Du simple point de vue de sa gestion des sorties discographiques, cette jeune formation suédoise qu’est
DEAD MAN’S PATH exagère tout de même un peu. En effet, alors que la formation émet en 2020 son premier EP («
I, Abomination ») pour ensuite enchaîner avec quatre singles en 2022, elle sort cette même année une première compilation regroupant l’ensemble. Puis on repart pour un tour : nouveau single, nouvel EP en 2023 («
Arcana celestia, inferum verda ») et re compilation reprenant le tout. Donc là, comme avec «
Helvetet på jorden » nous sommes à nouveau face à un EP, je ne serai pas surpris qu’une troisième compilation survienne d’ici à la fin de l’année. Je sais bien que les temps sont durs et que les petits labels doivent se battre pour subsister mais je ne comprends pas vraiment l’intérêt pour
Kvlt Und Kaos Productions de surcharger ainsi la discographie des Suédois. Nous allons cependant nous intéresser à la musique, il y a cinq titres à découvrir pour une durée honnête de vingt-trois minutes, c’est parti.
Déjà qu’il y a peu de morceaux, il faut d’abord avaler l’instrumental « Helvetet på jorden », une longue introduction (près de quatre minutes) qui pourrait être intéressante dans le cadre d’un LP mais qui là sonne à mes oreilles comme un vilain remplissage. Le « vrai » style du groupe se dévoile donc au cours de « Children of the Ram » : du
death mélodique moderne, par conséquent fortement lourdement teinté d’éléments
metalcore, notamment dans les choix vocaux, les montées dans le criard étant fréquentes. D’ailleurs, un titre tel que « Gruvfrun » contient une petite
vibe black metal grâce à son tempo plus rapide, cela confirmant au moins une chose :
DEAD MAN’S PATH est davantage intéressé par les aspects les plus extrêmes de la musique et ne cherche pas à faire fondre les cœurs avec de beaux refrains en chant clair. Il aura tout de même du mal à rallier les amateurs de mélo-
death du fait d’une trop grande absence de plans sympas à la guitare. Pas d’envolées solos flamboyantes, à peine quelques petits tricotages manquant encore d’envergure.
Avec ses six minutes, « Preserved in Darkness » semblait devoir faire office de pièce centrale mais malgré son tempo ralenti et sa volonté de se positionner sur des inspirations plus atmosphériques, la répétitivité du riff principal vient à bout de ma patience, patience que je ne retrouverai pas plus sur « Underjorden Kallar », une composition classique qui retiendra surtout l’attention du fait de l’effort fourni au niveau des mélodies vocales, plus mémorisables que dans les autres chansons. Cela reste néanmoins insuffisant pour que l’on s’y attarde de trop.
C’est vrai qu’en me relisant, je me rends bien compte que je dénigre un peu cette sortie. Pourtant, alors que j’écoutais «
I, Abomination » je me faisais la remarque que la formation avait fait du chemin depuis cette première parution. Elle a su renforcer son écriture, moins basiquement
core, la technique est également meilleure et l’on sent bien que les musiciens sont dans une démarche d’amélioration continue. Néanmoins, ces efforts louables ne me semblent pas encore permettre à la bande de monter en division supérieure : la personnalité n’est pas encore assez affirmée tout en ayant un bon potentiel d’explosivité. Par conséquent, je passe mon tour pour le moment mais resterai attentif à la sortie d’un LP, histoire de confirmer mes dires ou de prendre le risque de renier mes écrits pour hurler à qui voudra bien l’entendre que
DEAD MAN’S PATH incarne l’avenir du
metal suédois.
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