Decapitated - The Negation
Chronique
Decapitated The Negation
La Pologne est renommée pour sa scène productive mais parfois peu inspirée. Au milieu de Vader, Hate et autres groupes de black/death destructeurs, il y a les petites jeunots de Decapitated. Et oui quand Decapitated s’est formé en 1996, leurs âges respectifs oscillaient entre 14 et 16 ans. Et à l’écoute de The Negation, ça ne saute vraiment pas aux oreilles. Les 4 gaillards font preuve d’une maîtrise technique hors du commun pour un groupe aussi récent (bientôt 10 ans quand même). Ce qui est tout aussi remarquable, c’est que leur métal de la mort est un modèle de technicité mais sans être une démonstration de technique indigeste.
Dès la première écoute, on sent bien qu’on a affaire à des musiciens très en place. Tout est très carré et d’une précision chirurgicale. Il va de soit qu’on ne peut pas jouer une musique aussi travaillée sans un batteur correct. Decapitated ne déroge pas à la règle, le batteur mène la danse en délivrant un véritable récital tout au long de l’album. Une véritable machine, monstrueuse de précision et de justesse.
La musique pratiquée par Decapitated est très fouillée mais nul besoin d’avoir un doctorat en mathématiques pour déchiffrer les structures de chaque titres. C’est agréable d’entendre un groupe qui, on le sent bien, maîtrise de bout en bout son sujet, tout en étant relativement facile d’accès. Le titre d’ouverture est furieux, aux riffs alambiqués mais tout en restant compréhensible. A aucun moment le groupe ne fait l’erreur de tomber dans la démonstration de technique abusive et indigeste. « Three-Dimensonial Defect » est réellement jouissive. Des riffs tranchants et très rentre-dedans, un rythme saccadé le tout mené par le chant incisif de Sauron. Ce chant, hargneux et puissant convient très bien à la musique délivrée, mais personnellement j’aurais apprécié un peu plus de variété.
Les breaks sont très bien placés, entre purs passages à headbanging sauvage ou solos déchirants. Des solos exécutés à la perfection, impressionnant de maîtrise, et légèrement mélodique parfois. Les compos sont variées, entre tueries aux riffs pesants appuyés par des blasts qui font mouche à chaque fois (« Sensual Sickness », « Long-Desired Dementia ») ou des compos plus aériennes qui ne misent pas forcément sur la rapidité d’exécution mais plutôt sur l’efficacité du tempo : l’instrumental « The Calling », lugubre et lancinant introduit à merveille le riff machine-à-broyer du titre éponyme. C’est un de ces riffs qui vous rentre dans la tête et ne vous lâche plus jusqu’à la fin. Et c’est d’une efficacité redoutable, à vous décrocher les cervicales.
The Negation s’achève avec un titre toujours aussi redoutable, emmené par un Vitek (ce n’est pas une marque de robots, mais le nom du batteur) au meilleur de sa forme. Le chant est à mon goût légèrement monotone mais qu’importe, tout est toujours aussi bien en place. Pour les riches qui ont acheté l’édition avec le slipcase et le bonus-track (remplacez par étui en carton et titres bonus si vous ne comprenez pas l’anglais) le groupe se fend d’une reprise comme il l’a déjà fait sur ces albums précédents. Après s’être attaqué à Slayer et Napalm Death, on a droit à « Lunatic Of God’s Creation » du cercle des amis de Dieu : les américains de Deicide. Autant mettre les choses au clair tout de suite, cette reprise est plutôt anecdotique car trop proche de l’original. Je m’attendais à plus d’initiatives mais je suis resté sur ma faim, même si je le concède, reprendre du Deicide ne laisse pas beaucoup de liberté dans l’interprétation.
The Negation est la confirmation que Decapitated est un groupe emblématique de la scène européenne (mondiale ?). Baignant dans le death depuis tout jeune, le tempo s’est peut-être ralenti par rapport aux albums précédents mais leur musique a gagné en maturité et en efficacité. Tout en restant technique, Decapitated reste un groupe facile d’accès qui sait être brutal quand il le faut et plaquer des riffs qui transforment chaque compos en tuerie inévitable. A tel point qu’on se demande ce que ça va donner dans quelques années. Ça promet, moi je vous le dis.
| Scum 27 Octobre 2005 - 3919 lectures |
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | Ander 17/06/2008 15:13 | note: 7/10 | Très bon album que je préfère à Nihility, y a des titres comme The Fury ou Long-Desired Dementia qui rappelle la période Winds Of Creation.
Mes songs préférées: The Fury, Lying And Weak et Long Desired-Dementia. La dernière est terrible aussi avec son solo planant et mélodique et la chanson éponyme est bien brise nuque!
Par contre je connais pas la version originale de Lunatic Of God's Creation... |
citer | Ander 08/11/2005 19:12 | note: 7/10 | Je suis tombé amoureux... Oo Le nouveau MP3 (A Poem About An Old Prison) déchire plus que celui d' ici! OoO Il est bien plus mélodique... |
citer | Decapitated, ca respire la Pologne à plein nez ! Dommage que le chanteur se soit barré |
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3 COMMENTAIRE(S)
17/06/2008 15:13
Mes songs préférées: The Fury, Lying And Weak et Long Desired-Dementia. La dernière est terrible aussi avec son solo planant et mélodique et la chanson éponyme est bien brise nuque!
Par contre je connais pas la version originale de Lunatic Of God's Creation...
08/11/2005 19:12
27/10/2005 21:35