Premier album pour les Américains d’
ÜBERSERKER qui ont déjà le mérite d’avoir trouvé un néologisme très sympa en fusionnant le Berserker (guerrier-fauve) et
über (au-dessus). Cela donne un patronyme bien agressif, plutôt cohérent avec les illustrations des deux premières sorties (la démo éponyme de 2020 puis le single «
Lycanthropic Aggression » en 2024), un peu moins avec celle de cet «
Ineffable Force of Will » d’obédience plus spartiate mais, encore une fois, le nom est vraiment cool.
Premier album, cela ne signifie pas pour autant « débutant ». Il est vrai que les cinq musiciens ont un CV assez modeste (au mieux relèvera-t-on des passages au sein d’
ENGULFED IN BLACKNESS ou de
SUMMONER’S CIRCLE) mais, au moins, leur investissement au sein de ce nouveau projet dédié au
black thrash metal devrait éviter les écueils d’un trop grand amateurisme et, effectivement, c’est plutôt joliment troussé, dans la plus totale des indépendances. Certes, les références sont là, ouvertement affichées et fortement revendiquées :
GOATWHORE,
DESTRÖYER 666,
MOTÖRHEAD,
BEWITCHED… Tout cela donne un mix intéressant entre la fureur du
black thrash et un gros
feeling rock ‘n’ roll (« Storm of Steel »), l’ensemble se voyant parfois légèrement saupoudré d’influences viking, notamment dans le choix d’utiliser des chœurs profonds qui ne dépareillent finalement pas tant que cela avec le propos général. Le
death metal n’est jamais non plus très loin, à l’image des nombreuses descentes dans les graves que s’autorise le vocaliste
Ragnar O’Daleigh, dont la qualité de chant se constate sur chacune des dix compositions (« Birth of the Barbarian » étant une introduction ambient).
«
Ineffable Force of Will » a bien sûr d’autres atouts dans sa manche, à commencer par la dextérité de la paire de guitaristes qui nous gratifie d’une collection de riffs épileptiques entretenant une atmosphère guerrière de chaque instant. En arrière-plan
Thorgrim esquinte sa batterie, ne ménageant ni la double ni les cymbales, constamment mises au martyre. Il reste que même si les morceaux sont plutôt courts (la majorité font dans les trois minutes), le style pratiqué implique parfois un certain manque de variété et donc une forme de répétitivité, le disque n’aurait d’ailleurs pas souffert de se voir amputer d’une ou deux compositions. Reste à savoir lesquelles, toutes se valant peu ou prou, à part peut-être ce « Worshipers of Chaos » qui se démarque du lot par son souffle vengeur. Néanmoins, je ne peux que reconnaître l’excellente tenue du LP, rageur jusqu’au bout et poussant à l’extrême le mélange des genres, cette mixture ayant tous les arguments pour faire exploser n’importe quelle scène. J’imagine assez bien les Américains ouvrir pour des formations telles qu’
IMPIETY,
ANAL VOMIT voire
IMPALED NAZARENE tant leur disque sent le soufre.
ÜBERSERKER pourrait bien être la révélation
black thrash de cette année, aucune faille ne venant réellement fragiliser l’armure de ces nouveaux combattants du christianisme. L’efficacité est maximale, les rares solos sont autant de flèches tirées avec précision et, en définitive, la justesse de l’ensemble gomme aisément les quelques répétitions.
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11/09/2024 10:25
11/09/2024 09:38