Pyre - Where Obscurity Sways
Chronique
Pyre Where Obscurity Sways
Si le Metal venu de Russie a souvent côtoyé le pire comme le meilleur on peut aisément mettre dans cette catégorie positive ce trio de Saint-Pétersbourg, qui malgré un manque de notoriété évident est parmi ce qui se fait de mieux actuellement au sein de son immense pays. S’il n’a jamais eu droit aux lauriers c’est sans doute aussi à cause de sa faible productivité vu que chacun de ses albums sait se faire désirer, et une fois encore le combo a pris son temps pour revenir aux affaires vu qu’il lui a fallu cinq ans pour donner une suite au très bon
« Chained To Ossuaries », période dont celui-ci a également profité pour signer chez nos Nordistes d’Osmose Productions dont le professionnalisme va enfin lui donner les éléments pour être mis sur orbite, surtout que ce troisième opus va s’avérer à l’instar des précédents particulièrement plaisant et addictif. S’il faut bien admettre que ce nouveau cru ne va pas dépareiller par rapport aux autres, force est de reconnaître que cela ne va avoir aucun impact sur sa qualité globale où l’on retrouve toujours ce mélange de nombreuses influences diverses et variées (ASPHYX, ENTOMBED, MORBID ANGEL, AUTOPSY...) et où s’ajoutent en prime quelques accents Thrash inspirés et entraînants. Porté par une production impeccable à la fois chaude et naturelle (une habitude fort plaisante) où l’on entend parfaitement chacun des instruments grâce à un mixage équilibré, ce « Where Obscurity Sways » va offrir ainsi du bon son homogène et continu où l’on ne va jamais s’ennuyer... grâce notamment à un sens du groove implacable et des compositions qui ne s’éternisent jamais inutilement.
Preuve en est le morceau-titre d’ouverture particulièrement dynamique et remuant où quelques relents Punk vont même apparaître au grand jour, bien calés entre des déferlantes brutales et rapides comme des passages plus lents et sombres aux accents rampants intenses. Jouant ainsi la carte des facettes les plus opposées cette mise en bouche se révèle très agréable avec cette multitude d’inspirations et de vitesses, portées par du riff rentre-dedans et aiguisé qui prouve que les mecs ont encore élevé leur niveau tout en conservant leur fluidité et ce côté instinctif qui leur sied si bien. D’ailleurs dans la foulée de ce démarrage en trombe « From The Stygian Depths » va continuer sur cette même lancée en gardant les mêmes éléments, tout en y ajoutant un break tribal histoire d’alourdir l’ensemble qui va laisser plus de place aux parties massives et étouffantes où l’envie de secouer la tête se fait immédiatement sentir. Gardant toujours cette trame équilibrée et offensive la formation va ensuite accentuer la pression sur le très bon « Domains Of The Nameless Rites » aux côtés Thrashy et old-school accentués sur fond de tabassage incessant comme d’alourdissement généralisé, qui créént ainsi la sensation de malaise incessant tant on est pris en étau entre ses explosions de violence intenses et cette obscurité totale, où l’humidité ajoute de la graisse à l’ambiance générale. Autant ce premier tiers de disque défile facilement et sans fautes de goût autant la suite va être du même acabit tout en gagnant en densité, à l’instar du profond et équilibré « Murderous Transcendence » (où la froideur comme le côté épique vont ressortir plus fortement) ou de l’obscur « Writhing Souls » qui pousse l’expérience à son maximum via des parties bridées où le Doom retentit fermement, tout en voyant un soupçon de lumière émerger via l’apport d’un solo mélodique impeccable.
Tout cela montre en tout cas la force de la bande capable de ralentir et d’accélérer à l’envie sans se perdre en chemin ni rater son coup, car cela permet ainsi de varier le propos et de faire ainsi que cette galette ne soit jamais linéaire ou ennuyeuse. Si le très court « Chanting Ancient Incantations » va mettre au jour avec brio la facette la plus radicale et sale de l’entité (tant ça joue fort comme écrasant sur fond d’écriture frontale et directe), pour le reste entre « Pestilential Fumes » à la grande profondeur de par son tempo guère élevé et la conclusion « Prognostic Of The Apocalypse » (qui mise là encore sur un grand-écart prononcé et réussi) on ne s’ennuiera pas un seul instant, permettant donc à l’auditeur de terminer tranquillement l’écoute de ce long-format impeccable et qui se place d’emblée dans le haut du panier Death de 2025. En espérant désormais que ses auteurs bénéficient enfin de la reconnaissance qu’ils seraient en droit d’avoir, car même si effectivement leur musique ne révolutionne absolument rien elle fait parfaitement le boulot en assimilant tranquillement toutes leurs influences diverses et variées, ce qui n’est jamais facile en soi.
Accrocheur et efficace ce plaisir coupable prouve en tout cas que la scène extrême allant de la ville de Pierre 1er le Grand à Moscou en passant par le Caucase ou l’Oural a de sacrés éléments intéressants, et que depuis quelques années elle offre de nouvelles têtes qui méritent le détour (EDOMA, STERNATIS)... preuve donc qu’elle ne se résume pas aujourd’hui (comme cela a été trop longtemps le cas) à ses bizarreries NSBM de seconde zone ou de Folk kitchouille ennuyeuses à mourir. Autant dire qu’on ne peut conseiller à ceux qui ne connaissent pas PYRE de s’y pencher rapidement et attentivement, tant ce nom a tout ce qu’il faut pour plaire à la majorité car sa musique peut aussi bien s’écouter en dilettante que de façon plus attentive sans que cela ne change quoi que ce soit, vu que les deux possibilités seront aussi agréables l’une que l’autre. On se surprendra donc régulièrement à secouer la tête comme taper du pied et à retenir quelques passages marquants... preuve donc de la réussite indéniable ici, et s’il faut à ses géniteurs autant patienter pour pondre un nouvel enregistrement de cet acabit on acceptera cela bien volontiers, tant l’authenticité qui s’en dégage est un réel plaisir auditif qui fout la pêche autant que le sourire.
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