Le Suisse
Solaris Lupus n’est peut-être pas actif au sein de la scène extrême depuis très longtemps mais il multiplie les projets comme les fameux pains bibliques :
LORD VALTGRYFTAKE (une démo + un LP + un EP),
SVARTOKUNNIGHET (un LP) et
ASPAARN qui nous intéresse en ce jour, à la discographie déjà riche composée de quatre démos, deux EP et trois LP dont ce «
Oblations in Atrocity ». Est-ce que l’homme profite de ces nombreuses activités pour varier les plaisirs et diversifier sa musique ? Absolument pas,
raw black metal de la tête aux pieds, il évolue dans les bas-fonds, s’évertuant à enlaidir tout ce qu’il touche.
Difficile par conséquent d’imaginer ces six compositions comme autre chose qu’un crachat au visage des bienpensants, ce que sont effectivement les quarante-trois minutes proposées. Le visuel donne de toute façon la teneur, faible en sucre ainsi qu’en graisse, de la musique : un
black ultra rudimentaire, pour ne pas dire maladivement rachitique, produit comme il se doit avec des moufles. Le son est lointain, l’auditeur tendra l’oreille pour piger ce que joue la batterie, discerner les riffs, seule la voix bénéficiant d’un traitement de faveur car elle reste audible sans fournir trop d’effort, à la différence des autres instruments.
Autant je comprends qu’il en va d’une certaine éthique et d’une vision du
black qui ne saurait épouser la propreté d’un studio moderne, autant je ne peux m’empêcher de penser qu’un effort de clarté ne pourrait pas nuire à la volonté de noirceur de l’ensemble, sauf si les compositions cherchent à masquer leur indigence derrière un masque d’amateurisme caricatural. En effet, du
black autoproduit, aussi dégueulasse soit-il, j’en ai un peu écouté et, de ce que j’entends, rien n’oblige une formation à sonner aussi chichement. J’en déduis que la démarche est évidemment volontaire, respectable certes, sauf qu’au bout d’un moment ça finit tout de même par me saouler d’ouïr un truc qui sonne encore plus mal que des enregistrements amateurs quatre pistes des années 90.
Mais le propos n’est pas là, personne ne se penchera sur
ASPAARN dans l’espoir de découvrir une formation aux morceaux léchés, l’auditeur plongeant au contraire dans les méandres les plus obscurs d’un style pourtant déjà réputé pour son obscurité. Il reste que je ne suis pas particulièrement emporté par les six longues compositions d’«
Oblations in Atrocity », tamponnées
true underground mais dont je peine à retenir quoi que ce soit. L’auditeur cependant curieux appréciera le fait qu’aucun titre n’intègre ces fameux éléments « ambiants » visant à diluer inutilement la durée des morceaux, bien qu’« All Reaching Misery » finisse par illustrer les limites musicales du projet, notamment à cause de guitares plus ou moins
leads affreuses et de chœurs cherchant à apporter de l’emphase là où un tel choix de production ne le permet pas.
Il reste que je ne suis certainement pas suffisamment fin spécialiste du genre pour correctement évaluer cette sortie maléfique, il n’en demeure pas moins que mon regard de béotien peine à s’émerveiller devant une vision aussi rétrograde et minimaliste du
black metal, intègre et totalement anti-commerciale là n’est pas le sujet, mais dont l’absence de soins cutanés repousse de trop sur une durée aussi longue. Dit autrement, j’ai déjà regardé les films « August Underground », poussé par un voyeurisme malsain, mais je préfère
in fine le « 8 millimètres » de Joël Schumacher parce que quitte à me foutre la tête dans mon vomi, bah je préfère que ce soit bien filmé.
ASPAARN s’adresse donc à la frange la plus dure des amateurs de
black, ceux qui se ne soucient pas de la sonorisation et qui ne jurent que par l’authenticité tout en acceptant le contrat fondamental que cette authenticité passe d’abord par un son de chiottes. De ce côté-là, vous serez servis en conséquence mais ne venez pas vous plaindre s’il y a un cafard dans votre assiette.
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