Tout le monde attendait le retour des Finlandais d’
HAVUKRUUNU après 5 ans de quasi absence ! 5 ans ! Et oui, le troisième album est sorti en août 2020. En pleine pandémie ! Youpi ! Et oui, la formation n’avait pas sorti d’opus depuis cette date ! Elle semblait pourtant sur une pente ascendante et son nom circulait de plus en plus. Son succès était mérité car ses compositions parvenaient à faire revivre le black metal entraînant mais teinté d’obscurité de leurs compatriotes
MOONSORROW. Enfin… l’obscurité n’était jamais totale, et à chaque sortie elle avait même tendance à s’estomper.
Uinuos syömein sota avait même montré un visage clair avec des riffs venus tout droit du heavy…
5 années ont passé et qu’est-ce qui a changé chez
HAVUKRUUNU ? Tout d’abord, le label. Alors que c’était Naturmacht Production qui s’occupait de la formation depuis ses débuts, la séparation a été inéluctable. Que se passe-t-il d’ailleurs avec cette écurie finlandaise qui perd petit à petit ses plus grands talents ? Déjà qu’elle avait dû se séparer d’
AARA, de
DAUÞUZ et de
GRIMA… Les groupes qui restent sont un cran en-dessous… Mais bon,
HAVUKRUUNU n’a pas eu trop de difficultés à trouver un nouveau partenaire et il est même resté chez lui, en Finlande, en signant avec Svart Records. Pas sûr que ce soit un bon choix… Côté line-up, peu de choses à signaler. Nous retrouvons presque le même quatuor. La tête pensante est toujours Stefan, membre fondateur (2005) qui s’occupe désormais des guitares et des vocaux. Il est accompagné du batteur Kostajainen depuis 2016 et d’un deuxième guitariste, Henkka, depuis 2019. Par contre, le bassiste n’est plus Sinisalo, qui n’aura pas fait long feu en n’apparaissant que sur une sortie, mais Humö, un ancien du groupe qui avait posé son instrument et ses vocaux sur le premier album ! Il s’agit donc d’un retour.
Autre changement ? La musique. En fait, elle est la suite logique de ce qu’a proposé
HAVUKRUUNU jusqu’à maintenant, et un fan du groupe reconnaîtra sans aucune difficulté la touche des Finlandais.
MOONSORROW reviendra encore et toujours à l’esprit, mais sans que cela pose un réel problème puisque les légendaires vétérans ne sortent plus d’album depuis bientôt 10 ans.
HAVUKRUUNU peut véritablement être considéré comme une relève de qualité. Mais plus ça va, et plus les plans y ressemblent. Surtout que les compositions ont encore gagné en « maturité » et jouent plus sur les ambiances, sur les petits éléments ajoutés qui cassent la spontanéité. C’est surtout qu’en faisant ça, on retrouve encore plus d’idées et d’assemblages inspirés par
MOONSORROW. C’est confusant d’entendre des chœurs, des parties acoustiques, des refrains qui sont efficaces, mais prévisibles. Sur « Tavastland », il y a ainsi des « ohohoh » qui sont répétés aux moments exacts où on les attendait. Finalement, les compositions deviennent trop clichés.
Et comme si le groupe en avait lui-même conscience, il place à quelques reprises des « surprises » qui sont très WTF. Il s’est mis en tête de placer des solos à la guitare du type des Hero Guitar. Sur « Kuoleman oma », alors que les ambiances réussissaient à nous faire imaginer une montagne enneigée déserte, des riffs endiablés surgissent subitement et nous donnent l’impression qu’un mec torse nu pantalon en cuir est en train de s’exciter sur sa guitare au sommet de notre montagne… Mais casse-toi ! Et dans un autre genre, « Kun veri sekoittuu lumeen » intègre des sonorités spatiales tout à coup. On était en train de suivre le vol d’une chouette au-dessus des forêts et elle part dans les étoiles. « Eh ! La chouette ! Reviens ! ». Trop tard, elle joue avec The Mandalorian…
Du coup, cet album est très bien fait mais il se perd dans beaucoup de choses et finit par m’irriter…
HAVUKRUUNU veut peut-être trop bien faire ou alors il a eu un excès de confiance…
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