chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
304 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

M.Pheral - Lie

Chronique

M.Pheral Lie (EP)
La première fois que j’ai entendu du M.PHERAL, c’était en 1995 sur la compilation emblématique « Brutale Génération ». Me concernant, il y a deux compilations qui ont réellement compté et influencé mes goûts, elles sont sorties comme par magie la même année : celle suscitée et « A fond qui tue ! #1 ». Je sais, le nom est totalement naze, j’avais commandé ce sampler gratuit avec je ne sais plus quel magazine (Rage je crois) mais il contenait des pépites telles que GRIM SKUNK, RUMBLE MILITIA, VOMITOSE, SOULSTORM et j’en passe, ça mériterait vraiment une chronique et chronique il y aura d’ici peu.

Mais passons, sur « Brutale Génération » M.PHERAL interprétait un morceau (encore aujourd’hui) incroyable : « Words ». Bon, il y a un tas d’autres formations qui m’ont marqué sur ce double disque mais je trouvais tout particulièrement que cette musique dégageait une atmosphère complètement hallucinante, avec ce chant irréel et cette froideur toute industrielle mais dont je n’avais alors que peu connaissance, c’est à peine si je découvrais MINISTRY. Aussi, lorsqu’en 1997 j’ai pu me procurer le premier (et unique) LP « Soil » chez mon petit disquaire de province j’étais comme un dingue. D’ailleurs, j’écoute toujours cet album et je reviendrai dessus ultérieurement car, pour aujourd’hui, c’est bien l’EP « Lie » qui m’intéresse. Pourquoi ? Tout simplement parce que « Words » y est présent et que je préfère commencer par le commencement (qui n’en n’est pas vraiment un puisqu’il y avait déjà eu une démo en 1994, nul n’est parfait).

Avec le recul, je me dis que le line up de M.PHERAL était juste dingue : Frédéric Houriez et Franck Peiffer de PUTRID OFFAL, accompagnés par Ludovic Loez de SUPURATION, ça pesait tellement à l’époque ! Mais même encore aujourd’hui ça pèse à mort putain ! Sauf qu’au milieu des années 90, en France, il était en train de se passer un truc. Les groupes géniaux jaillissaient de nulle part, dans tous les registres extrêmes (black, death, hardcore, industriel, plus expérimental comme les grands malades de FISHERMAN) et il y avait une vraie touche, une sensibilité, une façon d’aborder la musique qui s’est, je trouve, peu à peu délitée pour coller à des canons plus internationaux, cette tendance se renversant depuis une dizaine d’années notamment par le biais du black metal mais ça serait l’objet d’une dissertation dans laquelle je ne me lancerai pas maintenant.

Evidemment, je ne peux pas écouter « Lie » aujourd’hui avec mes oreilles de dix-huit ans mais ça n’enlève rien ni au plaisir, ni à l’objectivité. En effet, les six compositions restent finalement très actuelles du fait que les différents styles qui les sous-tendent sont toujours présents : une base (et une basse) quasi cold wave qui pourrait renvoyer à THE CURE, sur le titre « L.I.E. » par exemple, ou encore au post-punk de JOY DIVISION, une grosse dose d’influence GODFLESH, incontournable à cette époque, cela accouplé à la sensibilité guitaristique de Ludovic Loez et aux penchants death metal des membres de PUTRID OFFAL. Oui, sur le papier, ça a l’air dégueulasse mais, à l’écoute, c’est une autre dimension qui s’ouvre alors car, encore une fois, je ne pense pas qu’il y ait eu un autre moment dans l’histoire de la musique « dure » en France où autant de compositeurs de talents étaient réunis avec devant eux un horizon quasi vierge. En l’absence de réseaux sociaux pour s’inventer une vie et/ou du succès, en l’absence également de réels espoirs de pouvoir vivre de sa musique et, surtout, parce que l’on était finalement encore aux balbutiements du genre, les champs d’expérimentation semblaient dès lors illimités. D’où l’émergence d’un projet tel que M.PHERAL mais je pourrais également citer FORLORN EMOTION ou encore PROTON BURST, le chant n’étant d’ailleurs pas sans m’évoquer celui de Rémi Vaucher.

Bref, je sais bien que l’existence d’un EP tel que « Lie » peut paraître comme totalement anecdotique aujourd’hui au regard du nombre colossal d’excellents disques qu’il faudrait avoir écouté au moins une fois dans sa vie mais, d’une, c’est selon moi l’une des pierres angulaires de la scène metal hexagonale, de deux c’est l’expression évidente du potentiel créatif de nos musiciens de l’extrême et, de trois, c’est une occasion unique de se replonger dans le son et l’esprit du début des années 90, une période courte mais qui a paradoxalement engendré ce qui se fait encore de mieux de par chez nous.

Un seul et unique conseil : écoutez M.PHERAL.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

1 COMMENTAIRE(S)

BBB citer
BBB
26/12/2022 12:36
Quelle joie de voir M.Pheral chroniqué ici, même si je ne connais que l'album 'Soil' et pas cet EP.

J'ai eu la chance de voir le groupe, ainsi que Forlorn Emotion, ouvrir pour SUP à Mulhouse en 98... devant 15 personnes. Bref.

En tout cas j'écoute toujours l'album du groupe qui proposait un metal industriel avec une approche assez mécanique et froide mais avec un vraie personnalité et originalité. Je guetterai donc sa chronique à venir avec une certaine curiosité.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
M.Pheral
Death Metal Industriel
1996 - Indépendant
0 - Indépendant
notes
Chroniqueur : 3.75/5
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
M.Pheral
M.Pheral
Death Metal Industriel - 1993 † 1997 - France
  

formats
  • CD / 0 - Indépendant

écoutez
tracklist
01.   Lie  (04:49)
02.   Injured Life  (03:38)
03.   Ignorance  (04:43)
04.   Words  (04:08)
05.   L.I.E  (05:02)
06.   L........  (04:56)

Durée : 27:16

line up
voir aussi
M.Pheral
M.Pheral
Soil

1997 - Thunder Productions
  

Essayez aussi
Aabode
Aabode
Moist (EP)

2023 - Godz Ov War Productions
  
Ævangelist
Ævangelist
Enthrall to the Void of Bliss

2015 - 20 Buck Spin Records
  
The Amenta
The Amenta
nOn

2008 - Listenable Records
  
The Project Hate MCMXCIX
The Project Hate MCMXCIX
The Lustrate Process

2009 - Vic Records
  
Autokrator
Autokrator
Autokrator

2015 - Autoproduction
  

Einsatzgruppen
Shattering the Throne of Re...
Lire la chronique
Mordred
Fool's Game
Lire la chronique
Fange
Purulences
Lire la chronique
Owls
Une toile de plus à brûler ...
Lire la chronique
Abscess
Tormented
Lire la chronique
Gatinaicticut Metal Fest 2025
Bleedskin + Corrosive Eleme...
Lire le live report
Anthropic / Consuming Misery / Morgue Terror
Sickening Slabs of Brutalit...
Lire la chronique
Warfield
With The Old Breed
Lire la chronique
Sylvanshine
The Offering
Lire la chronique
Bludgeoned By Deformity
Epoch Of Immorality (EP)
Lire la chronique
Lik
Necro
Lire la chronique
Morpain
Mastery Of Chaos (EP)
Lire la chronique
Gridiron
Poetry From Pain
Lire la chronique
Darkenhöld
Le Fléau Du Rocher
Lire la chronique
Velvet Cross
Blood Consumer (EP)
Lire la chronique
We Hold the Truth
Attente Éternelle (EP)
Lire la chronique
Phrenelith
Ashen Womb
Lire la chronique
Stress Test
Stress Test
Lire la chronique
Canonisation of the Foul Spirit / Desekration Campaign 2025
Hell Militia + Hexekration ...
Lire le live report
Embrional
Tendencies For Self-Destruc...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Juin 2025
Jouer à la Photo mystère
Nachtfalke
Winterwitch
Lire la chronique
Unreal Overflows
Slaves of the Inhuman Futur...
Lire la chronique
Mindkiller
Technocratic War Machine (EP)
Lire la chronique
Sombretour
To Any World Beyond the Tomb
Lire la chronique
Execution
Camisole
Lire la chronique
Entretien avec Endless Agony
Lire le podcast
Goats Of Doom
Inri
Lire la chronique
Red Dead
Paths Across the Graves
Lire la chronique
Turnstile
Never Enough
Lire la chronique