Disrupted - Stinking Death
Chronique
Disrupted Stinking Death
Ayant pris l’habitude depuis ses débuts de publier un album tous les cinq ans il était donc normal que 2025 voit le retour aux affaires du combo, celui-ci continuant d’appliquer avec malice la même recette musicale éculée mais qui fait toujours son petit effet. Car n’ayant jamais prétendu vouloir révolutionner quoi que ce soit le désormais quintet a toujours défendu une vision simple et efficace du Swedeath appliqué à l’origine par les grands noms historiques, mais qui progressivement arrêtent plus ou moins leurs activités pour laisser place à des nouvelles formations elles aussi efficaces et inspirées bien décidées à perpétuer ce glorieux héritage. Si FERAL nous avait ravis les oreilles en fin d’année dernière DISRUPTED va continuer sur cette lancée avec ce troisième opus impeccable qui va faire bien mal aux cervicales, tout en balançant à l’auditeur une bonne dose de graisse et d’humidité idéales pour apprécier le son HM-2 ici présent et servi en prime par une production en béton à la fois puissante et profonde. On prend les mêmes et on recommence serait-on tenté de dire pour définir ce nouveau chapitre, mais finalement on n’en a cure car les gars respectent le code musical à la lettre tout en réussissant surtout à captiver sur la durée grâce à des compositions équilibrées et homogènes, bien qu’on ait souvent la sensation que ça recycle les mêmes plans d’un titre à l’autre... surtout que ça ne débande qu’en de rares occasions.
Cependant difficile de rester insensible au charme de l’impeccable démarrage nommé « Choke On The Cross » qui va directement envoyer du lourd via un tempo débridé de façon presque permanente (seulement ralenti par un court passage écrasant), le tout avec des riffs minimalistes mais qui font mouche instantanément... donnant donc l’envie immédiate d’envoyer tout valdinguer et de secouer la tête fermement de façon continue. Grassouillet et suintant par tous les pores ce point de départ va donner le ton de ce qui va suivre tout en répétant ce schéma rudimentaire à plusieurs reprises (comme avec « True Death » et « Vile Impalement » expéditifs et simplissimes au possible), mais aussi en se montrant plus remuant et sautillant à l’instar du très bon « Coffin Breath » aux légers accents Punk et Hardcore où l’envie de secouer la tête est immédiate et la vitesse moins explosive au profit de plans plus dansants mais jamais à côté du sujet. D’ailleurs du côté de la rapidité l’inquiétant et oppressant « A Grave Ablaze » va la mettre totalement au rebus sur pratiquement toute sa durée, vu qu’on est en présence d’accents Doom exacerbés créant un ressenti malsain où l’automne et l’odeur des forêts enveloppent toute cette composition, qui prend l’auditeur en étau sans jamais le relâcher (et ce malgré quelques bribes explosives ici et là)... le tout avec force et qualité, à l’instar de l’étouffant « Funeral Vomit » qui pousse l’idée encore plus loin. Si l’on passera outre la durée excessive et les longueurs qui en découlent pour le reste ce morceau nous renvoie en plein dans les 80’s, de par ses nappes de claviers typiquement d’époque qui nous font voyager dans les films d’horreur de cette décennie et les soirées vidéo-club avec de vieilles Vhs, le tout avec un tempo encore plus marqué sur le frein en étranglant carrément l’auditoire de sa putridité sans jamais lâcher la pression. Alors certes c’est vite répétitif et redondant mais on prend un plaisir jouissif à se laisser aller au bord du précipice malgré ces petits défauts, un détail vite oublié avec la triplette de conclusion simple et efficace.
En effet l’explosivité et le tabassage vont revenir en force avec « Deflesh The Dead », « Spew » et « Graveyard Torment », où tout va défiler à vive allure sans chichis ni finesse et avec juste ce qu’il faut de variations pour densifier l’ensemble et ainsi clôturer un disque réussi qui confirme que ses auteurs sont dans le haut du panier de cette nouvelle vague du genre dans leur royaume. Car à l’heure où la concurrence est rude au niveau local (mais où le niveau est aussi déséquilibré) on ne peut qu’apprécier de voir une entité efficace et inspirée, qui n’en fait pas des tonnes mais a la bonne idée de suffisamment varier son propos pour ne pas lasser. S’il est évident que ça n’est pas encore avec cela que les mecs vont grimper à l’échelon supérieur tant ça donne régulièrement l’impression parfois d’être en roue-libre, en revanche il est acquis qu’avec leurs vécus et expériences mutuelles dans divers groupes ils savent comment faire sonner leurs compositions du mieux possible, tant celles-ci feront aisément leur effet sur scène en première partie comme en début de journée de festivals. Tout cela est finalement la chose la plus importante... comme celle de continuer à perpétuer un héritage historique avec sincérité et passion, et dans la cohorte de disques de seconde zone synthétiques et sans âme il est toujours appréciable de conserver certains fondamentaux, surtout quand ça fait le boulot efficacement comme ce « Stinking Death » nous le propose aujourd’hui et c’est bien là l’essentiel.
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