chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
165 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

L7 - Hungry For Stink

Chronique

L7 Hungry For Stink
Couvrir dans sa plus grande largeur la scène alternative des années 80 et 90 n’est pas un travail facile. Cette opération de longue haleine débutée en ce qui me concerne en 2013 avec la chronique de Facelift est aujourd’hui encore bien loin du compte mais entre l’actualité chargée qui nécessite évidemment que l’on s’y intéresse de près, ces maudites journées qui ne font que vingt-quatre heures et mes goûts relativement variés, il n’est pas toujours facile de continuer à combler les trous et autres lacunes... Il n’y a donc rien de très étonnant à ce que ma dernière chronique estampillée "Grunge" ait été publiée il y a maintenant un petit peu plus d’un an alors qu’il s’agit pourtant d’un genre qui me tient particulièrement à coeur et dont les albums majeurs placés sous cette étiquette continuent de squatter ma platine et mes écoutes de manière tout à fait régulière...

Si les groupes et albums qui mériteraient d’être abordés sous cette fameuse thématique ne manquent pas, permettez-moi cependant de faire les choses proprement en mettant aujourd’hui un terme (enfin a priori) à mes écrits relatifs aux Californiennes de L7. Non pas que le reste de la discographie des quatre demoiselles ne soit pas digne de figurer dans ces colonnes mais entre une formule quelque peu en perte de vitesse, de légers remaniements d’effectifs et, au moins à l’époque, un manque d’intérêt grandissant de ma part au profit de musiques plus agressives et énervées, il faut bien avouer que je n’ai pas été très assidu sur les albums qui ont suivi... Alors oui, c’est bien dommage pour The Beauty Process: Triple Platinum , Slap-Happy ou Scatter The Rats (premier album de L7 après vingt ans d’absence et avec le line-up de la grande époque) mais comme pour tous ces groupes alternatifs qui ont marqué les années 90, on préfèrera se concentrer sur le début de carrière de L7.

Sorti en juillet 1994 sur Slash Records et Reprise Records, Hungry For Stink se dévoile notamment à la télévision grâce au clip d'"Andres", une vidéo agitée et loufoque qui trente ans plus tard rend toujours aussi bien compte de ce qu’ont été musicalement, vestimentairement et visuellement les années 90. Une entrée en matière pour le moins sympathique puisqu’elle va effectivement nous permettre de retrouver les filles de L7 telles qu’on les avait quittées deux ans auparavant. Des retrouvailles marquées par un son chaud, abrasif et ultra saturé que l’on doit cette fois-ci au producteur canadien GGGArth (aka Garth Richardson) célèbre pour ses collaborations passées ou futures avec des groupes tels que Rage Against The Machine, The Melvins, Testament, Ugly Kid Joe, The Jesus Lizard ou bien encore Sick Of It All.

Ainsi, à la manière de son excellent prédécesseur, Hungry For Stink va renouer sans grande surprise avec ce mélange toujours aussi détonnant de Punk Rock à la fois rudimentaire et en même temps terriblement entêtant, de Metal lourdingue et tout aussi primitif ("Talk Box" et ses influences Doom sabbathiennes relativement évidentes) et de Pop bien plus légère grâce à ces mélodies « faciles » ainsi que tous ces refrains souvent hyper "catchy". Une formule qui à l’instar de Bricks Are Heavy est mise ici en pratique à travers des titres essentiellement mid-tempo plutôt qu’au rythme de brulots Punk menés tambour battant comme cela a pu être le cas auparavant sur l’album éponyme de 1988 ou sur l’excellent EP Smell The Magic. Pour autant, si la cadence se voit effectivement quelque peu ralentie, Hungry For Stink n’en reste pas moins un album toujours très "fun" et dynamique grâce au caractère à la fois terriblement entêtant et addictif de la plupart des mélodies dispensées tout au long de ces quarante-quatre minutes ("Andres", "Bagage", "Can I Run", "Questioning My Sanity", "Stuck Here Again", "She Has Eyes"), grâce au grain de folie dispensées par mesdames Donita Sparks et Suzanne Gardner derrière leurs microphones avec leurs voix abrasives, criardes et pleines de gouailles, grâce à tous ces petits arrangements qui ne sautent pas forcément aux yeux et aux oreilles mais qui participent bel et bien à l’identité de L7 et à celle de Hungry For Stink en particulier (ce clavier sur "Riding With A Movie Star" joué par Roddy Bottum de Faith No More, ces sonorités empruntés à la Surf Music ou la scène Rock des 60’s, ces samples et autres évocations féministes à la Russ Meyer, etc).

Parmi tout cela, on trouve tout de même encore quelques titres un tout petit plus plus énervés comme le très efficace et primitif "The Bomb", le quasi-instrumental « Riding With A Movie Star » aux couleurs Surf Music / Rockabilly particulièrement prononcées, les excellents "Fuel My Fire" (composé initialement par les Australiens de Cosmic Psychos, réarrangé par les quatre Californiennes et ensuite repris par les Anglais de The Prodigy sur leur album The Fat Of The Land) et "Freak Magnet" ou bien encore "Shirley" et tous ces samples autour des courses de dragsters... Bref, de quoi largement taper du pied et s’agiter avec plus ou moins de vigueur selon votre enthousiasme et/ou votre motivation.

Deux ans après un Bricks Are Heavy ayant fait l’unanimité (ou presque) parmi tous les amateurs de Rock Alternatif biberonnés à coups de clips MTV et d’épisodes hauts en couleurs (mais aussi et surtout en conneries) de Beavis And Butt-Head, les filles de L7 récidivent une fois de plus avec la sortie d’un troisième album toujours aussi cool et convaincant. Bien sûr, après le décès tragique de Kurt Cobain on sent bien que l’ambiance n’est plus la même et que l’euphorie des trois dernières années a laissé sa place à une gueule de bois des plus douloureuses mais la fin de la fête ne sera véritablement actée que quelques mois plus tard. Aussi ce Hungry For Stink n’a pas manqué de rencontrer un certain succès lors de sa sortie se classant d’ailleurs à la 117ème place du Billboard 200. Certes, cela ne veut pas dire grand chose (si ce n’est que les ventes ont été au rendez-vous) mais peu importe car même si on lui préféra son prédécesseur d’un petit cheveu, ce Hungry For Stink n’en reste pas moins encore aujourd’hui un excellent disque de "Grunge" ou plutôt de Rock Alternatif et le témoin d’une époque aujourd’hui révolue pour laquelle (et je ne pense pas être le seul) je ressens toujours un soupçon de nostalgie.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

3 COMMENTAIRE(S)

gulo gulo citer
gulo gulo
01/04/2025 09:07
note: 9/10
Ah ben oui, oui, vazy à fond.
La reprise de Sonic Youth est super, celle de Jesus Lizard aussi, même Mudhoney que j'aime pas trop ça sonne...

Mais surtout, toutes les reprises de groupes féminins sont mortelles. Babes in Toyland, 7 Year Bitch... et les deux L7 sont des merveilles totales.

C'est autre chose que les insipides reprises de Nirvana par Thou huhu
AxGxB citer
AxGxB
31/03/2025 20:57
note: 8/10
Je ne crois pas l'avoir écouté. J'irai réparer ça à l'occasion. Les groupes repris sont engageants en tout cas.
gulo gulo citer
gulo gulo
31/03/2025 16:53
note: 9/10
HIT MUSIC ONLY

Mantar, qui sont des malins, ont repris 2 morceaux de cet album sur un EP, hommage au grunge, dont c'est le seul groupe qui figure 2 fois à la tracklist, d'ailleurs. CQFD

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
L7
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (3)  8.33/10
Webzines : (2)  7.5/10

plus d'infos sur
L7
L7
Grunge - 1985 - Etats-Unis
  

vidéos
Andres
Andres
L7

Extrait de "Hungry For Stink"
  
Stuck Here Again
Stuck Here Again
L7

Extrait de "Hungry For Stink"
  

tracklist
01.   Andres  (03:03)
02.   Baggage  (03:18)
03.   Can I Run  (03:54)
04.   The Bomb  (02:39)
05.   Questioning My Sanity  (03:42)
06.   Riding With A Movie Star  (03:19)
07.   Stuck Here Again  (04:58)
08.   Fuel My Fire  (03:46)
09.   Freak Magnet  (03:14)
10.   She Has Eyes  (03:16)
11.   Shirley  (03:09)
12.   Talk Box  (06:16)

Durée : 44:43

line up
parution
12 Juillet 1994

voir aussi
L7
L7
Bricks Are Heavy

1992 - Slash Records
  
L7
L7
Smell The Magic (EP)

1990 - Sub Pop Records
  
L7
L7
L7

1988 - Epitaph Records
  

Essayez aussi
Mad Season
Mad Season
Above

1995 - Columbia Records
  
Soundgarden
Soundgarden
Superunknown

1994 - A&M Records
  
Alice In Chains
Alice In Chains
MTV Unplugged (Live)

1996 - Columbia Records
  
Pearl Jam
Pearl Jam
Pearl Jam

2006 - J Records
  
The Smashing Pumpkins
The Smashing Pumpkins
Siamese Dream

1993 - Virgin Records
  

Disgustibus
Psychopathological Explorat...
Lire la chronique
Ryoji Shinomoto
Children Of Bushido
Lire la chronique
DeathTrophy
The Resurgence of Nostalgia...
Lire la chronique
Personal War
Personal War (EP)
Lire la chronique
Unbounded Terror
Something Is Rotten In Huma...
Lire la chronique
Nine Inch Nails
Pretty Hate Machine
Lire la chronique
Trhä
Lact’eben (EP)
Lire la chronique
Apocalypse
Apocalypse (Rééd.)
Lire la chronique
Bank Myna
Eimuria
Lire la chronique
Phantom
Tyrants Of Wrath
Lire la chronique
Heir
Terra Triumphans Jubila
Lire la chronique
Mütterlein
Amidst the Flames, May Our ...
Lire la chronique
Fragments Of Unbecoming
Dawnbringer (Chapter VII - ...
Lire la chronique
Invoketh
Sabbatikal Obsession (Démo)
Lire la chronique
Death Whore
Blood Washes Everything Away
Lire la chronique
Ice Dragon
Dream Dragon
Lire la chronique
Drudensang
Geysterzvvang (EP)
Lire la chronique
Pain Of Truth / Age Of Apocalypse
Pain Of Truth / Age Of Apoc...
Lire la chronique
Unmerciful
Devouring Darkness
Lire la chronique
Ice Dragon
Tome of the Future Ancients
Lire la chronique
Grind in Paris
Rectorragie + Serpillère +...
Lire le live report
Death Metal Assault
Carn + Creeping Fear + Merc...
Lire le live report
Sulfuric Cautery
Subsequent Torture Sessions...
Lire la chronique
Ice Dragon
The Sorrowful Sun
Lire la chronique
Reject the Sickness
Signs of the End
Lire la chronique
Ice Dragon
The Burl, the Earth, the Ae...
Lire la chronique
Maltuka
Black Rite (EP)
Lire la chronique
Golem Of Gore
Ultimo Mondo Cane
Lire la chronique
Pest Control
Year Of The Pest (EP)
Lire la chronique
Šakal
II
Lire la chronique