Bon, si l’on pourra toujours froncer le nez en voyant la façon dont les Parisiens de
KÖSHMAR orthographient « cauchemar », il reste que la présentation est belle, pour ne pas dire très alléchante : une pochette ultra sobre pour illustrer ce premier EP «
Respirer, Vomir… » (noir et blanc, logo en Skaï craquelé illisible, lune), des invités de marque (
Thomas Menudier de
MOONREICH et
MORTIS MUTILATI ainsi que
Sistre de
LES CHANTS DE NIHIL), un mix assuré par
Algol (
FORGOTTEN TOMB), j’avoue que c’est pas mal du tout pour un duo référencé dans aucune autre formation et où l’un des acteurs, en l’occurrence
Soupcaröth69, approche de la soixantaine… Pas étrange mais toutefois surprenant, même si le camarade
Lestat me glisse dans l’oreillette qu’il s’agit en réalité des membres de l’association
Noir Hexagone, œuvrant à la promotion du
black metal français. Conclusion logique donc à ce travail organisationnel que de finir par monter son propre groupe de
black.
Quand bien même le fait d’être bon dans une activité ne garantit en rien d’exceller dans une autre, j’apprécie néanmoins que la paire n’ait pas cherché immédiatement à trop proposer, à trop en mettre, préférant le format court d’un EP afin de tâter le terrain. Ainsi, la formation nous propose quatre titres pour une vingtaine de minutes d’une musique qu’elle qualifie elle-même d’hargneuse, de dépressive mais pas suicidaire. Les textes et la voix d’
Alecto ne m’envoient pas forcément exactement le même message quant à l’idée de mettre fin à ses jours mais, effectivement, tant qu’il y a respirations et vomissures, il y a de la vie. D’ailleurs, avec ce genre de titre, je pense toujours au diptyque «
Boire » et «
Baiser » de
Miossec, il n’y a pourtant aucun rapport si ce n’est le chant en français… Mais sinon c’est bien
KÖSHMAR ? J’ai l’impression que je n’ai pas encore dit grand-chose du contenu musical.
DBM, ok et, oui, ces quatre morceaux s’écoutent sans anicroche. Ensuite, quelle est la part créative du duo, quelle est la part à attribuer aux invités, jusqu’à quel point ces derniers ont-ils influé sur le résultat final, je n’en sais rien, aussi dois-je m’en remettre à mes oreilles.
Elles me disent que la voix est trop présente. C’est con et totalement une question de goût mais, dans ce genre de
black lent et lancinant, j’aime quand il y a davantage d’espace accordé aux instruments, c’est souvent eux qui donnent les coups de rasoir les plus profonds sur les poignets, et ce en dépit du fait que l’approche parlée sur « Death » m’évoque
CRANES, sans la candeur vocale d’
Alison Shaw mais il y a néanmoins un petit côté «
La tragédie d’Oreste et Electre » qui me séduit énormément. Ce n’est que passager puis le
black empreint de tristesse reprend bien vite ses droits mais cette petite touche intimiste au milieu d’une mare de noirceur fait définitivement mouche, du moins sur moi.
Pour le reste, il y a peut-être encore un peu trop de plans rabâchés (les arpèges, les corbeaux, les riffs lancinants très simples en accords lâchés) qui, sans rien enlever à la démarche artistique globale, pourraient paraître comme manquant encore un peu de consistance aux plus férus amateurs d’extrême. Mais comme nous sommes face à une première incursion en territoire discographique, je me contenterai de louer la prise de risques, de reconnaître bien volontiers la fragile subtilité glacée de l’ensemble et de mettre une mention spéciale au titre « Void » dont les lancinances finales, les mélanges de chants, provoquent un certain frisson de délice à mon épiderme épais.
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