Que peut-on bien dire des Américains d’
INSINERATEHYMN ? Que le
line-up actuel est flou et que je ne sais pas vraiment qui joue sur cette troisième sortie ? Que le nom du groupe provient du titre du cinquième LP de
DEICIDE (clairement pas la meilleure période) ? Que le logo avec ses trois têtes de zombies me rappelle celui de
SÉPULCRE (et la comparaison s’arrêtera ici) ? Que la formation joue du
death metal ? Sur le papier, je me dis forcément que l’on va avoir droit à une pâle copie de la bande à
Benton mais les mecs ont repris du
ENTOMBED (« Bitter Loss » de
« Left Hand Path ») sur leur deuxième album «
Disembodied ». Tout ça m’envoie des signaux contradictoires et je ne sais pas vraiment où je mets les pieds avant de lancer « Revelations… », le morceau instrumental qui ouvre «
Irreverence of the Divine ».
Une douce mélopée acoustique monte peu à peu, quelques notes simples qui repartent en
fade out aussi vite qu’elles sont venues puis les choses sérieuses commencent avec le titre éponyme. Hey ! Il n’est pas mal du tout ce
death à l’américaine ! Solide sur ses appuis, légèrement dans l’esprit de
VITAL REMAINS en moins
speed (n’est pas
Dave Suzuki qui veut) mais plutôt pour cette capacité à mélanger des plans brutaux avec des solos mélodiques, de
DEICIDE bien sûr, le grain de la voix étant pour beaucoup dans ce parallèle. Et même si l’on connaît tout cela par cœur, force est de reconnaître que cela fonctionne pleinement, les riffs baignant dans une épaisse atmosphère diabolique. En un mot, l’album est
cool.
Et il l’est parce que globalement il coche toutes les cases d’un skeud de
death réussi : un son massif mais qui n’a pas l’air surcompressé et qui laisse respirer le grain naturel des instruments et des voix, des alternances vocales gutturales (90%) et criardes (10%), des changements réguliers de tempos allant du
mid au
blast conséquent, un
riffing varié qui sait jouer entre les accords lâchés, le hachoir à viande et le délié façon
MORBID ANGEL mais, surtout, cet album a la particularité de sortir (et d’être écouté) le jour de l’annonce du décès du Pape François. Avouez, quand le hasard s’en mêle… Il doit y avoir pas mal de groupes extrêmes qui se bouffent actuellement les doigts d’avoir choisi le 20 ou le 22 pour sortir leur petites galettes anticléricales… Quelle ironie.
Bon, tout cela ne rendra pas non plus «
Irreverence of the Divine » meilleur qu’il n’est. L’excès de classicisme et le manque de moments profondément marquants rendent parfois les quarante minutes un brin poussives, même si le soliste fait de gros efforts pour sortir des interventions hystériques sur lesquelles plane l’ombre d’un
SLAYER (« Visage of the Infinite » notamment) et que la formation ne se départit jamais de sa qualité technique. On appréciera également la place importante laissée à la basse, qui se fend de nombreux breaks bienvenus.
Par conséquent, si on rabote le disque de son intro et de son outro, toutes deux des acoustiques d’une maigre utilité, et qu’on raccourcit « Visage of the Infinite » de deux bonnes minutes, nous nous retrouvons avec une sérieuse pièce de
death metal pur jus, fondamentalement US dans son approche et suffisamment percutante pour justifier un départ en tournée avec une grosse tête d’affiche. Là, ça va être encore juste pour que j’ai envie de découvrir la discographie complète mais c’est typiquement le genre de disques auquel je penserai lorsque j’aurai des envies de
DEICIDE sans vouloir écouter du
DEICIDE ou que je chercherai une alternative au «
JesuSatan » d’
INFESTDEAD.
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29/04/2025 13:00