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Kringa - All Stillborn Fires, Lick My Heart!

Chronique

Kringa All Stillborn Fires, Lick My Heart!
Mine de rien, cela fait déjà plusieurs années que les Autrichiens de Kringa (groupe dans lequel on retrouve notamment des membres des excellents Hagzissa, Gates Of Londra, Spectres & Teeth et Weathered Crest) roulent leur bosse et cela pour le plus grand plaisir de ceux qui auront eu l’idée lumineuse d’y jeter un regard curieux et surtout d’y poser une oreille attentive. Chose qui ne fût absolument pas mon cas avant de me faire littéralement happer par une prestation possédée et hallucinée il y a de cela une dizaine de jours lors de leur concert parisien en compagnie de Nubivagant, Ritual Death et Misþyrming. Une prestation d’ailleurs si convaincante que j’en suis reparti avec leur dernier album sous le bras.

Formé en 2009, Kringa n’en est bien évidemment pas à son premier coup d’essai. Entre 2011 et 2016, la formation qui doit son nom à un village Croate d’où serait issu la première personne de l’histoire a avoir été décrite comme un véritable vampire (Jure Grando Alilović) a en effet produit pas moins de trois démos et trois EPs. Probablement las de ces formats courts et bien conscient qu’il lui fallait surtout passer à autre chose, le groupe franchit l’étape du premier album en août 2019 avec la sortie de Feast Upon The Gleam sur le label norvégien Terratur Possessions chez qui les Autrichiens avaient déjà trouvé refuge trois ans auparavant pour la sortie du EP Through The Flesh Of Ethereal Wombs. Cependant, malgré toute l’estime que je porte pour le label d’Ole A. Aune, mon manque d’intérêt pour une grande partie de ses sorties les plus récentes (Bythos, Enevelde, Mānbryne, Misotheist, Issolei, Umbra Conscientia...) m’aura malheureusement fait passer complètement à côté de Kringa jusqu’à ce jour de janvier 2023 où la Sainte Parole me fût enfin révélée...

Paru le 30 décembre dernier, All Stillborn Fires, Lick My Heart! est l’expression d’un groupe de Punks débraillés soucieux de ne pas se conformer à ce que l’on pourrait attendre d’eux en s’adonnant à la pratique d’un Black Metal déglingué et halluciné aussi personnel qu’habité. Pour parvenir à leurs fins et ainsi créer un univers qui n’appartient qu’à eux, les membres de Kringa ont fait en premier lieu le choix d’une production abrasive et sans ambages mettant en exergue le grain de ces guitares saturées, la dynamique de cette batterie naturelle et particulièrement expressive, les rondeurs discrètes de cette basse délicieuse ou bien encore la diversité de ces vocalises animées par un feu intérieur dévorant... Une production qui fait écho à une certaine idée de dangerosité ainsi qu’à une urgence expiatoire que certains groupes de Black Metal, notamment dans les sphères les plus raffinées, ont malheureusement parfois tendance à oublier de nos jours.

Élément indiscutable de l’identité de Kringa et atout évident de ce deuxième album, cette production n’est bien évidement pas la seule source de satisfaction à l’écoute de All Stillborn Fires, Lick My Heart!. En effet, si vous êtes de ceux qui n’ont pas peur des groupes qui se plaisent à emprunter les chemins de traverses, le Black Metal de Kringa ne devrait pas manquer de vous séduire par ses atours tarabiscotés, ses riffs et accélérations déglinguées, cette urgence évidente contrastée cependant par un amour pour les détours sinueux et torturés ou bien encore par ses vocalises hallucinées et complètement habitées (murmures, susurrements, cris primaires, râles d’agonie, déclamations haut-perchées aux intonations religieuses évidentes)... Alors effectivement, sur le papier, ces éléments ne sont pas spécialement nouveaux et ont pu être entendus à divers degrés chez d’autres groupes comme Cultes Des Ghoules, Mare, Sodality, One Tail, One Head, Darvaza et j’en passe mais pour autant, cela n’empêche pas Kringa de tirer son épingle du jeu et de réussir à briller par une certaine originalité ou du moins une identité forte et bien trempée ainsi qu’un charisme particulièrement envoûtant.

Mis bout à bout, ces éléments décrits plus haut donnent ainsi lieu à de véritables instants de grâce. Des riffs entêtants d'"Across The Firmament, Stride!" aux accélérations Black / Punk foutraques et déglinguées de "Gardens In Bloom" à ce solo mélodique de haute volée soutenu par une batterie haletante sur l’excellent "Ablution" en passant par "Labyrinth Heirs" et ses envolées vocales hallucinées, "Vortex Of Stillborn Fires" et sa trompette pour le moins inattendue ou bien encore "Improvisation N.A.4.7." qui n’est autre que l’expression débridée d’un groupe naviguant au-delà de carcans trop réducteurs, All Stillborn Fires, Lick My Heart! réserve en effet son lot de surprises pour le moins agréables et parfois même rafraichissantes. Cependant, ce besoin viscéral de sortir des sentiers battus et de cultiver une identité propre, n’est pas une fin en soit et surtout ne se fait à aucun moment au détriment de la compréhension et de l’efficacité de l’ensemble. Si Kringa apprécie de calmer le jeu par le biais de séquences tordues et sournoises ou d’allonger son propos sur des compositions au long cours, le groupe autrichien se plaît également à la jouer simple, notamment lors de ces nombreuses accélérations héritées pour les plus entrainantes de la scène Punk (les premiers instants de "Gardens In Bloom" et ce jusqu’à 1:12, l’essentiel d'"Ablution", "Labyrinth Heirs") et pour les plus radicales de la scène Black Metal ("Gardens In Bloom" à 1:15, 2:02 et 2:48, "Ablution" à 0:52, "Vortex Of Stillborn Fires" à 1:12 et 6:38, "Yoke Of A Mirror Shard" à 0:25).

Si vous croisez le chemin de Kringa par le biais de cette chronique, rendez-vous service et poussez s’il vous plaît cette découverte jusqu’à une écoute complète et attentive de ce nouvel album (vous n’avez pas grand chose à faire, seulement à cliquer sur les liens à disposition sur votre droite). En effet, il serait dommage de ne pas vous plonger corps et âme dans ce Black Metal dégingandé particulièrement réjouissant qui, grâce à de nombreux partis-pris (de la production aux tournures tarabiscotées en passant par quelques sonorités exotiques ou bien encore deux chanteurs littéralement possédés investis d’une mission) et un charisme des plus séduisants, s’impose sans mal comme l’un des groupes de Black Metal les plus intéressants de ces dernières années. Oui, bien que chaque élément ait déjà pu être entendu et apprécié ailleurs, Kringa a su donner vie à quelque chose d’assez unique. Suffisamment en tout cas pour que je m’en trouve particulièrement enthousiasmé.

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2 COMMENTAIRE(S)

AxGxB citer
AxGxB
03/02/2023 18:40
Bras Cassé a écrit : Elles sont bonnes tes kro AxGxB.

Oh bah c'est gentil ça, merci Clin d'oeil
Sinon oui, persiste avec Kringa, je pense que ça vaut le coup.
Bras Cassé citer
Bras Cassé
03/02/2023 15:19
Pas aussi foufou que ca a la premiere ecoute mais tu me donnes envie de perserverer.
Elles sont bonnes tes kro AxGxB.

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Kringa
Black Metal
2022 - Terratur Possessions
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Kringa
Kringa
Black Metal - 2009 - Autriche
  

tracklist
01.   Across The Firmament, Stride!  (06:43)
02.   Gardens In Bloom  (04:21)
03.   Ablution  (04:48)
04.   Labyrinth Heirs  (07:04)
05.   Vortex Of Stillborn Fires  (08:43)
06.   Improvisation N.A.4.7.  (07:11)
07.   Yoke Of A Mirror Shard  (03:19)

Durée : 42:09

line up
parution
30 Décembre 2022

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