Cela faisait déjà plusieurs mois qu’un bon ami n’arrêtait pas de me vanter les mérites de
CHRIST DENIED, une énième formation abritant en son sein
Dave Rotten. Et comme j’avais été refroidi par l’écoute de son projet
thrash metal intitulé
HOLYCIDE, j’avoue que je freinais un peu et traînais la patte. Quel sombre imbécile.
Déjà, les Espagnols n’en sont pas à leur coup d’essai avec ce groupe puisque le premier LP «
…Got What He Deserved » remonte à 1996. Il a ensuite fallu attendre 2013 pour lui concevoir un petit frère («
Cancer Eradication ») puis dix ans de plus avant de pouvoir se repaître du troisième du nom. Premier argument majeur en faveur de cette sortie, la boîte à rythmes a été remplacée par
Fabio Ramirez (ex-
INTERNAL SUFFERING, pour ne citer que cette entité) et le mec se fait plaisir. Les dix compositions sont toutes marquées par le sceau de son talent et il se paye une orgie de blasts, à lui seul il fait déjà de l’album une fessée de grande envergure, façon Concorde. Pour l’épauler dans son entreprise d’équarrissage, il peut compter sur l’indéfectible
Roger Infected, en charge de la guitare ainsi que de la basse. Avertissement aux auditeurs potentiels : si l’usage des harmoniques vous colle des boutons, fuyez, c’est sa spécialité. Encore un bon barjot que l’on a là… Il en manque un, monsieur
Rotten, que je n’avais pas entendu à telle fête depuis bien longtemps. Putain lui aussi qu’est-ce qu’il nous met en termes de panachage vocal ! Toutes les grandes techniques de chant
death et
brutal death y passent, c’est un récital d’une rare gutturalité qui me fait quand même aussi parfois marrer parce que ça me rappelle la fois où
Jim Carrey imitait le chanteur de
NAPALM DEATH à la télévision (
lien ici). Mais c’est vraiment par esprit potache que je dis cela car rien, en réalité, ne prête à sourire au cours de ces quarante-deux minutes de bestialité. Dans tous les cas, je suis rassuré, l’homme est plus en forme que jamais et il délivre une performance « taille patron » comme aiment à dire les journalistes jamais avares en poncifs.
Un mot sur l’
artwork ? Il est tout simplement
cooooooool, la parfaite illustration du contenu musical, bien gore, un rien blasphématoire, une lente agonie dont le pendant seraient les ralentissements infernaux d’un « Oozing Blood Nails » par exemple. A ce titre, un mot plus global sur le genre pratiqué ici : on pourra penser aux Italiens de
CORPSEFUCKING ART («
Splatterphobia », quel régal), à
PUTREVORE, au meilleur d’
AVULSED, la reprise finale du « Mutant Christ » de
CRYPTOPSY (issue de
« Blasphemy Made Flesh ») s’avérant d’ailleurs un choix surprenant. Elle se glisse néanmoins parfaitement dans la sanguette, parachevant une œuvre consistante, sans défaut ni faute de goût dès lors que l’on est dans le bon état d’esprit, à part peut-être le jeu de mots « Christopsy », un peu facile. Mais encore fallait-il y penser.
Quoi qu’il en soit, ce troisième LP réinstalle
CHRIST DENIED sur les premières marches de la scène
death metal barbare et sanglante. Il s’agit là d’une véritable démonstration de force où les trois membres délivrent respectivement une prestation monstrueuse, absolument sans pitié et portée par une inspiration que je craignais défunte. Un des albums
death de l’année ? Pourquoi pas ?
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08/08/2024 16:22
08/08/2024 13:30