J’aurais pensé qu’il était peut-être encore un peu tôt dans la carrière de
IALDABAOTH pour publier une compilation mais c’est pourtant bien ce qu’est ce «
G.O.A.T. / S.C.A.P.E. » dont les dix titres sont principalement issus de la démo de 2025 «
God of All Things », de la compilation «
L’enfer selon Percussive Spectre » (2025) ainsi que du EP «
Incitation à la haine » (2021). C’est vrai que lorsqu’on a une discographie morcelée, la compil’ reste un moyen intéressant de rassembler en un seul endroit des éléments disparates, sachant que rien ne provient en revanche du split
« Crime Against Mankind ».
L’on aura beau aimer le
black metal, il faut bien avoir à l’esprit avant de lancer une production des Français sur sa platine que cela n’est pas suffisant pour apprécier leur musique. En effet, il y a dans leur style une dimension
noise évidente, pour ne pas dire prépondérante, qui pourrait rebuter les plus orthodoxes d’entre nous. Oui, il y a le son du Malin, les guitares stridentes, la batterie chaotique et le chant nécrophile mais, par-dessus ces souillures somme toute habituelles, le groupe appose une signature bruitiste qui rend l’écoute plus proche de la
Via Dolorosa que de la
Dolce Vita.
Ainsi, si l’outrance pourra parfois faire penser au spécialiste en la matière qu’est
ANAAL NATHRAKH durant son époque
necro (avant
« Domine Non Es Dignus » donc), la comparaison reste néanmoins fragile et davantage de convenance que de certitude car
IALDABAOTH inquiète ou angoisse, voire terrorise, là où les Anglais se contentaient de pulvériser l’auditeur, cette sortie ne faisant finalement que confirmer le potentiel de nuisance mentale qui habite les autochtones du vieux monde claqué, pour placer une référence au single de 2020.
Pire, de « To New Cathars » au morceau bonus de fin, soit cinq titres, nous pénétrons un territoire davantage
grind noise foncièrement nocif, une véritable machine à migraines si tant est que l’on n’ait pas jeté l’éponge avant. Cependant, au-delà de l’agression sonore conjointe des instruments et des machines, il faudra toutefois souligner l’intransigeance de cette formation quant à sa vision du
black metal, son attachement au vil, au repoussant, qui, s’il ne fait pas non plus de miracle durant ces dix titres, a au moins le mérite de proposer quelque chose d’un peu moins convenu que ce qui est actuellement produit en masse. Rien que pour cela, également pour ses qualités bien sûr, les Français méritent de l’attention, cette compilation restant
in fine un bon moyen de découvrir l’œuvre, la posture, sans avoir à réaliser des travaux archéologiques. Me concernant, c’est vrai que j’avais davantage été sensible au
split de 2022 avec les Espagnols d’
ANTICOSMOS qui me semblait stylistiquement plus homogène mais le présent disque fait suffisamment de trous dans l’estomac pour mériter sa place sur l’étagère à vitriol.
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