Phantom Corporation - Fallout
Chronique
Phantom Corporation Fallout
Si l’annonce malheureusement prévisible de la fin de DEW-SCENTED a laissé un grand vide au sein de la scène Thrash/Death d’outre-Rhin son ancien leader Leif Jensen n’est cependant pas resté inactif bien longtemps, vu que peu de temps avant l’annonce de l’arrêt de son vaisseau amiral il avait créé ce nouveau projet accompagné de vétérans bien connus dans l’underground local (et dont certains membres avaient joué notamment avec lui par le passé). En effet si PHANTOM CORPORATION reste à l’heure actuelle encore méconnu il comporte néanmoins en son sein des musiciens ayant évolué notamment dans OBSCENITY, WEAK ASIDE et en session live pour SLAUGHTERDAY... du coup on ne sera pas étonné que le quintet évolue dans ce même registre musical, tout en y ajoutant une bonne dose de Punk et de Crust. Car à l’instar des formations précitées il ne va pas falloir s’attendre à une musique compliquée... bien au contraire, vu que ça ne s’étire jamais en longueur et que de fait ce premier opus (publié après deux Ep et autant de Split) va aller à l’essentiel à un train d’enfer, et sans jamais se poser de questions durant trente-cinq minutes.
En effet dans le genre rudimentaire et primitif le combo fait ici très fort et on ne va pas lui en tenir rigueur, tant ça défouraille comme il se doit à défaut d’être franchement mémorable... vu que tout va finir par se ressembler à la longue et même sonner franchement interchangeable. Néanmoins force est de constater qu’avec « Dead Inside » on ne peut qu’adhérer au concept, tant l’énergie primitive et permanente dégagée ici (le tempo reste à fond en continu) donne clairement l’envie d’en découdre aidée en cela par des riffs et patterns minimalistes, qui côtoient avec simplicité la voix si reconnaissable et éraillée de son chanteur. Si cette radicalité exacerbée (où la vitesse est jouée en continu) va revenir un peu plus loin sur le court et furibard « Alongside Hell » l’entité va aussi densifier légèrement son propos à plusieurs reprises, afin de ne pas lasser l’auditoire trop rapidement... preuve en est le très bon « Left To Hate » d’où émergent quelques relents Hardcore, et aussi l’homogène « Gridlock » où le mid-tempo se fait plus imposant et où l’on sent une certaine mélodie via le solo. Et puis après ce démarrage mené sur les chapeaux de roue les gars vont ralentir un peu l’allure via l’excellent « Vortex Of Torment » qui va montrer une facette plus sombre, via une rythmique plus ralentie où le headbanging et les accents rampants côtoient les accélérations brutales, afin d’obtenir un grand-écart imparable et fort addictif et sans que l’attractivité ne s’égare en chemin. Et quand ça n’est pas cela qui permet de gagner en densité c’est la fameuse touche suédoise qui se fait entendre sur le redoutable et dense « Spiritual Arsonists », qui sent bon le Swedeath de la grande époque et sort toute la panoplie technique de ses auteurs, qui jouent ici sur l’homogénéité avec un sacré groove et une envie d’en découdre contagieuse.
Et comme pour dire qu’il ne faut néanmoins pas s’attendre à trop de ralentissements après ces titres moins frontaux, le dernier tiers de ce long-format ne va être qu’une déferlante de haine guerrière que ce soit avec « No Tomorrow » au groove incandescent, ou encore « The Echoes Of Doom » et « Excessive Force » qui vont directement au combat sans faire de prisonniers (seulement altérées par une courte pause centrale), avant que l’équilibré « Fire And Fury » ne vienne conclure les hostilités de façon on ne peut plus digne, finissant de nous convaincre que la bande a réussi son pari. Car il n’était pas simple de se lancer dans un nouveau défi avec un tel pedigree de la part des mecs sans risquer de décevoir et de se casser la gueule, ce qui n’est absolument pas le cas ici et l’on sent en permanence leurs vécus musicaux respectifs. Si on aurait souhaité qu’ils varient un peu plus rythmiquement au lieu de toujours garder le pied sur la pédale d’accélération, pour le reste on a tout ce qu’il faut pour passer un bon moment sans fioritures mais authentique et sincère (la production abrasive y aidant également), vu qu’il y a tout pour se vider la tête dans la joie et la bonne humeur. C’est typiquement le genre de groupe qui est là pour le fun et qui remplira parfaitement son office en festival comme en première partie des grands noms, à défaut de mieux... mais visiblement les Allemands n’en ont cure et sont juste là pour faire et se faire plaisir. De ce côté-là il n’y a rien à dire tant ça défile à toute allure, confirmant ainsi que ces vieux briscards locaux ont encore des choses à dire, et que la retraite n’est pas encore à l’ordre du jour pour eux... sans que cela ne dérange personne.
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