Feral - To Usurp The Thrones
Chronique
Feral To Usurp The Thrones
Désormais reconnu dans son pays comme une valeur sûre de la nouvelle scène Swedeath, FERAL aura cependant mis du temps pour donner un successeur au furibard
« Flesh For Funerals Eternal » publié il y a maintenant six ans... une durée inhabituellement longue pour le groupe, qui hormis son Split avec CRAWL a été particulièrement discret durant cette période. Pourtant en interne rien n’a évolué autant du côté de ses membres qu’envers son fidèle label indien où il a désormais ses habitudes, mais entre la pandémie qui a tout perturbé et les aspirations personnelles, professionnelles et familiales de chacun des gars le temps est finalement passé bien vite... et voilà comment on se retrouve avec une attente interminable sous le bras. Mais heureusement tout cela va être instantanément oublié vu que ce quatrième album est sans aucun doute le meilleur réalisé par le quintet, tout en étant également le plus dense et varié. Car si ses précédents efforts ont toujours misé sur une variété rythmique importante ce nouveau-né offre un véritable arsenal de montagnes russes où ça ne cesse de changer du début à la fin, passant aisément de la brutalité primitive à une musique plus lourde et rampante à la noirceur étouffante qui ne tombe jamais à côté... preuve donc du statut de ses auteurs désormais clairement établis.
D’ailleurs on va tout de suite esquisser un grand sourire avec la très bonne ouverture intitulée « To Drain The World Of Light », à la simplicité redoutable et à l’alternance enjouée pour mettre une pêche d’enfer sans faire de concessions. Ce ressenti va être permanent par la suite et ne jamais redescendre comme la seconde plage « Vile Malediction » va le proposer directement - et ce malgré une durée un peu excessive, néanmoins tout ici est particulièrement glauque et dégoulinant de graisse (à l’instar du tout aussi redoutable « The Devouring Storm »), vu que la vitesse y est plus discrète et permet ainsi d’obtenir un rendu humide et putride jouissif... idéal donc pour mettre à l’épreuve les cous et nuques les plus solides. Ceux-ci vont encore prendre cher sur les virulents et débridés « Deformed Mentality » / « Spirits Without Rest » / « Decimated » et la conclusion « Stripped Of Flesh » où le côté Punk et crasseux émerge encore plus fortement, via une explosivité renforcée et peu de passages où la cadence ralentit afin de défourailler comme il se doit, et prouver que même en étant radical le combo garde toujours sa cohérence et sa force de frappe. Si évidemment faire un enregistrement entier mené à cette allure aurait été rapidement ennuyeux ses géniteurs l’ont heureusement parfaitement compris et ne sont pas tombés dans ce piège, et de fait on n’est pas surpris que l’ensemble soit riche en alternance... comme « Bound To The Dead » va nous le proposer avec brio. En effet ici on a envie immédiatement de se dandiner et de headbanguer au milieu de ces assauts guerriers foudroyants, points renforcés sur le monstrueux « Phantoms Of Antiquity » dont le mid-tempo de maboul fait des miracles. Aidé en prime par une basse ultra-ronflante et des parties ralenties que n’aurait pas renié ENTOMBED ce morceau est incontestablement un des meilleurs de cette galette, qui pourtant n’en manque pas... confirmation avec « Soaked In Blood » où là encore ça fait mouche immédiatement, et du même niveau que ce qu’on a entendu juste avant tout en étant plus instinctif et rentre-dedans.
Et tout ça c’était sans compter sur les suffocants et profonds « The Devouring Storm » / « Into The Ashes Of History » où l’obscurité y est encore plus prononcée, sans que la puissance ni l’accroche ne s’en ressentent malgré une rythmique bridée de façon très flagrante. Néanmoins l’exécution est suffisamment subtile pour que ça ne tombe pas dans le piège de la redondance, et de fait on est une fois de plus happé par la profondeur qui se dégage de l’ensemble et l’absence de moments faibles et ennuyeux... vu que tout est ici d’une homogénéité sans failles sans que l’attention ne décroche en cours de route. Alors oui tout cela n’est qu’une vaste redite qui ne changera rien à l’histoire du genre mais néanmoins parmi tous les nouveaux venus la formation reste parmi ce qui se fait de mieux, et ce malgré un manque de visibilité chronique. Espérons que les choses changent pour celle-ci tant elle a l’art et la manière de faire sonner le HM-2 comme il se doit sans tambours ni trompettes, mais uniquement avec sincérité et une qualité d’exécution imparable qui font plaisir à entendre... surtout quand on pond un long-format de cette qualité qui n’a rien à envier à certaines productions des années 90. La preuve est donc faite une fois encore de la réussite de la bande qui possède désormais une discographie conséquente et équilibrée, sans tâches ni erreurs de parcours... pourvu que ça dure donc, et surtout encore longtemps.
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