Big Business - Battlefields Forever
Chronique
Big Business Battlefields Forever
« Papaaaaaa, on écoute Big Busiinnnnesssss ? »
Bien sûr mon chat. Papa n’est jamais contre écouter les Californiens. Tu veux lequel ?
« Celui avec le lion, grrrrrr ! »
Ah, tu parles de Battlefields Forever. Comme je te comprends ! L’album est assez parfait dans son genre, ce mix stoner / noise rock touchant du doigt le post harcore canal historique, non pas celui des Isis et consorts mais de Drive Like Jehu ou même de Helms Alee et At The Drive In. La formation – composée à l’époque de Jared Warren, Coady Willis et Scott Martin – reste tout de même bien différente avec… NON. On ne saute pas sur le canapé ! Tu peux faire du trampoline sur ton lit au sol mais là c’est trop dangereux !
Bon. Ça donne nécessairement envie de sauter, aussi. Dès « Chump Chance », la musique est vigoureuse, batailleuse et vindicative, prenant les éléments du projet pour les utiliser de la façon la plus énergique possible. Papa pense d’ailleurs pas mal à Bolt Thrower en écoutant ce disque, un Bolt Thrower qui irait s’amuser en forêt avec les copains pour jouer à la guerre. La production lisible et condensée de Dave Curran (Unsane) retranscrit avec justesse cette débauche survoltée, notamment à la batterie. Coady Willis s’en donne à cœur joie, variant les séquences tout en conservant un rythme soutenu. Pas pour rien qu’il a été embauché au sein de High On Fire !
« Miouns opééééééploooo »
Ah oui, « Battlefields ». On ne peut que prendre un temps pour parler de ce morceau et de sa ligne vocale qui entre directement dans le crâne – et c’est « millions of people », ma puce. Papa y pense souvent aussi tant ce titre est flamboyant, donne envie de courir armé d’une épée en plastique – comme celle que tu as gagné à la mare aux canards, tu te rappelles ? –, mais toujours dans l’intention de jouer. Big Business rend les attaques empathiques, transforme en câlins les coups portés aux méchants.
« Comme le monstre des caries papaaaaaaaa ? »
Oui, par exemple. Mais tu te brosseras les dents plus tard – et arrête de mordre le bois de ton lit s’il te plaît. Le temps calme va arriver bien vite avec la doom « Lonely Lyle » clôturant le disque. Un vrai conte celle-là avec son histoire de lion triste d’être en cage. Papa l’aime beaucoup mais a toujours du mal à redescendre après les aires de jeu qui la précèdent. Battlefields Forever est un album altier, conquérant – il faudrait citer la sanguine « Doomsday, Today! », les incantations de « Trees », voire le heavy metal sous les étoiles de l’interlude « Aurum »… et on ne serait pas encore complet ! –, mais surtout un disque qui convoque une certaine magie, enfantine évidemment, où les détresses, les joies et les colères se vivent avec intensité et plaisir. On est un peu plus vivant après un disque comme celui-ci !
Mais tu n’écoutes visiblement plus Papa et je t’avais dit de ne pas arracher le papier peint. Allez, on va se poser. C’est de toute façon l’heure de la compote. Tu veux banane ou framboise mon cœur ? Après, si tu veux, on remet Big Business.
| Ikea 19 Avril 2025 - 438 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
1 COMMENTAIRE(S)
citer | ahah super la chronique ! Du coup j'ai écouté "Battlefields" évidemment, que j'adore, et j'ai pas mal pensé à Baroness, notamment l'album "Gold & Grey", je trouve les intonations de la voix assez similaires...
Belle découverte, merci ! |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
1 COMMENTAIRE(S)
19/04/2025 17:57
Belle découverte, merci !