Sammath - Grebbeberg
Chronique
Sammath Grebbeberg
Alors qu’actuellement la rédaction de Thrashocore est submergée de nombreuses demandes de disques (le plus souvent de grande qualité) on ne peut pas dire que l’annonce d’un nouvel opus de SAMMATH ait déclenché un enthousiasme démesuré, tant le trio ne nous avait franchement pas manqué et ce depuis toujours. Car nous pourrissant les oreilles (au sens le plus péjoratif) depuis presque trente ans celui-ci revient avec un septième album tout aussi oubliable et minimaliste que les précédents, et qui va rapidement se situer en bonne place des promotions du net et dans les bacs à soldes de chez Gibert et du (regretté) Boulinier. S’il n’a jamais changé son fusil d’épaule Jan Kruitwagen a au moins le mérite de s’accrocher envers et contre tous, effectivement nombreux sont ceux qui lui disent régulièrement d’arrêter les dégâts et de ranger sa guitare comme son micro afin de nous permettre de retrouver une paix auditive durable. Pourtant aussi incroyable que cela puisse paraître il va falloir reconnaître qu’il y’a du mieux musicalement dans ce nouveau chapitre, ô certes il ne faut pas s’attendre non plus à s’extasier mais néanmoins le combo a un peu relevé la tête, même si tout cela reste encore très fragile et au rendu inégal sur la durée.
Car directement il va nous balancer ce qu’il sait faire de mieux sur le furieux et bruitiste « Grebbeberg » totalement typique de son style, mais qui curieusement arrive quand même à accrocher un peu l’auditeur au milieu de ce tabassage intense qui ne débande presque pas et où l’obscurité y est intégrale. Si par le passé tout ça aurait donné un mal de crâne instantané ici cela passe mieux malgré ses imperfections et cette production crue où la batterie est presque digne d’une casserole, mais qui paradoxalement donne du charme et de l’authenticité... comme sur « Reichswald » qui arrive dans la foulée, et propose un soupçon de variété où la violence baisse en intensité privilégiant ainsi le froid et le blizzard. Toujours haineux mais désépaississant leur noirceur au profit d’une neige et d’un brouillard discrets mais impeccables les trois compères offrent ici un morceau presque intéressant, qui ne souffre finalement que de longueurs inutiles qui cassent un peu la dynamique. D’ailleurs si comme d’habitude ce point va être récurrent (il n’y a qu’à écouter l’interminable « Crushed, Shattered And Destroyed » pour en être convaincu – et ce malgré qu’il contienne des idées bien troussées) cela va passer bien mieux, même si force est de reconnaître qu’on zappera volontiers sur le redondant et répétitif « Last Gasp Of The Dying » et le linéaire « Tot De Laatste Granaat » (qui trouve le moyen de paraître beaucoup plus long qu’il ne l’est réellement). Le summum de tout cela étant atteint avec le bien-nommé « Murderous Artillery » en mode expédition punitive ultra-radicale, qui se contente de tabasser de façon continue au milieu de bruits d’explosions, de mitraillettes et d’alarmes au milieu des canons, pour un intérêt plus que limité.
Néanmoins il faut saluer l’effort fait sur le remuant et guerrier « Decimated » où l’on se surprend à secouer la tête en profitant d’un passage agréable et entraînant... à l’instar de la conclusion de bonne tenue intitulée « Stahl Und Feue » particulièrement glaciale et neigeuse, où là-encore les hostilités ne sont jamais loin et nous emmènent ici en plein hiver 1942 à Stalingrad durant l’opération Barbarossa. Terminant les débats avec cette doublette de bon goût (où tous les tempos sont de sortie et où le combat est mis en abîme de façon moins frontale qu’auparavant) les Bataves montrent qu’ils sont capables de faire autre chose que de bourriner dans le vide la tête dans le guidon, sans chercher à faire dans la finesse ni à baisser la cadence. Dommage en tout cas qu’ils ne persévèrent pas dans cette voie (peut-être la prochaine fois ?!) car sans être grandiose il y’a quand même de la matière à explorer et exploiter, même si pour le reste bien qu’ils varient plus au niveau de la rythmique ça reste cependant encore trop désordonné et bordélique pour prétendre à mieux que ce à quoi ils sont confinés depuis des lustres. Néanmoins si tout espoir n’est pas perdu et que cette galette est la meilleure sortie depuis un bail par l’entité il lui faudra quand même gagner en constance et attractivité pour s’extirper d’où elle vivote actuellement, au sein de nombre de formations de bas-étage sans idées ni talent où la seule volonté ne suffit pas à combler les criantes lacunes. Point qui depuis toujours lui correspond très bien, même si c’est peut-être en train de changer tout doucement et très légèrement... à suivre donc... ou pas !
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