Il faudrait être une sacrée encyclopédie sur pattes pour avoir connu et encore se souvenir de
DONOR, une formation néerlandaise de
speed thrash metal progressif qui évolua entre 1985 et 1995. Pour ma part, je n’avais jamais eu connaissance de leurs deux albums, «
Triangle of the Lost » (1992) puis «
Release » (1994), pourtant tous deux bien notés, aussi la réédition du premier par le label
Divebomb Records, qui semble s’être fait une spécialité du vieux
thrash, sera peut-être l’occasion de prendre connaissance d’une perle oubliée.
Aux premières mesures du morceau éponyme d’ouverture, j’ai frémi. Pas comme j’aime frémir. Ces intonations vocales putain ! Et puis… Le charme se mit à opérer, lentement, de plus en plus fort au fil des solos limpides, des structures complexes comme savaient si bien les écrire des
MEKONG DELTA,
WATCHTOWER, avec en prime un chanteur,
Ard van Bers, finalement excellent dans ses intonations haut perchées rappelant
Michael Kiske (
HELLOWEEN). Énormément d’arguments en faveur de
DONOR qui nous régale donc durant plus de cinquante minutes de son
techno thrash parfaitement maîtrisé.
D’ailleurs, à bien écouter les dix compositions, j’aurais même tendance à penser que «
Triangle of the Lost » séduirait davantage les purs amateurs de
heavy metal classieux que les fiers thrasheux car, outre la dimension vocale, la musique me semble également dénuée de la violence inhérente au
thrash : le tempo s’emballe peu (« Siren Voices »), la double est utilisée avec une grande parcimonie, il y a foison de solos, d’arpèges clairs et le tout relève plus du
prog’ qu’autre chose. Mais, diable, quelle classe dans l’exécution ! Quelle fluidité dans l’écriture ! Les titres sont pourtant assez longs (quatre sont au-dessus des six minutes) mais sans répétition aucune, toujours en recherche d’un changement, d’un plan technique, d’une rupture. Quant à l’introduction de « Relatives of the Dreamtime », si elle n’aurait pas pu figurer sur un disque de
PESTILENCE ou d’
ATHEIST, je m’en coupe une. Un délice, et c’est un mec qui ne supporte que peu les vocalises qui dit ça.
Il n’y a donc rien que je ne trouve à critiquer dans cette réédition ? Bah entre les duos de guitares flamboyants (« The Pendulum ») et ce jeu de basse bien rond (« An Invasion Somewhere »), il y a certes quelques légères baisses de régime dont notamment des lignes vocales parfois moins inspirées, des tics vocaux un peu caricaturaux mais je passe facilement l’éponge au regard de l’ancienneté du disque et de sa qualité globale, qui reste constante. Même la pochette est incroyablement sympathique, je n’ai pas réussi à trouver si c’était vraiment du
Giger ou une très bonne imitation mais, quoi qu’il en soit, elle reste encore d’actualité, percutante même si plus agressive que le contenu musical.
Nous allons donc devoir remercier
Divebomb Records pour cette belle initiative car, effectivement, laisser dormir ce LP dans les oubliettes aurait été fort dommage. Je terminerai en listant tous les jeux de mots pourris que je me suis retenu de glisser dans cet article : « parole Donor » ; « Donor Kebab » ; « Donor de leçons »… Ouf, ça fait du bien de se libérer de ce poids.
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