Une nouvelle formation de
thrash metal, quand bien même elle proviendrait d’Allemagne, cela n’a plus vraiment de quoi nous faire sourciller. Pourtant, lorsque celle-ci se positionne sur une veine
crossover, cela devient immédiatement plus intéressant, ce courant (toujours un peu marginal) ayant souvent produit de grandes choses. Bon, à titre personnel, le délire autour des chats ne m’intéresse que moyennement («
Just like a paw smack right on the nose at 4am! » peut-on lire sur le Bandcamp), je suis en revanche davantage ouvert à une bonne dose de
hardcore festif.
Comme espéré, les onze compositions se dévoilent sans prises de têtes d’aucune sorte. De la bonne humeur certes, un fond de critique sociale, des refrains repris en chœurs mais également la spécialité allemande : toujours ce réflexe de glisser des plans
heavy metal, des mélodies de guitares, là où l’on s’en passerait bien. Heureusement, ces dérives sont rares et 90% des structures présentes dans «
Slice ‘Em All » se révèlent propices soit au
mosh soit au skate. D’ailleurs, même si les quatre membres de
CATBREATH sortent un peu de nulle part, il ne faut pas longtemps pour comprendre qu’ils ont tous une solide expérience musicale car ces trente minutes savent taper juste, avec un sens de l’essentiel évident : des morceaux courts, peu de ralentissements (« The Scum Will Rise Again »), leur rareté les rendant encore plus agréables et, globalement, un esprit
punk dominant, la majorité des riffs étant plus
core que
metal. C’est plaisant.
Plaisant, sans doute le meilleur adjectif qui me vient en tête pour qualifier la musique du quatuor, plus laudatif que « répétitif », pourtant tout aussi juste d’un point de vue d’auditeur. En effet, les poncifs sont nombreux, et ce dès l’introduction d’« All Paws are Equal » avec ses sirènes de police à la
BODY COUNT, suivi d’une rythmique efficace façon
PRO-PAIN. Cette composition, la plus longue du LP, sert finalement de synthèse du style des Allemands, le reste n’en étant que des déclinaisons plus ou moins accentuées sur un élément spécifique. Cela ne manque cependant pas d’une certaine radicalité, à l’image du sec « Slice ‘Em All » au tempo ultra entraînant et sur lequel le chanteur délivre peut-être sa meilleure performance.
Je reste tout de même bien démuni face à ce genre d’albums. Dans son registre, l’exécution y est irréprochable, tant dans son énergie que dans son interprétation limpide mais l’inspiration s’essouffle vite, si ce n’est lorsque les musiciens glissent subtilement vers le
heavy thrash : ce ne sont clairement pas les meilleurs moments mais ils ont le mérite de sonner différemment du reste de la scène
crossover sans pour autant paraître incongrus. De plus, ils sont suffisamment minoritaires pour ne pas voler la vedette à un déferlement de rythmiques certes simples mais qui meulent bien, surtout lorsque des chœurs virils appuient le propos.
Par conséquent, je classerai «
Slice ‘Em All » dans la catégorie des disques estivaux, de ceux qui accompagnent un trajet en voiture pour se rendre à un festival, que l’on trouvera sympa sur l’autoroute le temps que les passagers éclusent une canette, quelque part c’est déjà un gage de réussite.
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12/05/2025 14:11