Les meilleurs albums de High On Fire ont toujours leur petit truc bien à eux qu'ils ne partagent pas avec les autres malgré qu'ils soient tous faits à partir du même moule.
The Art of Self Defense est particulièrement cramé des poumons à en être blues ;
Blessed Black Wings est celui de la révélation de High On Fire à lui-même ;
Luminiferous est l’album où le guerrier devient conteur, faisant vivre ses aventures à travers les mots, les mélodies et leurs images…
Death Is This Communion a, pour sa part, deux choses que l'on ne retrouve pas chez ses frères : la transe et le fait d'être la meilleure des meilleures œuvres des Ricains. Rien que ça.
La transe d'abord. On pourrait croire qu'elle était déjà présente sur
Blessed Black Wings et ses instants de fureur inarrêtable ;
Death Is This Communion la tient de bout en bout et ne la lâche jamais le long de ses cinquante-six minutes. Après la révélation vient l’illumination – enfin, pour un projet qui a toujours affiché une fascination pour les haschischins, ces fanatiques d’une secte chiite de la religion musulmane prêts à se sacrifier pour leurs idées dans la bataille. La mort est une communion, celle que l’on accueille à bras ouverts, qui se gagne par le sang versé, le cerveau comme un brasier qui ne demande qu’à sortir.
C’est cette note d’intention qui guide Matt Pike et sa bande, l’impression d’écouter des musiciens emportés dans leurs hallucinations de désert, de chevauchées le sabre au clair, de batailles homériques, étant d’une force rare. Ils y croient tellement que nous aussi, les quelques baisses de tensions et emprunts orientalistes ne faisant que mettre un grand angle sur le terrain au sein duquel High On Fire plonge dans la mêlée (les débuts de « Waste of Tiamat » et « Cyclopian Scape » ; « Khanrad’s Wall »). Ces influences s’inscrivent naturellement dans le style des Ricains, non pas comme un exotisme superficiel mais bien comme un fantasme de contrées et d’actions, inscrit historiquement mais réapproprié pour en donner une dimension mythologique. Une dark fantasy aride, violente et sombre à vivre au premier plan, l’incrédulité suspendue à la ceinture de la bande, au milieu d’autres têtes coupées.
Y a-t-il besoin d’appuyer davantage pourquoi
Death Is This Communion est le meilleur album de High On Fire ? Qu’il est le premier disque auquel on pense quand la formation vient à l’esprit, le premier que l’on conseille aux tentés et celui qui devient l’essence même de ce stoner / thrash malgré une certaine diversité discographique ? L’album possède une aura bien à lui ; chaque titre possède également sa particularité, son refrain entêtant (le morceau-titre ; « Turk »), son riff qui cravache à toute allure (la bien nommée « Fury Whip »), son acmé dans la bagarre (« Rumors of War »), où se rêvent les lames cisaillant les corps.
Des défauts ? Il y en a quelques-uns, à commencer par un dernier tiers qui avance la vision brouillée, s’éparpille parfois tout en enchantant (« Ethereal ») et continuant d’avoir le pouls sanguinaire (le raid final « Return to NOD » et son dernier riff épique), ainsi qu’une production qui fait le boulot mais s’avère moins marquante que celle de
Blessed Black Wings (Steve Albini restera celui qui a le mieux retranscrit le son du groupe). Mais
Death Is This Communion ne donne pas envie d’appuyer dessus, tant l’on en ressort éreinté et galvanisé, en-dehors de soi et étrangement maître de son corps, les hurlements de Matt Pike devenant des harangues à exister plus fort, si possible jusqu’au bout du bout. La vie comme rugissement, flamme virevoltant au sein de la fournaise. Alors qu’en réalité, celle-ci est souvent banale, majoritairement médiocre bien qu’avec quelques étincelles. Autant y ajouter un peu de ce metal-ci pour l’enflammer un peu plus !
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