Pour leur retour six ans après une première «
Sommation » restée somme toute assez confidentielle, les Lillois de
BOMBER nous reviennent en ce début d’année avec «
Cages and Windows », un LP deux fois plus long que son prédécesseur et contenant pas moins de douze titres. Bon, des disques de
thrash metal crossover qui durent plus d’une heure, ce n’est pas le plus courant, ce n’est pas non plus toujours pour le meilleur aussi j’espère que la découverte sera à la hauteur du temps qu’il faudrait lui consacrer.
Musicalement parlant, c’est du sérieux. Ça joue bien, ça riffe fort, les compositions sont particulièrement étoffées avec des durées qui dépassent souvent les cinq et six minutes, cela démontre une certaine aisance dans la composition d’autant que le quatuor ne se contente pas de répéter inlassablement les mêmes riffs : variations de rythmes et de rythmiques sont les maîtres mots qui régissent l’album. Quant au style, des ponts avec
SACRED REICH ou les Basques de
SOZIEDAD ALKOHOLIKA pourraient être construits, même si le tempo est globalement plus sage chez les Français. J’y trouve même de subtils effluves de
HOAX, peut-être à cause de ce charme de l’ancien qui habite «
Cages and Windows ». Des qualités donc, nombreuses, qui se dévoileront au fil des écoutes : un solo marquant, de beaux moments saccadés, un chant revanchard, d’apparence simple mais parfaitement efficace pour le style pratiqué avec notamment quelques refrains accrocheurs (« Organ Grinders »), nous sommes sur un terrain balisé qui ne laisse que peu de place, voire aucune, à la déconvenue.
J’imagine que vous imaginez qu’il y a un « mais » à ces louanges… Je confesse : une heure, quatre minutes et quarante secondes, c’est trop long à mon goût. Je veux dire, nous serions face à du prog’ ou une autre musique hyper étoffée, je comprendrais, aussi ne perdons pas de vue qu’il s’agit là d’un
crossover tout ce qu’il y a de classique en dépit des qualités qui lui sont propres et que mon attention peine à rester constante tout du long. Peut-être est-ce de la paresse, une habitude trop franche des musiciens qui torchent tout en une demi-heure, néanmoins l’énergie déployée ne compensera pas la trop grande linéarité d’un LP écrit avec authenticité, rigueur ainsi qu’un soupçon de
rock ‘n’ roll (« Song of Deborah »). C’est dommage parce que dans sa présentation, la formation annonçait un mélange de thrash, de punk hardcore, de hard rock des 70’s et de sludge, pas mal d’éléments
a priori inconciliables qui mettaient l’eau à la bouche. Il n’y a guère que les deux premiers éléments que j’entends, et dans une forme tout à fait plaisante, cependant trop répétitive : des tempos trop similaires sur la distance, une voix qui module peu et des chansons finalement en déficit de concision, surtout vers la fin du disque.
Car, finalement, si
BOMBER m’avait proposé la même chose mais joué un poil plus vite, avec des titres raccourcis ainsi qu’une durée globale divisée par deux, j’aurais cent fois plus apprécié l’expérience car d’excellentes idées parsèment cette sortie, malheureusement encore trop dispersées pour fournir leur plein rendement. Là, l’effort en tant qu’auditeur est encore trop important pour aller pêcher les perles.
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11/02/2025 11:10
11/02/2025 09:57