Alors que «
Bionic Swarm » revient très régulièrement sur ma platine depuis 2021, il se faisait tout de même un peu attendre, ce deuxième album. Certes, l’EP «
The Silent Call » en 2023 nous avait fait patienter mais à peine deux nouveaux titres, c’était trop peu pour satisfaire les amateurs de ce prodige du
thrash metal progressif qu’est
CRYPTOSIS.
Légèrement plus long que son grand-frère, «
Celestial Death » propose donc onze compositions dans la plus parfaite continuité des qualités que l’on prête habituellement au trio : un
thrash post-moderne, intelligent, froid comme pouvait se montrer
CORONER mais sans le côté horlogerie suisse, plutôt centré sur des atmosphères de science-fiction principalement redevables à de nombreux arrangements au clavier, instrument qui me semble davantage présent que par le passé. Peut-être trop ? En effet, la dimension cinématographique occupe désormais une place prépondérante dans la musique des Néerlandais, évidemment dans le « Prologue – Awakening », dans l’interlude « Motionless Balance » ou encore dans le superbe final « Coda – Wander into the Light » mais, plus globalement, dans la quasi-totalité des chansons. Ainsi, cet accroissement des ambiances fait perdre un peu de la verdeur du propos initial, qui était plus frontal en dépit de son QI au-dessus la moyenne. À tort ou à raison ?
Difficile pour moi de me prononcer, ne pouvant dans tous les cas pas accuser le label
Century Media Records d’avoir modifié l’ADN du groupe car c’était déjà lui qui hébergeait le premier LP. Il ne faudra par conséquent y voir que l’évolution stylistique logique de
CRYPTOSIS qui, sans intellectualisme outrancier (les morceaux font entre trois et cinq minutes), s’efforce d’apporter un souffle nouveau à ce style, sans la polymorphie de
VOIVOD et sans l’écriture fleuve d’un
VEKTOR. Non, le groupe évolue sur une branche à part, empruntant un peu, innovant beaucoup tout en accentuant les côté mélodiques (« Static Horizon », son refrain immédiatement mémorisable) et symphoniques (« The Silent Call » ; « In Between Realities ») de son inspiration.
Cependant, ce renforcement des sonorités synthétiques ne s’effectue pas au détriment de la puissance des instruments, même si la batterie aurait mérité d’être mise davantage en avant afin de mieux en souligner la finesse. Sinon, nous retrouvons ce jeu de basse hyper propre, cette guitare aussi précise que véloce (sur « Cryptosphere » par exemple), le tout flirtant régulièrement avec le souffle d’un
black metal futuriste, tant instrumentalement que vocalement du fait du timbre rêche hurlé de
Laurens Houvast.
Il reste qu’à la différence de son prédécesseur, l’impact de «
Celestial Death » est moins immédiat, nécessite de multiples écoutes, comme s’il manquait l’aspect visuel pour pouvoir affirmer que l’œuvre est totalement achevée. Cela dit, l’apparence de simplification des structures ainsi que le fil narratif qui guide l’écoute font de ces titres un ensemble homogène, cohérent dans ses choix, une musique en mouvement qui pousse à être attentif car sa véritable beauté se cache dans ses subtilités, l’agressivité immédiatement audible du
thrash étant souvent un leurre pouvant détourner l’attention de ce qui est réellement important dans ce disque : son ambiance de dystopie cybernétique, filmique dans son ressenti et superbement illustrée par l’incontournable
Eliran Kantor.
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