Décryptal - Sabazios Culte
Chronique
Décryptal Sabazios Culte (Démo)
Cela ne vous a peut-être pas échappé mais les Canadiens de Décryptal s’apprêtent à sortir dans les prochaines semaines leur tout premier album. Un disque intitulé Simulacre à paraître chez Rotted Life et Me Saco Un Ojo Records. En attendant que ce fameux 11/07/2025 arrive, retour rapide sur la première sortie du groupe, une démonstration intitulée Sabazios Culte parue en mars 2023 sur les mêmes deux labels qui viennent d’être cités.
Formé en 2020 et originaire de la sympathique ville de Québec, Décryptal s’articule à l’époque autour de quelques musiciens aux curriculum-vitae déjà bien chargés puisque l’on y retrouve en effet messieurs Léonard Mercader (Gorgerin) au chant, Alexis Élément Plamondon (Sedimentum, ex-KickxAssxViolence...) à la guitare et au chant, Charles St-Pierre (Outre-Tombe, Saccage...) à la basse et au chant et enfin Alexis Massicotte (Saccage...) à la batterie. Plus ou moins cachés derrière des pseudonymes trop ridicules pour être pris au sérieux (Haruspice originel des cérémonies nécrobachiques, Vociféreur archémorphiste des brumes catatoniques et prophète de l'hydre pulmosaurienne, Apothicaire typhonien de l'entropie subsismique et Pentécorcheur des poutres célestes), le groupe s’acquitte donc en premier lieu de cette première démo cinq titres. Une sortie cassette et CD illustrée pour l’occasion par le Brésilien Fernando Giotefeli (Eaten Alive, Poisonous, Putrid Evocation, Siderean, Slimelord, Suffering Sights, Vaticinal Rites, Vile Rites...) et dont la production a été confiée à Alexandre Landry (bassiste de Sedimentum) et Xavier Berthiaume (batteur d’Atramentus, Gevurah et Oriflamme).
Bouclée en un tout petit peu moins de vingt minutes, Sabazios Culte s’inscrit dans le registre d’un Death Metal caverneux tout ce qu’il y a de plus classique. En effet, ne comptez pas sur nos quatre Canadiens pour changer la face du monde avec leur Death Metal eux qui puisent l’essentiel de leurs influences du côté d’un certain Incantation... Eh oui, encore et toujours John McEntee et sa bande qui seraient probablement riches comme Crésus si chaque groupe qui s’est un jour inspiré de leur formation leur avait versé ne serait-ce qu’un seul dollar. Bref, si on repassera pour l’originalité de cette formule dispensée avec application par nos chers cousins Québécois, on restera pour la qualité de ces cinq compositions qui ont effectivement pour elles un sens de l’efficacité particulièrement affûté.
Accompagné d’une production épaisse et granuleuse naturellement idéale pour ce genre de musique caverneuse et plutôt primitive, Décryptal va d’une certaine manière se charger de faire le pont entre le Death Metal d’Outre-Tombe et celui de Sedimentum avant que ce dernier ne se décide à jeter son dévolu sur des sonorités plus lourdes et suffocantes. On va en effet retrouver durant ces dix-neuf minutes et quelques secondes une bonne partie des éléments constitutifs du Death Metal de ces deux autres entités. De ces riffs sombres et faisandés qui ne datent pas d’hier mais dont la pertinence n’est plus à démontrer depuis déjà belle lurette (je n’en mentionnerais aucun, cette première démo en est rempli raz la gueule) et ceux plus techniques et complexes à ces séquences chaloupées au groove pour le moins irrésistible (les premiers instants de "Pendu Par Phobethor", "Virulence Ectoplasmique" à 0:14, "Les Barques Volantes De Sarnath" à 0:07, "Sabazios Culte" à 0:54...) à ces quelques accélérations consenties afin de dynamiser l’ensemble et apporter ce qu’il faut de contraste ("Pendu Par Phobethor" à 3:17, "Virulence Ectoplasmique" à 1:58, "Les Barques Volantes De Sarnath" à 1:16, "Flétrissement" à 1:23, "Sabazios Culte" à 0:32 et 2:35...) sans oublier évidement ces autres passages beaucoup plus pesants afin là encore d’accentuer certains contrastes et nuancer l’approche globale plutôt portée sur le mid-tempo ("Pendu Par Phobethor" aux alentours de 2:17, les tout premiers instants de "Virulence Ectoplasmique", la première minutes de "Flétrissement", les premières trente secondes de "Sabazios Culte" ou encore un petit peu plus loin à compter de 1:38), rien ne manque et nombreux sont en effet les parallèles qui existent entre les trois formations originaires de la ville de Québec. Pour autant, affirmer que Décryptal n’est qu’une resucée de l’un ou de l’autre serait mentir. Moins rudimentaire et bas du front qu’Outre-Tombe, moins franc que Sedimentum lors de ces accès de rage, de ces nombreuses séances de tricots ou dans le dosage de ce groove qui accompagne son Death Metal, le quatuor parvient à éviter la redite malgré une formule simple et qui ne révolutionne rien.
Si vous êtes de ceux qui ne sont jamais vraiment rassasiés par ce type de formule vieille de près de quarante ans et continuent encore aujourd’hui de s’émouvoir de ce genre de Death Metal sombre et menaçant alors il y a peu de chances pour que vous ne succombiez pas aux charmes rances et poussiéreux de Décryptal et de sa première démonstration qui à défaut de changer les codes parvient à se les approprier pour un résultat plus que convaincant qui méritait bien que l’on s’y attarde avant de passer aux choses sérieuses.
| AxGxB 6 Juin 2025 - 298 lectures |
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