À la suite du départ du vocaliste
Cantidio Fontes, c’est le bassiste
Israël Savaris qui récupère le rôle, les Brésiliens de
BLOODY VIOLENCE évoluant donc désormais en trio pour le troisième album de leur carrière : «
Host ». Bon sang cette pochette… Je ne sais pas si les mecs connaissent la bande-dessinée
Ultimex mais ce personnage à la tête d’œil m’y fait évidemment penser, le reste étant en revanche tout droit sorti d’un esprit malade. Ici, point de « Steve, le faire-valoir prodige », juste l’expression malsaine d’un imaginaire morbide, foncièrement étrange, voire légèrement
Giger, écrin idéal pour le contenu très spécial de ce LP.
Dès les premières écoutes des huit compositions, un premier constat s’impose : tout se voit bonifié. De la basse enfin distincte (« Visceral Memories ») à la production compacte, du chant à la fois plus varié mais également plus brutal à la structure des morceaux désormais plus lisible (si je puis dire), la formation a franchi un cap, passant de petit prodige trop éparpillé à véritable machine à déglinguer les rondelles. À ce petit jeu, nous pourrions croire qu’
Igor Dornelles s’est assagi… Et là arrive « The White Box ». Un démarrage qui rend complètement branque, un ralentissement monstrueux à la quarantième seconde avec une voix d’outre-tombe doublée d’une rythmique massive puis le tempo s’emballe, ça tricotte des riffs bizarroïdes, les plans s’enchaînent, ce titre est dingue, une parfaite représentation de ce qu’est devenu le trio, à savoir un groupe en roue libre, sans retenue, extraverti, qui a su se débarrasser des limites qu’il semblait encore s’imposer dans ses précédentes sorties.
Fort heureusement, ce morceau n’est pas l’épiphénomène qui masquerait une forêt de vide. En effet, s’il sera difficile de retrouver des choses qui atteignent le même pic d’intensité, tout ce qui suit sera d’un niveau qualitatif au moins égal, à commencer par les près de sept minutes de « Whispers of Anguish » (doté d’un long final ambiant, il est vrai). Car si j’avais un reproche à faire à «
Divine Vermifuge », cela aurait sans doute été sa durée un brin excessive, certains titres pouvant paraître trop longs pour la simple raison que les mêmes plans, aussi excellents soient-ils, avaient tendance à se répéter de trop. Alors que dans «
Host », une fois passées les quatre premières pistes, plus rien n’excédera les trois minutes et quelques, cette compression temporelle étant selon moi l’un des éléments clés de la très bonne tenue de cette galette.
Cette maturité acquise, si elle enlève probablement un peu de la spontanéité du disque antérieur, rend à mon sens les Brésiliens bien plus digestes que par le passé. Bien sûr, le propos est toujours tarabiscoté à l’extrême (« Necessary Evil »), à la limite de l’humaine compréhension, le principe des boucles est toujours pleinement exploité mais la diversité des voix, des rythmes, des types de riffs, rend l’œuvre plus engageante, j’ai moins le sentiment de faire un malaise vagal lors des écoutes. Et, vraiment, rarement un changement de chanteur dans le
death metal m’aura paru aussi bénéfique.
Israël Savaris a le parfait timbre gras pour assumer pleinement l’étiquette
brutal death metal mais il sait cependant doser ses borborygmes, ajuster la profondeur de sa voix gutturale, délivrant ici une performance largement à la hauteur de la qualité attendue pour une formation de ce niveau.
Pendant de « The White Box », nous trouveront également la chanson « Unfit Throught Processes » où la dimension bruitiste de la guitare reprend ses droits, torture auditive assumée qui vient démontrer une nouvelle fois que les Brésiliens se torchent le cul avec les règles de la bienséance, et merci bien. Le disque s’achèvera sur un « Deformed Primal Perception » jusqu’au-boutiste, finissant d’enterrer les derniers neurones que nous aurions pu sauver après ces trente minutes innommables… Alors que j’ai mis paradoxalement plus de temps à apprivoiser «
Host », il termine en définitive loin devant son prédécesseur. Ce dernier conserve l’aura émouvante des premières fois, celui-ci allume la flamme de l’éternel amour.
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