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Uncle Acid And The Deadbeats - Nell’ Ora Blu

Chronique

Uncle Acid And The Deadbeats Nell’ Ora Blu
Le rêve mouillé de pas mal de nerds amateurs de cinéma bis et doom metal, ici réalisé ? C’est un peu ce qu’est, en idée, ce nouvel album d’Uncle Acid and The Deadbeats, cessant de tourner autour des références cinématographiques qu’il aime tant pour les aborder de front. Rappel du concept : Nell’ Ora Blu se veut une bande originale fictive d’un giallo, convoquant des acteurs et actrices de l’époque pour raconter une histoire dont la narration se fait par la musique.

On voit bien la difficulté qu’il y a à discuter d’une œuvre comme celle-ci. Nell’ Ora Blu n’est donc pas un album à proprement parler, les véritables morceaux se comptant sur les doigts de la main. Avec ses pistes évoquant les nappes de synthés des années 70, ses rappels aux expérimentations de Goblins, il suggère par ses titres, ses extraits de dialogues, ses atmosphères, les péripéties que l’on suit sur plus d’une heure.

…Et Nell’ Ora Blu n’est pas non plus une bande originale. Ce qu’il dépeint n’existe pas sous un autre format. Il ne prolonge pas l’aura d’une autre œuvre, chose que l’on peut rechercher dans une musique de film : il est l’œuvre en elle-même. Cela demande une petite gymnastique mentale qui pourra rebuter ceux attendant de la musique qu’elle offre tout en elle-même. Ceux la voyant comme un moyen d’ouvrir les portes de l’imaginaire auront cependant tout à gagner à tenter l’expérience. Tonton acide a ici composé un hommage qui transcende le matériau d’origine : oublions bien vite ce scénario finalement trop cliché – typique du giallo – et concentrons-nous sur son traitement, reprenant la sensualité kitsch et macabre qui a permis à ce genre cinématographique de marquer au-delà de ses faits divers romancés. Par une multitude de mouvements, le disque aborde une variété d’émotions et de situations liées entre elles, un fil rouge dont le chemin vaut plus que la destination. Ainsi, sa figuration de bars mal famés se concentre sur les lumières tamisées, les hommes véreux et les regards lubriques posés sur les serveuses (« The Dead Cat »). L’Italie devient alors une image de pays religieux rongé par la pauvreté et la corruption, entre traditionalisme (les chœurs de « Human Remains ») et adultère en guise d’échappatoire (« The Treasure Of Sardinia »).

Quelques lignes de force sont tout de même présentes, afin de ne pas se perdre dans cette expérience sensorielle particulière : « Work Until You Die », « Watching Eyes » et « Only Death Is Your Handcuff » sont ainsi de vrais tubes en bonne et due forme, à classer parmi les plus éclatants d’Uncle Acid. Plus que jamais vintage, s’éloignant du doom metal pour s’approcher d’un rock psychédélique grandiose (« Watching Eyes », splendide et classieux), ces instants permettent de raccrocher des wagons qui peuvent rapidement dérailler.

Car on a beau être conquis dès le départ (les thèmes d’ouverture sont clairement les meilleurs), Nell’ Ora Blu s’étiole plus d’une fois, l’esprit vaquant à d’autres occupations à certains moments, notamment dans un dernier tiers qui accumule les changements de scènes sans pour autant marquer. L’histoire s’emballe, prépare sa propre fin et oublie l’auditeur qui serait bien resté un peu plus auprès de ces voix charismatiques (les acteurs donnent ici des performances prenantes), ces claviers sirupeux, lubriques et enjôleurs, ces guitares au fuzz omniprésent (bien la preuve que, plus qu’un simple hommage, Uncle Acid s’approprie le passé à sa sauce).

Impressionné par le parti-pris (qui, surement, fera une nouvelle fois rater au projet le succès qu’il semble toujours toucher de près), on n’en reste pas moins un peu entre-deux quand vient l’heure de juger le résultat. Nell’ Ora Blu est un ovni comme on en rencontre peu dans nos musiques peu aventureuses ; il n’en reste pas moins proche d’un délire personnel, fait du groupe à lui-même, où le plaisir se quantifiera à l’adhésion à la démarche. L’exécution, elle, n’est pas loin d’être irréprochable.

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Uncle Acid And The Deadbeats
Psychedelic Rock / Doom Metal
2024 - Rise Above Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Uncle Acid And The Deadbeats
Uncle Acid And The Deadbeats
Psychedelic Rock / Doom Metal - 2009 - Royaume-Uni
  

tracklist
01.   Il Sole Sorge Sempre (The Sun Always Rises)  (5:17)
02.   Giustizia Di Strada / Lavora Fino Alla Morte (Street Justice / Work Until You Die)  (4:41)
03.   La Vipera (The Viper)  (3:36)
04.   Vendetta (Tema) (Revenge [Theme])  (3:11)
05.   La Bara Resterà Chiusa (The Casket Will Remain Closed)  (3:04)
06.   Cocktail Party  (1:37)
07.   Il Tesoro Di Sardegna (The Treasure Of Sardinia)  (6:00)
08.   Nell’ Ora Blu (In The Blue Hour)  (5:29)
09.   Il Chiamante Silenzioso (Silent Caller)  (2:39)
10.   Tortura Al Telefono (Telephone Torture)  (3:23)
11.   Pomeriggio Di Novembre Nel Parco / Occhi Che Osservano (November Afternoon In The Park / Watching Eyes)  (7:22)
12.   Il Ritorno Del Chiamante Silenzioso (Silent Caller Returns)  (4:13)
13.   Solo La Morte Ti Ammanetta (Only Death Is Your Handcuff)  (4:14)
14.   Il Gatto Morto (The Dead Cat)  (9:17)
15.   Guidando Veloce Verso La Campagna (Fast Drive To The Country)  (2:35)
16.   L'omicidio (The Killing)  (2:00)
17.   Resti Umani (Human Remains)  (8:37)
18.   Sorge Anche Il Sole (The Sun Also Rises)  (3:25)
19.   Ritorno All'oscurità (To Darkness Again)  (1:14)

Durée : 77:48

line up
parution
10 Mai 2024

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2013 - Rise Above Records
  
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