Vomit The Soul - Massive Incineration
Chronique
Vomit The Soul Massive Incineration
Toujours mené par l’inoxydable Massimo Santarelli et éternel second couteau de la scène brutale italienne le combo de Lombardie revient aujourd’hui aux affaires deux ans et demi après le mitigé
« Cold », qui manquait clairement d’idées et se voyait également plombé par une monotonie absolue et permanente. Visiblement conscient de cela et désireux de se refaire une santé musicale le chanteur-guitariste a opéré de grandes manœuvres en interne avec l’intégration à la basse de son compère de POSTHUMAN ABOMINATION Andrea Pillitu, et l’arrivée derrière les fûts du tentaculaire et expérimenté Davide Billia au curriculum vitae long comme le bras... qui a pour but de redonner du souffle comme de la puissance aux nouveaux morceaux proposés. Afin justement d’offrir plus de profondeur et densité à sa musique la tête pensante en a également profité pour faire passer l’ancien bassiste Stefano Rossi Ciucci à la seconde guitare, un choix osé mais payant pour le désormais quatuor qui a clairement trouvé ce qui lui avait manqué depuis sa reformation en 2021... vu que ce quatrième album va pouvoir lui permettre d’enfin espérer tenir tête aux leaders locaux. Et même si tout ici reste standardisé et souvent répétitif force est de reconnaître que ce nouveau chapitre montre de bien belles qualités, à défaut d’être véritablement mémorable et de posséder des moments véritablement marquants.
Pourtant il serait dommage de ne pas donner sa chance à cette œuvre qui sans faire sauter au plafond va dévoiler de très bons passages où l’envie de tout envoyer valdinguer va être présente de façon régulière, comme sur l’ouverture intitulée « Annihilate The Infernal Army » où toute la palette technique des gars va être mise en avant avec un dynamisme permanent. Jouant donc sur la traditionnelle alternance brutalité/lourdeur pachydermique l’entité nous offre un démarrage en trombe fort sympathique, qui sans atteindre des sommets prouve qu’elle s’est un peu plus foulée que sur sa précédente publication. Si ce ressenti va légèrement redescendre sur le prévisible et redondant « Call To The Abyss » pour le reste la suite va rester sur des bases élevées, entre le court et agréable « Bloodtime » (à l’équilibre permanent) ou le groovesque et turbulent « Massive Incineration » qui fait bien mal aux cervicales. Si les transalpins n’hésitent jamais à jouer sur leur facette la plus brutale et directe (« Beg For Mercy », « Repulsive Shores Into Oblivion ») avec un certain résultat positif du côté de l’accroche (et ce malgré une prévisibilité importante), c’est quand la densification est plus importante que ça en devient meilleur... la preuve avec l’étouffant et suffocant « Church Of Losers » écrasant au possible, et où la facette lente est prépondérante. Si la vitesse n’est pas exclue des débats elle se montre plus discrète pour mieux prendre l’auditoire à la gorge (et prouver aussi que les mecs savent faire autre chose que de passer leur temps à blaster comme des brutes), et l’on ne peut que regretter que cette option ne revienne pas plus fréquemment sur ce disque (à l’instar des parties rapides et expéditives de l’impeccable conclusion « Third »)... vu que « Endless Dark Solstice » et « Mark Of Blasphemy » vont revenir aux fondamentaux à l’équilibre précaire, avec une certaine réussite qui fait plaisir à entendre.
Du coup malgré que le tout soit parfois un peu inégal force est de constater qu’on est en présence néanmoins d’une bonne réalisation qui remet de l’intérêt à suivre la bande, dont on est ravi de voir un certain regain d’inspiration de sa part. Si évidemment tout cela reste de la Serie B locale et internationale on est quand même en présence d’une galette qui s’écoute facilement et rapidement, grâce notamment à sa durée d’écoute idéale qui évite ainsi d’avoir trop rapidement mal à la tête dans ce déluge de brutalité et de notes... même si pour ce dernier point ça n’en fait jamais trop et conserve une relative fluidité d’ensemble. Donnant la baffe sonore et tempétueuse souhaitée cette réalisation comblera en tout cas sans peine les amateurs d’un style qui navigue à vue sans se renouveler mais toujours plaisant à écouter, même si une fois terminée l’écoute on ne retiendra pas grand-chose. C’est exactement ce qui se passe ici mais malgré cela (et des plans recyclés continuellement) on passera un moment apaisant mené de haute lutte qui relève clairement le niveau des dernières sorties d’Unique Leader, dont le catalogue ne cesse de couler encore et toujours vers les bas-fonds de la médiocrité mais où heureusement quelques surprises surnagent de ce vide absolu. Parmi ces rares satisfactions on pourra justement citer VOMIT THE SOUL qui apparaît au milieu de ce néant tel un éclair dans la nuit, et montre que le label californien n’est pas encore totalement en phase de mort cérébrale... même s’il n’en est plus très loin aujourd’hui.
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