Personne n’aura probablement rien contre un petit groupe de
death metal parfaitement rétrograde, et cela tombe bien puisque c’est exactement le positionnement qu’adopte
MACABRA depuis 2011. Le duo m’avait d’abord séduit en 2012 avec son «
Blood-Nurtured Nature » rudimentaire, puis m’avait interloqué en 2016 avec l’approche plus expérimentale de «
…to the Bone » (il y avait des claviers chelous, c’était ça pour moi le côté expérimental) et comme entre-temps je me suis régalé de
« Where Worms Craw » de
FETID ZOMBIE où officie
Mark Riddick, l’instrumentaliste en chef, je me suis donc retrouvé tout heureux de voir la paire revenir cette année avec son troisième LP, «
Etsaman », hébergé par
Iron Fortress Records. Oh, nulle révolution dans ces huit compositions dédiées à la dévolution instrumentale et ne visant qu’un retour à l’âge de pierre, cela n’en fait pas pour autant un disque à bannir de son horizon d’écoute.
C’est vrai que, musicalement, les titres ne pissent foncièrement pas très loin. Pour tout dire, je pense que c’est principalement le chant d’
Adrien Weber, alias
Lord Genocide, également actif chez
VOCIFERIAN, qui me rend encore
MACABRA aussi sympathique. En effet, son timbre profond souillé avec abus de
reverb’ confère à la formation un cachet obscur que certes d’autres possèdent également mais sans la caution d’amour subjectif qui me lie au duo. Pourtant, Dieu qu’il est simpliste ce
death metal pourrissant, à peine relevé de quelques claviers horrifiques, il ne fait guère d’effort pour séduire… Car si le chant reçoit le traitement de faveur, je trouve regrettable que les parties instrumentales, sans doute pour des questions de choix artistiques, se retrouvent amputées d’une part de leur puissance, mixées trop en retrait et faisant perdre en accroche ce que l’on gagne en mystère. Il y a également quelques mélodies synthétiques dispensables à l’image du final trop long de « Green Blood » et c’est peut-être là l’illustration de ce qui cloche un peu désormais dans ce «
Etsaman ».
D’un côté, j’en apprécie le dépouillement absolu, la posture de
MACABRA n’ayant finalement jamais évolué depuis 2011, même si le tempo s’approche de plus en plus du
doom. Mais là où «
…to the Bone », via une composition telle que « Global Brainwash Confederacy » par exemple, parvenait à parfaitement mélanger le
death primitif, pour ne pas dire larvaire, à une atmosphère de vieux films d’horreur, autant je trouve que la sauce prend moins bien sur cette nouvelle fournée, moins immédiatement accrocheuse, sans titres forts et relevant en définitive davantage de la curiosité que l’on pourrait avoir pour un phénomène de foire qu’un véritable intérêt artistique.
Dommage, j’attendais beaucoup du duo, ce sera pour une autre fois, ou pour un autre projet, les membres étant toujours particulièrement prolifiques. Là, même si l’ambiance développée ainsi que le vocaliste tiennent l’album à bout de bras, cela n’est pas suffisant pour compenser un
riffing trop plat, des notes de synthés trop pauvres ou encore cette production, non pas ratée puisque voulue, mais qui abîme plus qu’elle ne sert le propos. Cela reste cependant une formation à découvrir, un soir d’appétit glouton.
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Sosthène
Par Sosthène
Par Ludwiglio
Par Deathrash.
Par Sosthène
Par Sakrifiss
Par Deathrash.
Par Jean-Clint
Par Sakrifiss
Par Sosthène