Svarttjern - Draw Blood
Chronique
Svarttjern Draw Blood
Malgré plus de vingt ans d’existence et une relative régularité du côté de ses sorties on ne peut pas dire que le quintet soit véritablement connu aussi bien dans son pays d’origine qu’à l’étranger, où il reste cantonné aux premières parties des ténors locaux et aux ouvertures de festival. Car malgré tous ses efforts celui-ci n’a jamais semblé être en mesure de jouer les trouble-fêtes au sein d’une scène saturée et hyper concurrentielle, et ce malgré l’expérience de ses membres qui ont joué dans nombre de formations différentes... mais d’un niveau finalement assez semblable à celui de SVARTTJERN. Car si on retrouve des musiciens actuels ou passés de CARPATHIAN FOREST, ENDEZZMA ou encore RAGNAROK il faut bien reconnaître que ces noms ont rarement convaincu qualitativement, et de fait ce « Draw Blood » qui est le sixième méfait de ses auteurs ne va pas dépareiller par rapport à ces prédécesseurs... oscillant donc entre quelques moments sympathiques, plans hyper génériques et baisses de régime régulières et regrettables.
Et ici encore plus que d’habitude on va regretter le manque de couilles manifeste de certaines compositions, vu que le débridage va se faire plus rare qu’à l’accoutumée provoquant ainsi encore plus rapidement la sensation d’écouter en boucle les mêmes choses, et ce malgré quelques idées intéressantes où l’on va se surprendre à secouer la tête. Cependant rythmiquement cet opus va démarrer de façon assez endiablée avec « Determination » épique et violent qui sent autant le souffle froid de l’hiver norvégien que la chaleur du Diable et ses légions... même si tout cela va vite se montrer prévisible et monotone, de par une répétition des plans de manière exagérée et surtout trop lambdas pour être mémorables. Si on va apprécier juste après le sympathique « Follow Through » aux accents Heavy et au tempo bien calé en mode médium sur toute sa durée, pour le reste sans être transcendant ça va se montrer néanmoins bien fait et attirant avec ces accents guerriers et passages rampants oppressants typiquement locaux... même s’il faut bien avouer que ça finit par s’essouffler sur la longueur. Heureusement le dynamique et Punk morceau-titre va permettre de retrouver de l’allant en jouant habilement sur la variété rythmique à la fois haineuse et impeccable pour headbanguer et qui va être le dernier moment intéressant de ce disque, avant que la suite ne s’écoute plus qu’en dilettante tant la qualité va décliner progressivement.
En effet entre le poussif et redondant « Don't Contain Your Lust » ou la doublette relativement identique « Lick My Flesh » / « Chop, Slit, Flay » (qui tourne en pilotage automatique sur fond de mid-tempo permanent et sans éclats), on ne peut pas dire qu’il va y avoir de quoi s’enflammer. Car là encore si ça n’a rien d’un ratage total c’est cependant beaucoup trop quelconque pour captiver au-delà d’un cercle restreint de passionnés purs et durs, vu que malgré toute la bonne volonté de ses auteurs ça n’arrive jamais à décoller. Heureusement qu’entre tout ça « Erect Your Congregation » va nous sortir de notre ennui comme de la torpeur du fait d’une plus grande variété technique où le froid hivernal nous permet d’émerger de la relative indolence où l’on se trouvait, car l’ensemble ici montre une plus grande alternance et c’est cela qui convient le mieux à l’entité qui ferait mieux de rester sur ce schéma au lieu de proposer des passages à rallonge qui reprennent de bout en bout la même idée. Et si on pourra facilement écouter l’agressif et gelé « Aluminium Bat Domina » ainsi que le lent et tribal « Sin, Offer, Obey » où l’occultisme et le message dévoilé se font plus oppressants et suffocants (tout en ayant juste ce qu’il faut de variété), en revanche on est nettement plus circonspect concernant la reprise du mythique « Under My Thumb » des ROLLING STONES (publié à l’origine sur l’immense « Aftermath » en 1966), qui prouve une fois de plus que reprendre dans une version Black Metal l’œuvre du binôme Mick Jagger/Keith Richards n’est jamais une bonne idée (MARDUK n’y était pas parvenu non plus avec son « Paint It, Black » en 2002 pour la compilation « Blackcrowned »). Car malgré toute leur bonne volonté les Nordiques ratent le coche avec leur version misant sur la vitesse mais qui n’arrive jamais à captiver, car bizarrement on a l’impression que les mecs n’arrivent nullement à dompter la bête et de fait on est sur un truc où la virulence est éparse et l’exécution sans folie, alors qu’il y avait sans doute de quoi faire mieux.
On ne sera donc pas surpris que la formation reste encore aujourd’hui calée dans la deuxième division de son royaume, et sans doute de façon définitive... vu que malgré les années et le vécu commun elle n’arrive toujours pas à hausser son niveau et prétendre ainsi à une montée dans l’échelon supérieur. Rien donc de neuf malheureusement... et comme pour ses précédentes sorties celle-ci une fois l'écoute terminée restera à prendre la poussière dans sa boîte, tant il est certain qu’on n’y reviendra pas ou quasiment plus dans le futur. Bref on retournera facilement se détendre en compagnie des classiques ou des bonnes réalisations récentes publiées en Norvège ces derniers mois (KOLDBRANN en tête !), qui là passeront et repasseront dans les oreilles avec toujours le même plaisir au contraire de ce lac noir encore trop perfectible et inégal pour être indispensable et mémorable.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Sosthène
Par Sosthène
Par Funky Globe
Par gulo gulo
Par Lestat
Par Ikea
Par Ikea
Par Deathrash.
Par Flesh29
Par Flesh29
Par Niktareum
Par Deathrash.
Par Sosthène
Par Sosthène
Par AxGxB