Throne - That Who Sat Upon Him, Was Death
Chronique
Throne That Who Sat Upon Him, Was Death
Quatre ans après s’être révélé grâce au réussi
« Pestilent Dawn » revoilà le combo du Michigan avec un successeur qui se sera fait longuement désirer, tant le quatuor a été particulièrement discret durant toute cette période... au point qu’on a failli presque oublier son existence. Pourtant celui-ci n’a jamais cessé ses activités mais a été seulement ralenti par le départ du guitariste Joe Kesselring (et remplacé depuis par le très occupé Tim Kenefic), dont les conséquences ont été minimes vu que l’entité nous sort un disque qui fait office de suite logique à son prédécesseur... aussi bien dans le style musical que dans la durée d’écoute qui arrive à peine à trente-et-une minutes. On ne sera donc pas surpris en écoutant l’ensemble des huit nouveaux morceaux proposés ici qui évoluent toujours dans cette même veine Black/Death à la fois moderne et légèrement mélodique, et dont l’expérience en commun des musiciens rend celle-ci encore plus affûtée et agréable une fois qu’on a commencé à se plonger dedans. Du coup ceux qui ont aimé la précédente livraison ne pourront qu’accrocher à ce nouveau cru qui est le même mais en mieux, vu que les rares faiblesses entendues auparavant sont ici absentes tant les compositions malgré leur relative similarité se révèlent bien plus profondes et personnelles qu’il n’y paraît au démarrage.
D’entrée en effet les gars vont proposer un large panel de leurs techniques et jeux respectifs sur l’excellent « Disentombed » qui va miser autant sur le tabassage dévastateur que les parties plus lourdes et rampantes, idéales pour annihiler toute velléité de résistance. Avec en prime quelques cassures bienvenues et un équilibre des forces omniprésent cette première plage lance parfaitement les hostilités, avant l’arrivée du froid « To Breathe The Unknown » où l’ambiance de vide spatial et de néant absolu s’en trouve renforcée. Proposant quelques arpèges glacés avant un enchaînement de blasts et plans ralentis à outrance le rendu y est métronomique et impeccable, permettant ainsi de renforcer cette sensation d’impénétrabilité absolument délicieuse, qui va encore gagner en attractivité sur « Blasphemous Perversion » au côté massif impressionnant et qui donne l’envie de secouer fermement la nuque. Très courte dans son exécution cette composition a le temps néanmoins de livrer quelques variations nécessaires et idéales pour homogénéiser l’ensemble plus fermement encore, tout ça avant que l’explosif et imposant « Realm Of Immolation » ne vienne ajouter un grand-écart permanent, où tempête débridée et ralentis pachydermiques se côtoient sur un même pied d’égalité.
Et après cette première partie sans fausses notes et suffisamment variée la seconde va être d’un acabit semblable, avec pour commencer le particulièrement violent « Human Frailty » qui déverse toute sa brutalité de façon presque continue... seulement interrompue par quelques légers ralentissements étouffants et passages éthérés, histoire d’amener une discrète touche de lumière pour éviter une opacité trop contenue (une construction générale et un ressenti identique que l’on retrouvera dès la plage suivante « Upon Deathless Winds », au rendu tout aussi réussi). Et même si « Behold Impurity » pourra paraître un peu faible par rapport à tout ce qui l’a précédé ça reste cependant de très bon niveau, tant ce mélange classique de matraquage en règle et de lenteur font totalement leur office. Du coup pour finir dignement les débats « Where Angels Cower In Fear » va tomber au bon moment vu qu’ici outre les variations vocales nombreuses les Américains proposent sans doute leur travail le plus virulent et bas de plafond, tant c’est taillé pour la scène avec cette furia énergique ponctuée de passages alourdis au maximum clôturant ainsi un disque qui ne s’éternise jamais tout en n’en faisant pas des caisses inutiles.
Jouant donc habilement sur tous les tableaux entre classicisme assumé et légers relents de modernisme... tout en dévoilant une grosse technicité jamais trop mise en avant, la bande signe donc une des premières grosses sorties Death de 2025, tant on ressent qu’elle a franchi un cap en se lâchant un peu plus sans pour autant y perdre son identité. Sans être encore un incontournable dans son pays elle a néanmoins grimpé dans la hiérarchie nationale, et nul doute que sa prochaine livraison lui amènera définitivement un statut plus en phase avec ses ambitions... et rien que pour ça on a déjà hâte d’entendre ce que l’avenir lui réserve, vu qu’il est évident qu’il y en a encore sous le coude. En attendant on se contentera aisément de ce « That Who Sat Upon Him, Was Death » qui remplit parfaitement son rôle et occupera nos oreilles et esprits pendant une période conséquente, avec comme seul objectif de vider la tête et de donner envie de fracasser tout ce qui se met en travers de la route. Cette ambition est donc remplie haut-la-main et rien que pour tout ça cet enregistrement mérite qu’on s’y attarde de façon conséquente, tant il recèle des profondeurs insoupçonnées qu’on découvrira au fur et à mesure des écoutes confirmant encore et toujours que le catalogue de son label reste particulièrement qualitatif.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | J'aime beaucoup ce groupe et l'album précédent. Pas assez écouté celui-là mais va falloir que j'y retourne car il m'avait assez bonne impression encore. |
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1 COMMENTAIRE(S)
02/05/2025 10:09