Osculum Serpentis - Vampyre Lord
Chronique
Osculum Serpentis Vampyre Lord
La sortie de cet album est l’occasion de faire un point sur les activités de notre artiste français démoniaque : Maxime Taccardi. La dernière fois que j’en avais parlé ici remonte déjà à 2021 avec son album Shayṭān 2.0 pour son groupe projet principal : K.F.R. Deux autres albums sont sortis par la suite : Pure Evil en 2021, Paint/Ter en 2023. Mais bien sûr l’homme n’a pas chômé et a également travaillé sur d’autres envies thématiques ou musicales, en plus de ses activités artistiques (peintures, logos…). Il a sorti Blasphemia pour PUTRID OMEN en 2023 et a surtout lancé un nouveau rejeton accouché de son esprit torturé mais cohérent : OSCULUM SERPENTIS. Ce « baiser du serpent » est sa priorité et 4 albums sont parus en un an : Maleficia, Miseria, Satanā, et Vampyre Lord. C’est sur ce dernier que nous nous penchons maintenant.
Et même si Maxime Taccardi multiplie les projets, il n’y a toujours que peu de différences entre eux. Il ne faut pas s’attendre à un style différent, mais à des ambiances et à des sujets qui résonnent différemment. OSCULUM SERPENTIS est une extension à K.F.R, et l’on y retrouve un black metal très raw, saturé, digne des méfaits noirs de la scène française des années 90, ou de la scène portugaise de ces 15 dernières années.
Les quatre compositions de ce nouvel album sortent directement de la crypte, de Ténèbres dans lesquels vit une créature isolée, uniquement accompagnée de chauves-souris, d’insectes divers et, un peu plus loin, de loups. Et même si cette créature est sans aucun doute hostile, elle n’est pas dénuée de sentiments. Si elle est vouée à faire souffrir, elle souffre tout autant. Alors son univers sent la mélancolie, la nostalgie et la douleur. Le titre « The Return of the Vampyre Lord » est excellent pour retranscrire ces ambiances, avec une alternance entre passages raw black metal agressifs et moments de plénitude perturbante... Les deux compositions suivantes ne déméritent pas. « The Cycle of Suffering » est plus survolté, comme une bête en train de se débattre. « The Law of the Nocturnal » est plus insidieux, et il développe d’ailleurs plus les détails de ses états d’âme, s’allongeant durant 15 minutes. À part, le dernier morceau est instrumental. Il propose 8 minutes d’ambiant lancinant, qui closent l’album comme un générique de fin d’un film. L’histoire est terminée, le rideau est baissé, il ne reste plus que des cendres, de la peine, des souvenirs.
J’ai été happé par cet album, j’ai une nouvelle fois apprécié l’univers de Taccardi, qui se fait ici appeler Vipera. Ses atouts sont d’être atemporel, d’être possédé et d’être particulièrement cohérent. Son défaut, de ressembler à ce que nous a déjà proposé l’artiste auparavant.
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