Voici en ce qui me concerne, un des albums les plus attendus de l'année. Et après un aussi grandiose
"The Sham Mirrors", il y a vraiment de quoi se faire des films. Malgré une carrière de presque 15 ans, "Sideshow Symphonies" n'est que leur quatrième album, mais quelle discographie !!! Le groupe a opéré un sans faute depuis le fameux
"Aspera Hiems Symfonia" et le petit dernier ne devrait pas venir ternir leur réputation de groupe de génie.
Et pourtant, le départ de Garm, membre fondateur du groupe, n'a à mon avis pas généré une vague d'optimisme quant à l'avenir des norvégiens. Comment remplacer un chanteur aussi bon et charismatique ? Et bien en proposant le poste à un chanteur qui en a autant (de ce que vous voulez). C'est donc un certain Simen Hestnaes alias Vortex (ex-Borknagar, Dimmu Borgir) qui reprend le flambeau, ses qualités vocales n'étant plus à démontrer depuis le temps. De plus, alors qu'on aurait pu penser à un simple featuring de fortune, c'est en membre actif que s'inscrit Vortex au sein d'Arcturus, ce dernier ayant écrit toutes les paroles et participé à la composition de l'album.
Si vous connaissez un peu la discographie du groupe, vous aurez sans doute remarqué que l'artwork de ce nouvel album reprend ceux de
"La Masquerade Infernale" et
"The Sham Mirrors", intégrant au milieu de paysages galactiques, des éléments théâtraux (masques, photos, ...) ainsi que l'étoile qui suit le groupe depuis leur deuxième album. Et bien musicalement, c'est un peu pareil. Certes, Arcturus continue son évolution tout en restant lui-même, poussant sa musique toujours plus loin vers l'inconnu mais n'en oublie pas ce qui l'a amené jusqu'ici, comme un clin d'oeil aux fans des premières heures.
Comme son prédécesseur, "Sideshow Symphonies" nous propose un voyage aux confins de l'univers, unique et passionnant où émerveillement et angoisse seront les seuls maîtres à bord. Difficile de décrire un tel album tout comme il est difficile d'en saisir toute la teneur. Le travail de composition, la recherche des harmonies et des dissonances, la maîtrise de l'atmosphère sont encore une fois impressionnants de richesse, de justesse et de beauté, où toute tentative de transcription vous empêcherait de profiter du voyage. Ce qui est étrange, c'est le côté grandiloquent et théâtral qu'a insufflé le groupe à leur musique que l'on retrouve parfois dans l'ambiance générale créée par les claviers, mais surtout par la manière de chanter de Vortex. Le mélange généré est étrange, surprenant mais non moins prenant.
Excepté les solos de gratte qui sont toujours aussi techniques, les autres membres s'illustrent un peu moins qu'auparavant (notamment Hellhammer qui a joué la carte de la sobriété sur ce coup là) laissant la part belle à la guitare et au chant. Vortex nous offre d'ailleurs une excellente prestation, digne de ce grand groupe qu'est devenu Arcturus même si je trouve personnellement que sa voix n'a pas la sensibilité de celle de Garm. Le groupe a eu également la bonne idée d'intégrer du chant féminin sur deux titres ("Shipwrecked Frontier Pioneer" et "Evacuation Code Deciphered"), nous offrant deux moments de pure magie musicale comme on n'en fait plus assez...
Vous aurez sans doute compris que ce nouvel album n'a rien d'anecdotique. Si vous trouviez
"The Sham Mirrors" trop disparate, vous serez sûrement plus séduit par celui-ci. Plus compact, plus homogène, le groupe s'est efforcé de rendre l'ensemble cohérent et tout aussi profond. Toutefois, je n'y ai pas trouvé autant de temps forts qu'auparavant, ces moments si rares qui vous prennent au tripes comme l'intro de "Star-Crossed" ou le break de "For To End Yet Again" sur le précédent album. Côté production, j'ai été un peu déçu. Ca manque un peu de relief, de puissance et de profondeur, ne laissant pas toujours s'exprimer toute la grandeur des morceaux.
Mais excepté ces quelques chinoiseries de ma part, "Sideshow Symphonies" est loin d'être une déception. Moins surprenant bien sûr mais tout aussi touchant, ce quatrième album succède dignement à
"The Sham Mirrors", nous rappelant au passage à quel point Arcturus est un groupe inspiré et audacieux comme il en existe peu aujourd'hui, ayant su développer son propre style et le faire évoluer. Une des meilleures sorties 2005 tout simplement.
11 COMMENTAIRE(S)
03/03/2007 13:01
des superbes passages, le duo avec la chanteuse d'octavia sur Evacuation code est sublimùe
31/10/2005 22:39
20/10/2005 20:24
29/09/2005 10:51
28/09/2005 17:46
Mais quand même, je trouve la zik bien plus linéaire et bien moins aventureuse qu'auparavant. L'audace des oeuvres passées a disparu. Mon commentaire n'a rien à voir avec le changement de chanteur car Vortex s'en sort plus que bien mais bien avec la musique en elle-même. Où sont passées l'atmosphère et la folie de la Masquerade et des Sham Mirrors? Qu'est-ce-que viennent faire ces insupportables influences heavy qui ne s'accordent pas du tout avec l'univers qu'ils créent par ailleurs. Bien sûr, il y a des moments de grâce que j'ai mentionnés sur le forum mais ça ne suffit à contenter mon appétit.
28/09/2005 17:16
28/09/2005 16:52
28/09/2005 15:00
En fait, je crois tout simplement que je préférai l'ambiance "conquete spatiale" de l'album précédent. Je préférais les expérimentations à base de cuivres, les passages au piano somptueux et la touche exceptionnelle de Hellhammer que je ne retrouve pas sur celui-ci. "Sideshow Symphonies" est plus centré sur Vortex et une ambiance mystique et théâtrale. C'est un choix et je trouve ça toujours excellent... mais paradoxalement moins bien qu'avant
28/09/2005 14:34
Et ouai, Kinetic est un grand moment, mais je trouve que dans The Sham Mirrors, il y'a plus de passages "très bons" que de passages "excellants", à l'inverse de ce Sideshow Symphonies.
28/09/2005 14:28
28/09/2005 13:24
Je suis assez d'accord avec toi sur l'ensemble de ta chronique, seulement tu as oublié de parler de la production, qui met les guitares trop en retrait, et la voix trop en avant.
Pour ce qui est des mouvements forts que tu n'as pas retrouvé ici, je te trouves un peu dûr, pour ma part, j'envoie plus que sur The Sham Mirrors. D'ailleurs, plus je l'écoute, et plus je me dit qu'il est supérieur à The Sham Mirror. Mais ça n'engage que moi.