Alors que l’annonce du retour de
THE OLD DEAD TREE le six décembre prochain via son quatrième album studio («
Second Thoughts ») me faisait souvenir que j’avais jadis écrit de bien beaux articles dans un autre Webzine (le désormais moribond XSilence, à jamais cher à mon cœur pour plein de raisons) au sujet des Français, je me suis rendu compte qu’aucune ligne n’était sortie de ma plume concernant la toute première démo «
The Blossom », parue en 1999 et depuis relayée par une maison sérieuse :
Season of Mist.
Ce disque, dont les fleurs qui ornent la pochette rappellent d’emblée que la formation s’inscrit dans une veine
gothic metal, s’avère étonnamment mâture pour des musiciens n’ayant à l’époque qu’une vingtaine d’année. Depuis, écouter cette offrande, sortie en juin, en sachant que deux mois plus tard le batteur se suicidait, un jeune gars de vingt-deux ans, ça fout le bourdon, c’est certain. Ainsi, le CD s’ouvre sur l’une des meilleures compositions du alors quatuor, « It’s the Same for Everyone », qui sera ensuite réutilisée dans le premier album «
The Nameless Disease » (2003), de même que « The Dark Missionary », renommée « Won’t Follow Him ». Le fait qu’elles soient les seules rescapées ne signifie pas que les deux autres chansons sont indignes d’intérêt, loin de là, mais si la première a pour l’occasion été amputée d’une bonne minute, elle reste la parfaite illustration du style pratiqué par les Parisiens. Un
metal teinté de ce
doom caractéristique des années 90 (
PARADISE LOST,
MY DYING BRIDE), le sens de la mélodie sensuelle d’un
KATATONIA avec en prime ce putain de feeling vocal de
Manuel Munoz, irréprochable, mais également certains tics hérités du
doom death metal tels que les
growls, la pesanteur des riffs. Il reste que le titre dans sa version démo tire peut-être un peu trop sur la corde sensible et que sa réduction lui a fait le plus grand bien, le rendant encore plus accrocheur sans en dénaturer l’essence.
« The Dark Missionary » résonne comme un classique dès la première écoute. Le riff introductif est certes désormais un peu daté mais, une nouvelle fois, le chanteur fait des merveilles, surprenant de justesse émotionnelle, je crois l’avoir une fois comparé à
Matthew Bellamy (
MUSE) et, même si le registre est évidemment différent, j’y retrouve ce mélange de force et de fragilité ainsi qu’un don évident pour accoucher de mélodies qui touchent, qui parlent du cœur (comme JCVD lorsqu’il s’adressait à Aziz). Compte tenu de l’excellence des sorties suivantes, je comprends facilement que cette chanson y ait trouvé sa place après un petit lifting. Quel style !
« Chained to Life », s’il sonne plus simpliste, se voit cependant doté d’un refrain dont la langueur m’évoque l’esprit de
CANDLEMASS, avec cependant une dimension
dark rock qui fonctionne totalement sur les couplets. Le final « Last Sigh » ne laissera en revanche pas un souvenir impérissable, à part peut-être grâce à son utilisation accrue des vocaux
death qui rappellent vraiment l’ambiance des groupes précédemment citées mais, compte-tenu du fait qu’il s’agit de la première sortie discographique de
THE OLD DEAD TREE, cela pose tout de même la bande comme l’un des trucs qu’on ne devait pas avoir manqué à l’époque. D’ailleurs, à bien y regarder, je me demande si je ne préfère pas ce premier jet à tout ce qui a pu être écrit avec
OMMATIDIA, que j’avais eu le plaisir de voir à
La Péniche Antipode un vingt novembre 2015 avec
THE LAST EMBRACE en première partie.
La nostalgie du temps perdu pourrait me pousser à accorder une note élevée, il faut savoir raison gardée. En effet, si je mets de côté « It’s the Same for Everyone », une composition bénie, le reste porte encore trop les stigmates des influences, avec un riffing certes instinctif mais qui n’a pas la force de percussion de ce qui viendra ensuite : « We Cry as One » et « It Can’t Be! » par exemple sur «
The Nameless Disease », l’incroyable « Unrelenting », « My Friends » ou « Even If » sur
« The Perpetual Motion », « Don’t Wake Me Up » ou « Regarding Kate » dans «
The Water Fields »… Quoi qu’il en soit, c’est la grande classe, une fierté nationale serais-je même tenté de dire.
2 COMMENTAIRE(S)
10/12/2024 20:07
02/12/2024 23:27
Je l'avais chroniquée à sa sortie dans mon fanzine papier et je les avais vus en concert le 27/11/1999 au Club Dunois, le 21/01/2000 à la Flèche d'Or et le 13/01/2001 au Zicodrôme (Compiègne). Qui d'autre était à une de ces dates ?
Merci pour les souvenirs :-)