Tressekter - Occult Astral Decimation
Chronique
Tressekter Occult Astral Decimation (EP)
Le duo qui compose TRESSEKTER vient de Marseille mais quand tu écoutes sa musique, ce ne sont clairement pas les sketches de Patrick Bosso qui te viennent en tête, ni des photos de la canebière ou du stade Vélodrome. Non. Tu as envie de te faire tout petit, de te recroqueviller dans un coin comme un frêle chinchilla apeuré en attendant que ça passe. Mais pourquoi donc tant de terreur ? Ce n’est que de la musique après tout ! Certes mais moi, la noise, ça me fait flipper, cela m’attaque les nerfs, tu me frotterais les dents avec du papier aluminium, tu obtiendrais le même résultat. Pourtant, Subjugus et STHXT, ils avaient parlé de black metal noise, donc moi j’ai naïvement cru qu’il y aurait des guitares, un semblant de rythme, un semblant de chant… Dans le cul Lulu ! 100% bruitiste, que ce soit « Occult Astral Decimation » ou « M.A.W. », tous deux sortis en mai 2023. Par conséquent, les amateurs de black, même de raw true brutal lo-fi machin chouette, ils ne vont pas s’y retrouver c’est sûr ! Où qu’il est mon riff ? Où qu’il est mon blast ? Où qu’elle est ma voix criarde ? Où qu’ils sont mes corpse paint ? « Salut mon pote » comme concluait Michel Drucker lors de son hommage à Johnny.
Bon, une fois qu’on a fait le deuil d’écouter du metal, il reste quoi ? Une ambiance macabre, oui. La bande-son de ton dernier voyage, c’est exact, sauf que plus tu avances vers le bout du tunnel plus tu t’aperçois que ce que tu prenais pour de la lumière est en fait le feu de la géhenne, personne ne t’y attend avec un cocktail décoré d’une ombrelle ou d’une tranche de citron, tu vas en chier comme jamais. En fait, j’ai écouté TRESSEKTER dans le même état d’esprit que si je voyais les Cénobites débarquer dans mon appartement. Le genre de réjouissances dont tu te passerais bien, certainement.
Mais si ce n’est pas du metal, ai-je bien raison de cependant en parler en ces pages ? Je me suis dit qu’il y aurait éventuellement parmi vous quelques clients amateurs de torture auditive, sans compter qu’un tel condensé de noirceur peut toujours trouver preneur. Et si vraiment vous n’y arrivez pas, tentez alors l’expérience GOAASTM, composé du seul Subjugus. Cela est certes on ne peut plus rudimentaire mais, au moins, on arrive à se raccrocher à quelque chose de déjà entendu, comme des instruments à cordes.
Je sais bien qu’en matière de noise, il existe bien pire. Il suffit d’aller faire un tour du côté des Japonais pour dénicher des trucs improbables qui te rendent maboule en trois secondes mais, tout de même, cet effort maladif des Français mérite d’être salué, même si mes goûts me tiendront fermement éloigné de ce genre de projet mortifère.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Citer Drucker à propos de Johnny dans une chronique de Black Noise Ambiant, c'est balèze et bien amené ;-) ! |
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07/04/2024 15:27