Faisant suite à un «
Chapter I : Obliterating Perfection » (2017) n’ayant pas fait grand bruit, le duo autrichien de
MYNSKH nous revient cette année avec le deuxième volet de ce qui s’annonce être un triptyque, «
Chapter II : The Last Messiah », soit sept compositions de
black death metal théâtral dont l’imagerie n’est pas sans m’évoquer l’esthétique gothique d’un
CHRISTIAN DEATH par exemple, une pochette mystérieuse et symboliquement chargée qui ne donne aucun indice particulier quant à la teneur musicale du LP.
Si l’on fait abstraction de la traditionnelle introduction angoissante qu’est « Where the Mechanical Eye Erodes The Blacketh Stone I », immersive mais trop longue à mon goût, les choses sérieuses débutent avec « Dead Ocean », une longue pièce où la formation dévoile ses penchants pour l’emphase, une approche intéressante du
metal noir mais qui, faute de sursauts marquants, reste trop longtemps à patauger dans son mid-tempo. Je comprends en revanche moins ce qui se passe avec « TENELT » dont le chant féminin m’évoque un croisement entre
BEE AND FLOWER pour son ambiance
dark rock désabusé et des choses de l’ancien temps,
THEATRE OF TRAGEDY ou
OPERA IX lorsque, sur la fin, le titre s’embarque sur un versant davantage
black metal… Pas désagréable en soi mais je commence à discerner un problème d’éclatement stylistique qui ne m’aide pas à correctement saisir les ambitions du groupe, ni même son positionnement si tant est qu’il souhaite en avoir un. Les compositions oscillent donc entre un style extrême tout en étant raffiné (beaucoup d’arrangements, un sens de l’esthétique indéniable) et des éléments plutôt ancrés dans le
post, le fait d’avoir un ancien
HARAKIRI FOR THE SKY dans les rangs jouant sans doute beaucoup dans ces orientations moins conventionnelles.
«
Chapter II : The Last Messiah » m’envoie donc des messages contradictoires. D’un côté, les pièces les plus longues, qui forment le cœur même de l’œuvre, me font parfois penser à la grandeur baroque d’un
EBONY LAKE (en moins technique et fumé évidemment) ou à ces formations modernes qui n’hésitent plus à placer du chant clair dans leur mélasse
black death et, même si j’ai tendance à considérer que cela traîne parfois inutilement en longueur (« Culling Divine ») à force de chercher à tout prix à varier les ambiances, multiplier les plans, etc., je peux facilement y trouver un charme certain car il y a tout de même la volonté de proposer des phases originales. En revanche, quasiment toutes les incursions féminines, en dépit de la qualité vocale, m’épuisent. C’est trop chargé, voire pompeux, et le coup de la belle et la bête a déjà été fait mille fois, ce qui ne me pousse pas vraiment à me montrer conciliant.
Il y a de très bonnes choses, cela est pour moi indiscutable. Le travail sur les ambiances est bien mené, fouillé et certains climax s’avèrent saisissants (sur « TENELT » notamment) tant ils flirtent dangereusement avec le chaos. Cependant, à trop vouloir charger les morceaux d’éléments disparates (du brutal, du
heavenly voices, du
post, du gothique horrifique, du symphonique, etc.), je m’y perds en tant qu’auditeur, recevant trop d’informations tirant vers des chemins contraires. Et si je vais au bout de ma pensée, je dirais que
MYNSKH serait excellent s’il faisait uniquement du
goth rock, avec cette belle dualité vocale femme – homme qui excelle dans les lignes non saturées, il serait également très bon en se concentrant uniquement sur son
black death symphonique car il marrie bien puissance et folie. Mais là, à trop vouloir embrasser il étreint mal, suscitant même chez moi un début de migraine passagère, ressenti que je n’ai pas avec «
Chapter I : Obliterating Perfection », plus simple dans ses structures même si une place importante y est laissée aux ambiances plus éthérées. J’attends donc le troisième volet pour me faire une idée définitive, il me faut voir le projet dans sa globalité.
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