Majesties - Vast Reaches Unclaimed
Chronique
Majesties Vast Reaches Unclaimed
Découvert pour la plupart à travers
Aria Of Vernon Tombs en 2015 puis confirmé par l’album suivant, le groupe américain Obsequiae aura indubitablement converti bon nombre à son black metal mélodique médiéval rafraîchissant. Alors lorsque l’on apprend que son frontman et compositeur Tanner Anderson avait formé un nouveau groupe en catimini en 2016 (la fiche Metal-Archives a été créée il y a quelques semaines) et que le premier album sort ce mois de mars, clairement on saute dessus. Si en plus la fiche promo place les mot-clés “No Fashion Records”, “Wrong Again Records”, “The Jester Race” ou “Melodic Death Metal scene of the mid 1990s”, alors là… Indissociable des albums “revival” scandinaves, l’Espagnol Juanjo Castellano est sur le coup pour l’artwork (grosse inspiration de
Colony ?).
La fiche aura finalement résumé ce premier album
Vast Reaches Unclaimed, un death/black mélodique suédois à l’ancienne (sans clavier ou chant clair) typique des années 90… Enfin presque. De mon ressenti on retrouve ce côté “fantasy”/”Moyen Âge” relativement “lumineux” et plutôt “bucolique” d’Obsequiae, pas vraiment les mélodies glaciales et mélancoliques inhérentes au genre de l’époque. Pour autant le résultat n’en reste pas moins probant, le travail de composition et d'exécution larguent une bonne partie des groupes exhumant le style. Effectivement, l’oreille plus attentive les structures s’éloignent des schémas binaires trop souvent entendus tout en déversant un lot de riffs et leads mélodiques plus que conséquent. Tout particulièrement la première partie de la galette, dans le lot les breaks “In Flamiesque” des grands jours de “Our Gracious Captors” ou les mélodies poignantes de “Verdant Paths to Radiance”. “Première partie” oui. Car malgré le talent et les efforts des musiciens l’album aura malheureusement tendance à s’essouffler. La faute en partie à une musique “trop lisse” sans réelle émotion, pas vraiment aidée par le chant péchant en puissance et sous mixé. Tare difficilement acceptable pour cet hommage au style (kératose pilaire indivisible). On aurait apprécié quelques fulgurances et breaks crucificateurs malgré les quelques cavalcades et blasts virils étonnants (“The World Unseen”). On piquera inéluctablement du nez par moment.
Gros engouement derrière ce premier album de Majesties, ce que je peux comprendre pour un style quasi éteint et pour le line-up associé. Une exécution hors pair de musiciens mais sans l’aura de ses références et qui s’essoufflera sur la fin. Après avoir fait décanter plusieurs semaines la galette, clairement l’album passera difficilement l’épreuve du temps et poussera à se repasser les premiers bijoux d’In Flames (et panser les plaies du dernier opus). Cela n’en reste pas moins une belle découverte de ce début d’année et qui annonce une suite prometteuse, on attend évidemment ça.
| Mitch 6 Avril 2023 - 1010 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
2 COMMENTAIRE(S)
citer | Contrairement à Halo Effect, ici le retour en arrière est sans compromis et Majesties nous ramène réellement à l'époque mid-90s, lors de l'explosion du death mélodique. Ils réalisent en quelque sorte le fantasme des fans d'In Flames époque Jester Race à Colony, soit d'avoir du nouveau matériel à se mettre sous ls dent, et qui respecte méticuleusement l'éthique Death Mélo.
Malgré cela, la musique du groupe n'est pas 100% cliché, et on ressent bien les influences black metal des membres, avec une atmosphère plutôt sombre qui éloigne encore davantage de toute sonorité "moderne" que nous détestons tant.
Pour le reste, c'est exactement ce a quoi on est en droit de s'attendre: des leads et solis mélodiques mémorables en grande quantité. Cliché? Un peu oui, et l'album finit par s'essouffler par la répétitions de ses schémas, mais ça demeure un plaisir coupable qu'on prend plaisir à plonger dedans. |
citer | J'ai beaucoup aimé cet album qui tourne encore régulièrement ici. Les premiers extraits m'avaient vraiment beaucoup marqué de part ce côté 90's lorgnant vers ce Black/Death suédois que je chéris tant !
Les influences Obsequiae se font ressentir ici et là, d'avantage sur la fin de l'album. Le dernier titre aurait pu être sur le dernier album du groupe d'ailleurs.
Là où j'ai un peu de mal c'est sur les structures et notamment les "build-ups" amenant les transitions et les moments forts de chaque chanson. C'est pas toujours très efficace malheueusement et ça tombe un peu à plat régulièrement. Ca manque de dynamisme à la batterie par exemple, des breaks ou des fills qui te font te dire "ah là ça va envoyer !" ou au contraire, amener une accalmie. Du coup, les titres paraissent un peu linéaires, on ne sait pas toujours où on va.
Après, niveau guitares et mélodies, c'est vraiment super bon. Le chant n'est pas inoubliable, un peu trop lambda et monocorde mais ça fait le taf.
Je verrai si j'y reviens encore d'ici la fin d'année. |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
2 COMMENTAIRE(S)
02/02/2024 15:35
Malgré cela, la musique du groupe n'est pas 100% cliché, et on ressent bien les influences black metal des membres, avec une atmosphère plutôt sombre qui éloigne encore davantage de toute sonorité "moderne" que nous détestons tant.
Pour le reste, c'est exactement ce a quoi on est en droit de s'attendre: des leads et solis mélodiques mémorables en grande quantité. Cliché? Un peu oui, et l'album finit par s'essouffler par la répétitions de ses schémas, mais ça demeure un plaisir coupable qu'on prend plaisir à plonger dedans.
15/04/2023 21:27
Les influences Obsequiae se font ressentir ici et là, d'avantage sur la fin de l'album. Le dernier titre aurait pu être sur le dernier album du groupe d'ailleurs.
Là où j'ai un peu de mal c'est sur les structures et notamment les "build-ups" amenant les transitions et les moments forts de chaque chanson. C'est pas toujours très efficace malheueusement et ça tombe un peu à plat régulièrement. Ca manque de dynamisme à la batterie par exemple, des breaks ou des fills qui te font te dire "ah là ça va envoyer !" ou au contraire, amener une accalmie. Du coup, les titres paraissent un peu linéaires, on ne sait pas toujours où on va.
Après, niveau guitares et mélodies, c'est vraiment super bon. Le chant n'est pas inoubliable, un peu trop lambda et monocorde mais ça fait le taf.
Je verrai si j'y reviens encore d'ici la fin d'année.