Putrid Offal - Obliterated Life
Chronique
Putrid Offal Obliterated Life
Depuis le début de sa seconde vie en 2013 PUTRID OFFAL a toujours pris le temps pour sortir de la nouveauté afin de privilégier la qualité à la quantité, chose que l’on ne pourra pas lui reprocher vu que l’on n’a jamais été déçu par son Death/Grind direct et frontal qui défoule parfaitement sans jamais lasser. Ayant été particulièrement silencieux depuis le très bon
« Sicknesses Obsessions » publié il y a déjà quatre ans et demi, le quatuor revient aujourd’hui avec un troisième album qui va continuer exactement dans le même giron que celui entendu par le passé. Si celui-ci fait le choix de la sécurité personne ne s’en plaindra tant l’efficacité et la voracité des Nordistes ne sont plus à démontrer, et l’âge aidant tout cela se montre encore plus convaincant et furieusement efficace. S’inspirant visiblement du côté de la saga « Saw » pour sa pochette dérangeante et sanguinolente la formation va livrer quasiment trente-cinq minutes intenses et violentes, tout en étant d’une grande densité malgré son écriture toujours rudimentaire mais suffisamment dense et profonde pour qu’on ait envie d’y revenir régulièrement dessus.
Si le démarrage va se faire sur une facette particulièrement primitive et débridée via « The Sweet Fragrance » à l’énergie de dingue et au mur sonore massif et hermétique (mais qui peut aussi avoir un effet repoussoir), les gars vont heureusement densifier immédiatement leur propos sur l’impeccable doublette « Boning Hall » / « Life Consumed » qui vont voir un groove incandescent être présent en permanence, via notamment du mid-tempo remuant à souhait et en jouant l’alternance régulière avec d’autres parties plus lentes mais aussi plus rapides. C’est simple, direct et efficace et c’est tout ce qu’on attend de la part de l’entité qui va continuer à miser sur le rythme intermédiaire avec l’excellent « Meat Stall » qui n’en oublie pas les fondamentaux, tout en faisant furieusement mal aux cervicales pour y amener un léger côté épique au milieu de tornades virulentes toujours largement présentes. Ce point va se retrouver sur le déchaîné « Entrails Emancipation » qui va pousser l’idée plus loin encore malgré sa très courte durée, qui laisse le temps de proposer néanmoins trois parties bien distinctes les unes des autres. Et à contrario de cette plage expédiée en un temps record « Privilege Of Pain » ainsi que « Darkness Awaits » vont eux prendre leur temps pour alourdir fortement leurs propos respectifs, à la fois en ralentissant nettement l’allure et aussi en donnant une sensation de froid plus marquée que jamais. Si ça n’oublie pas évidemment d’accélérer et de ne pas faire de quartier, force est de reconnaître qu’ici tout est plus rampant comme remuant, montrant que dans cette configuration le groupe reste parfaitement intègre et n’y perd nullement en puissance même en levant le pied. Toujours porté par son sens de la simplicité comme de l’efficacité, on ne sera donc pas étonné de retrouver ensuite sur le dernier tiers de ce long-format un mélange implacable de tout ce qui a été proposé jusque-là, avec toujours la même attractivité et furia incandescente.
En effet entre « Sanguis In Oris » qui défouraille tout sur son passage ou le pur Grindcore expéditif de « Agony Prevails » (vingt-huit secondes au compteur !) ainsi que celui de « Ribcage Blues »... on s’aperçoit que la radicalité ne reste jamais très loin et qu’elle fait toujours mouche. Néanmoins résumer cette fin d’enregistrement à cette vision rudimentaire serait exagérée vu qu’entre l’équilibré et redoutable « Mass Murder », le brutal comme tribal « Messy Flesh » ou la reprise fidèle et inspirée de « When All Is Said And Done » de NAPALM DEATH… il va y en avoir pour tous les goûts, et surtout les meilleurs. Du coup même s’il sera dur au final de faire émerger une composition plus qu’une autre... tout comme d’avoir des moments vraiment marquants qui resteront sur la durée on ne va pas faire la fine bouche, tant ce déluge de gore et de tripes va se révéler délicieux et pas besoin d’être un cannibale pour apprécier cela. Gardant toujours cet équilibre extrême entre le vindicatif blasté et la lenteur oppressante les abats putrides prouvent à nouveau qu’ils ont bien fait de se reformer et de se laisser une nouvelle chance, afin de répandre auprès du plus grand nombre la bonne parole à travers les oreilles et les esprits les plus ouverts et les moins farouches… et nul doute que tout cela passera aisément sur scène où ça prendra encore plus d’ampleur. Car comme d’habitude c’est taillé pour les concerts et de ce côté-là c’est déjà une pleine réussite... vu qu’on a hâte d’entendre cela dans des bonnes conditions au milieu d’une foule réjouissante et de bières sympathiques, histoire de vivre ces réjouissances de bouchers et de meurtriers en totale symbiose et en oubliant le train-train quotidien et trop aseptisé.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Merci pour la chronique, on va surveiller les dates de concert ! |
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12/05/2025 17:48