« Ontology of Nought » m’a fait trop de mal, j’ai eu besoin de comprendre les raisons de mon incompréhension. Et pour comprendre, j’ai choisi de remonter directement aux origines du projet, à cet EP «
Cadence and Perspective in Desolation ». Bon, « en vrai de vrai » comme disent les ahuris pour qui la routourne finira par tourner, il m’aurait d’abord fallu faire un sort aux deux albums parus entre 1998 et 2000 sous le nom d’
OF TREES AND ORCHIDS («
Fragmente aus dem Fliebenden » ; «
Thought-Cathedral ») puisqu’on y retrouve les quatre membres fondateurs d’
INGURGITATING OBLIVION, notamment
Florian Engelke dont la vision musicale porte encore le groupe aujourd’hui.
Je passerai outre les deux titres instrumentaux qui servent d’ouverture. Sans dire qu’ils sont inutiles, ils ne m’éclairement pas plus que le cul d’une luciole au fond d’un trou noir. C’est à « Descent to the Temple », « Nothingness » et « Slumbering in Relativity » qu’il convient de s’intéresser, ainsi qu’aux protagonistes présents. Premier et principal enseignement, le
death metal des Allemands s’enracine profondément dans
IMMOLATION,
MORBID ANGEL et
GORGUTS, il y a pire pour débuter une carrière. Mais, surtout, c’est quoi ce niveau technique affiché dès un premier disque ? Merde ! Les Allemands ne pouvaient pas faire comme toute le monde et démarrer par des tâtonnements approximatifs ? Oui, sauf qu’ils ne débutent absolument pas et que lorsqu’ils déboulent en 2001, ils sont certainement déjà portés par la conception unique de
Florian Engelke. En ce sens, ce premier EP est déjà ultra vénère, relativement novateur même si cela reste du
death metal, tout intelligent et technique qu’il soit. Ce qu’il propose me donne néanmoins le tournis.
Ce sentiment de vertige, il passe par des titres avoisinant déjà les neuf minutes, tu piges vite que les mecs ne sont pas là pour la guignolade. Les délires gore, le brutal death, très peu pour eux et merci bien. La production a beau être encore largement améliorable, l’auditeur sera cependant vite sensibilisé aux ambitions de la formation : jouer un
death « intelligent » si je puis dire (voir les références citées plus haut) où même les aspects les plus brutaux semblent déjà sonner comme des carcans dont il faut se libérer, une étape nécessaire mais qui ne saurait être la fin du voyage. En revanche, à présent que j’ai entendu les origines, suis-je davantage avancé ? Pas vraiment. Les prolégomènes extrêmes, je n’avais aucun doute mais de nombreuses questions restent en suspens : comment passe-t-on d’une tambouille pareille certes alléchante mais guère plus que ce proposait nombre de formations à la même époque à l’excellent «
Voyage Towards Abhorrence » ? Pourquoi dix ans de silence avant de sortir le mitigé «
Continuum of Absence » ? En quoi «
Vision Wallows in Symphonies of Light », à peine trois ans plus tard, place-t-il le groupe sur le toit des formations expérimentales ? Je ne comprendrai pas sans m’envoyer le reste, disque après disque, en quête d’indices.
Il demeure que l’EP pose les bases d’une formation foncièrement prometteuse, dont l’instabilité des membres n’aura d’égal que la montée en puissance musicale, avec déjà des structures de compositions alambiquées, encore très référentielles mais plus pour bien longtemps.
Par Jean-Clint
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Par Sosthène
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Par Sakrifiss
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