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Versatile - Les Litanies Du Vide

Chronique

Versatile Les Litanies Du Vide
Ayant pris le temps pour faire ses gammes et développer ainsi totalement son concept musical VERSATILE livre aujourd’hui son premier album quelques temps après une poignée de morceaux dévoilés sur scène, notamment lors de la tournée commune avec SKAPHOS et SILHOUETTE (et appréciée en ce lieu par ce cher confrère Lestat). Bénéficiant dorénavant du soutien des Acteurs de l’Ombre et de leur large distribution le quatuor propose ici un long-format dans la droite ligne de ses précédentes sorties, offrant ainsi un Black Metal Industriel froid et nihiliste à la fois dissonant et théâtral mais qui essaie de ne jamais en faire trop pour risquer de décrocher l’auditeur en cours de route. Confirmant en tout cas que la scène extrême de Suisse se porte actuellement très bien les Genevois livrent ici dix titres dans la plus pure tradition du genre, tant le classicisme y est assumé autant qu’une touche personnelle exubérante. En effet tout cela lorgne autant vers les riffs électriques les plus lourds que les passages électroniques typiques des soirées goth’ du samedi soir organisées par Thierry Boucanier aux Caves Saint-Sabin, ou celles évoluant sous l’appellation de la Tech Noire à La Machine du Moulin Rouge.

Mais là où leurs compatriotes de BORGNE réussissent l’examen de passage à chaque sortie force est de reconnaître qu’ici c’est parfois plus laborieux, et ce malgré des moments enlevés et hermétiques parfaitement envoyés mais qui n’arrivent pas à résister sur la durée. Il faut dire qu’on va avoir souvent l’impression que la formation a le cul entre deux chaises, n’hésitant pas à balancer des titres où l’électronique est reine avec d’autres plus métalliques et radicaux où les éléments perturbateurs sont éliminés offrant ainsi un rendu plus nihiliste et froid. Si l’introduction aux accents fantastiques et blockbusters va donner le ton les choses sérieuses comme les bizarreries vont commencer dès la plage suivante (« Enfant Zéro »), où la batterie frénétique et hypnotique va régulièrement s’emballer au milieu de ralentissements aux accents atmosphériques et épiques, mais qui vont renforcer aussi la difficulté à appréhender la bête… surtout avec une durée un peu excessive, qui donne ainsi le sentiment de répétition et de maelstrom impénétrable. Cependant après ce début mitigé le groupe va trouver sa vitesse de croisière avec tout d’abord l’impeccable « La Régente Blême » où l’équilibre des genres est parfaitement en place, offrant ainsi des passages épiques entraînants aux riffs affûtés et aux quelques nappes de claviers bien menées, qui montrent que l’ensemble peut être efficace à condition de ne pas trop partir dans tous les sens et de garder ainsi une trame assez sobre. Si en revanche il sera plus compliqué d’entrer dans l’univers de « Ieshara » on finira par progressivement comprendre où l’entité veut en venir malgré des choses incongrues, comme cette basse qui ronronne et des passages presque dansants d’obédience Disco greffés entre des chœurs religieux et des accents horrifiques prononcés entre deux doses de blasts et de brutalité. C’est osé et même culotté et sans être totalement réussi il faut souligner cette prise de risques qui a quand même quelques arguments intéressants, et cela avant l’arrivée de « Cave Canem » où la rapidité est mise au rebus pour laisser place à des riffs syncopés et des ambiances occultes plus présentes sur fond de rythmique rampante et bridée, qui amène un supplément de froideur à l’ensemble où l’on se surprend à être embarqué loin dans le ciel.

Cependant si on avait pu être relativement convaincu par la première moitié de cet opus (malgré ses imperfections) on va avoir plus de complications à entrer dans sa seconde partie, tant le répétitif et poussif « Morphée » ne va pas aider à nous mettre dans de bonnes conditions d’appréciation. Reprenant en boucle les mêmes idées tout cela va être aussi plombé par un ressenti bordélique où malgré toute l’envie de ses auteurs ça n’arrive pas à être franchement efficace, même chose pour « Graisse » qui nous renvoie pourtant dans les années 90 tant ce son de piano et certains des riffs ne sont pas sans rappeler les débuts de CRADLE OF FILTH et les soirées du jeudi soir sur M6 avec "Les Contes de la Crypte", tant certaines notes font penser à ce fameux générique où l’on descend cet escalier plein de surprises. Bien que cela soit positif on regrettera que tout parte régulièrement en vrille rendant de fait l’écoute difficile à suivre, d’autant plus avec cette fin trop brutale qui tombe sans qu’on s’y attende… permettant à « Monstre » d’apparaître, sans qu’on ait grand-chose à se mettre sous la dent. Car outre des longueurs à n’en plus finir cette composition est plombée par une rythmique monotone et prévisible où l’écriture semble avoir été expédiée à l’arrache… tout cela avant que « Alter Ego » ne déboule et nous embarque en pleine rave-party sur fond d’électro hardcore de synthèse digne des évènements et compilations Thunderdome. Alors oui c’est nostalgique et rappelle pour beaucoup d’entre nous les premières soirées de l’adolescence mais l’intérêt est inexistant vu que les éléments électriques qui tentent de se greffer ici ratent totalement leur cible, servant ainsi de prétexte à un défouloir en règle plus qu’à autre chose.

Heureusement « Le Mal Nécessaire » vient terminer cet enregistrement de manière plus convaincante en jouant de façon sobre et équilibrée sur les deux antagonismes en y ajoutant même un solo aux accents mélodiques et fort sympathique en soi… prouvant une fois de plus que c’est dans ce créneau que devrait se pencher l’entité à l’avenir. Autant dire qu’on ne sait pas trop quoi penser de tout ça… si certaines faiblesses peuvent être mises sur le compte de la jeunesse d’autres en revanche sont plus difficilement excusables, même si à côté de ça on a une vraie originalité et de bons moments bien envoyés avec des arrangements pointus et convaincants. A voir donc ce que nous réserveront les quatre acolytes dans le futur car il y a des ingrédients pour que cela fasse mal d’ici quelques temps, en attendant on se contentera de cela et nul doute qu’avec de l’expérience supplémentaire les Helvètes nous livreront un cru de meilleur goût et surtout d’un dosage plus précis. Néanmoins pour l’instant sur la piste de danse comme en écoute dilettante cela fera son office tranquillement histoire de bien se vider la tête et passer un instant agréable, ce qui est déjà très bon en soi... peut mieux faire donc mais il y a les armes pour y parvenir.

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1 COMMENTAIRE(S)

Lestat citer
Lestat
29/04/2025 09:36
Oui, leur concert du début d'année dernière au Klub était très bien, une sacrée découverte de mon côté.
Je serais curieux de les revoir dans une plus grande salle avec plus de moyens pour leur show et un gros son (même si on perdrait le côté intimiste qui était bien sûr appréciable).

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Versatile
Industrial Black Metal
2025 - Les Acteurs de l'Ombre
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  9/10

plus d'infos sur
Versatile
Versatile
Industrial Black Metal - 2019 - Suisse
  

tracklist
01.   Géhenne
02.   Enfant Zéro
03.   La Régente Blême
04.   Ieshara
05.   Cave Canem
06.   Morphée
07.   Graisse
08.   Monstre
09.   Alter Ego
10.   Le Mal Nécessaire

Durée : 42 minutes

line up
parution
11 Avril 2025

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