « projet parallèle d’un membre de Plebeian Grandstand » – osons le dire : si préférence il y a à avoir, elle va clairement pour cette formation-ci –, rejoint la caste hermétique d’un certain black metal français. Oui, il y a tout ça dans Disgrâce, deuxième album faisant suite au prometteur bien qu’un peu éparpillé Animal Bouffe Animal, au programme clair dans la noirceur qu’il dépeint.

Avec un nom pareil, de même qu’un tel artwork, il n’y a pas à chercher bien longtemps dans quelles visions morbides on plonge cette fois-ci : celles de la décrépitude, de la détestation de soi et des autres, le palais mental d’un sang-noir maudissant chacun, être vil et lâche dans un monde qui maquille sa décadence d’un fard de progrès. Disgrâce rappelle cette littérature française qui a fait sienne la mission de dévoiler l’horreur sous l’héroïsme, la forfanterie en guise de morale, à la suite de la première guerre mondiale, celle notamment des débuts de Louis-Ferdinand Céline ou encore Louis Guilloux, dont l’homme que vous voyez sur la pochette pourrait être un personnage. Blafard, claudiquant, le rictus ressemblant à l’expression d’un ulcère, il est également une bonne anthropomorphisation de ces trente-huit minutes allant droit au but.

Car Mourir a encore accentué cette part de son style, allant vers plus de morosité et d’écrasement, malgré un tempo restant souvent élevé (cf. les assauts de « En Flammes » ou « Que De Chemins Minables »). Convoquant autrefois des flashs du black metal confit d‘aigreur de Leviathan ainsi qu’une parenté trouble avec la scène française composée de Sordide, Aosoth et Deathspell Omega, il semble aujourd’hui avoir totalement choisi de rejoindre le drapeau, des paroles absconses et véhémentes, une morosité ambiante s’habillant d’oripeaux punk (cette production brute, opaque et grésillante) avec une touche d’élégance contemporaine l’inscrivant comme un exemple typique de ce que la France peut produire de particulier en matière de black metal misanthrope.

Les qualités propres de ce deuxième longue-durée restent cependant une affaire de détails, les détracteurs pouvant passer leur chemin sur un disque qui ne fait qu’accentuer les traits de Mourir plutôt que les diversifier ou les rendre plus originaux. Cela sera tout de même dommage pour eux, Disgrâce tirant justement sa force de son caractère d’exutoire où personne ne jouit à la fin, loin de toutes expérimentations par trop complexes par amour du compliqué. Meilleure illustration de cette réussite à exprimer une déchéance confinant à la folie : le chant, Olivier ayant encore poussé plus loin la torture qu’il fait subir à ses cordes vocales. Narrateur qui se fond dans un paysage de guitares grouillantes et acerbes, il devient le visage que cache notre masque social le temps de l’écoute de cet album. Certes, ce genre de black metal n’est ni nouveau, ni exceptionnel, mais je ne me lasserai jamais de cette musique construite comme un seul et même jet acide (la fin de « Soit » bouclant la boucle entamée par le début de « La Pluie, Le Torrent, La Boue, Le Vent, La Lave »), révélant l’horreur de chaque chose sous leur vernis attrayant.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Mourir
Black Metal
2022 - Throatruiner Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Mourir
Mourir
Black Metal - 2019 - France
  

tracklist
01.   La Pluie, Le Torrent, La Boue, Le Vent, La Lave  (08:59)
02.   Que De Chemins Minables  (04:15)
03.   De Pisse Et D'Orgueil  (05:54)
04.   Bâtards Égarés  (03:54)
05.   En Flammes  (06:36)
06.   Soit  (08:29)

Durée : 38:07

line up
parution
9 Septembre 2022

voir aussi
Mourir
Mourir
Animal Bouffe Animal

2020 - Throatruiner Records
  
Mourir
Mourir
Insolence (EP)

2025 - Pelagic Records
  

Essayez aussi
Keiser
Keiser
The Succubus

2017 - Autoproduction
  
Sinmara
Sinmara
Hvísl Stjarnanna

2019 - Ván Records
  
Satanic Warmaster
Satanic Warmaster
Fimbulwinter

2014 - Werewolf Records
  
Forn Valdyrheim
Forn Valdyrheim
Reminisce Eternity (Rééd.)

2017 - France d'Oïl Productions
  
Abyssal Vacuum
Abyssal Vacuum
MMXIX (EP)

2019 - Egregor Records
  

Nachtfalke
Winterwitch
Lire la chronique
Unreal Overflows
Slaves of the Inhuman Futur...
Lire la chronique
Mindkiller
Technocratic War Machine (EP)
Lire la chronique
Sombretour
To Any World Beyond the Tomb
Lire la chronique
Execution
Camisole
Lire la chronique
Entretien avec Endless Agony
Lire le podcast
Goats Of Doom
Inri
Lire la chronique
Red Dead
Paths Across the Graves
Lire la chronique
Turnstile
Never Enough
Lire la chronique
Scarset Rebellion
Flesh Against The Void
Lire la chronique
Khors
Letters to the Future Self
Lire la chronique
Terror Corpse
Systems Of Apocalypse (EP)
Lire la chronique
Escarnium
Inexorable Entropy
Lire la chronique
Blazing Halls of Aporia Tour
Barshasketh + Sargeist + So...
Lire le live report
Sargeist
Flame Within Flame
Lire la chronique
Décryptal
Sabazios Culte (Démo)
Lire la chronique
Sardonic Allegiance
Coast I (EP)
Lire la chronique
Warbringer
Wrath And Ruin
Lire la chronique
Abduction + Crypt Enigma + Æthĕrĭa Conscĭentĭa
Lire le live report
Anialator
Death Is Calling
Lire la chronique
Ancient Death
Ego Dissolution
Lire la chronique
Avulsed
Phoenix Cryptobiosis
Lire la chronique
Infernal Bloodshed Over Europe 2025
Carnation + Cryptopsy + Dec...
Lire le live report
Secrets
Towards The Nightside...
Lire la chronique
Chemicide
Violence Prevails
Lire la chronique
MORTUAIRE
Lire l'interview
La photo mystère du 1 Juin 2025
Jouer à la Photo mystère
Enterré Vivant
悪罪 (Akuzaï)
Lire la chronique
Fiesta des copains !
Gruiiiik + Perpetrate + JAS...
Lire le live report
Sale Freux
Vol de travers
Lire la chronique