Osmose Productions a pris cet été l’excellente initiative de rééditer la démo «
Goats to Azazael » d’
ANGELCORPSE, initialement parue en 1996 et qui était depuis devenue un objet de collection. Les fans sauteront au plafond, les autres s’en moqueront comme d’une guigne, l’intérêt principal étant surtout dans la découverte des débuts de cette incontournable formation américaine de
brutal black death metal.
Autant le dire immédiatement, les quatre titres sont dans leur jus d’époque, aucun effort n’ayant été fait pour proposer un
remaster ou ne serait-ce qu’une tentative de nettoyage du son. Par conséquent, cela grésille fort, ce côté brut et rêche étant finalement ce qui convient le mieux au trio, alors sur le point d’enfanter du somptueux «
Hammer of Gods », aboutissement on ne peut plus logique des quatre compositions livrées ici en un peu moins de quinze minutes : « Perversion Enthroned », « Scapegoat », « Soulflayer » et « Lord of the Funeral Pyre ».
Le style est immédiatement reconnaissable, déjà bien plus radical que ce que pouvait jouer
Pete Helmkamp au sein d’
ORDER FROM CHAOS, même si les parallèles sont nombreux. Mais, surtout, c’est la haine viscérale émanant de ce disque qui est absolument saisissante. Le chant radical de
Helmkamp, le riffing ultra rapide de
Gene Palubicki, ses solos hallucinants frôlant parfois le n’importe quoi pourvu que ça aille vite et que ce soit agressif… Sans compter
John Longstreth à la batterie, l’un des maîtres incontestés de cet instrument au sein de la scène extrême. Et si le son crapuleux de l’objet ne permet pas de prendre la pleine mesure de ce qu’il assène (« The Scapegoat »), l’entendre blaster de la sorte reste un délice de fin gourmet.
Le trio étant déjà musicalement mature au moment où il compose, chaque titre suinte l’apocalypse imminente, sans une once d’approximation technique : tempos speedés à mort, solos barbelés, riffs blindés, chant de guerrier pété aux amphétamines, avec des gimmicks musicaux forts tels que cette façon d’introduire « Lord of the Funeral Pyre », qui rappelle à la fois
MORBID ANGEL mais également certains titres d’«
Exterminate », ou encore cet art inné de breaker avec seulement la guitare avant de repartir sur un blast d’enculé et des solos haut perchés, c’est vraiment typique de cette formation unique dont j’apprécie l’ensemble de la discographie, y compris le mal aimé
« Of Lucifer and Lightning ».
Pour des compositions vieilles de près de trente ans, cela reste effarant de voir à quel point leur potentiel de nuisance est toujours actif, les années n’ayant en rien émoussé leur aura satanique ou la violence brute qui les anime. Encore aujourd’hui, un groupe se pointerait avec une première démo de cette teneur, il casserait la baraque mais bon, quand trois génies du mal s’associent avec le diable, cela ne peut qu’accoucher d’une merveille. Et si ce n'est pas déjà fait, je ne peux que recommander de désormais basculer sur
PERDITION TEMPLE ainsi que
MALEFIC THRONE (
Steve Tucker +
John Longstreth +
Gene Palubicki), les suites les plus logiques (et qualitatives) à
ANGELCORPSE.
4 COMMENTAIRE(S)
20/09/2024 16:13
Plutôt d'accord avec ça. Je déteste les rééd avec un son remanié.
20/09/2024 15:32
20/09/2024 13:42
Pareil...
20/09/2024 09:43