Gallower - Vengeance & Wrath
Chronique
Gallower Vengeance & Wrath
Bien qu’elle soit toujours très productive et qualitative ces derniers mois ont vu la Pologne nous bombarder encore plus fortement d’Ep dévastateurs et d’albums de grande qualité, provenant autant de noms réputés que d’autres moins connus mais valant tout autant le détour. Si évidemment on guette avec impatience les prochains brûlots de VADER et BEHEMOTH on va pouvoir en attendant se pencher avec délice du côté de GALLOWER qui fête en ce moment ses dix années d’existence, ponctuées par un nouvel opus et une signature chez les toujours réputés Dying Victims Productions qui vont lui permettre de grimper dans la hiérarchie avec son Black/Thrash simple et vindicatif. Faisant partie de l’entourage de FRIGHTFUL et surtout PANDEMIC (où évolue d’ailleurs leur guitariste) les trois acolytes livrent ici un disque bas de plafond et particulièrement cradingue et hargneux, porté par leur enthousiasme communicatif ainsi qu’une évidente volonté d’en découdre tant l’ensemble se montre facilement mémorisable et accrocheur, de par une écriture tout en sobriété particulièrement efficace.
Et si par la suite on pourra reprocher à l’ensemble de reprendre grosso-modo la même base du début à la fin, tout cela sera largement compensé par l’authenticité qui découle de cette production terriblement rétro où souffle l’influence de « Kill ’Em All » de METALLICA et surtout des deux premiers longs-formats de SLAYER. D’ailleurs ces géants vont immédiatement apparaître au sein de « Aftermath/Protector’s Militia » qui va jouer sur un rendu simple mais redoutable à travers une vision frontale où la vitesse est reine, résultat ça joue à toute berzingue tout en proposant deux parties distinctes où la rapidité succède à du mid-tempo imparable et cradingue qui sent bon le Punk et la bière. D’ailleurs histoire de continuer sur cette bonne lancée le court et frontal « The Revelation » va proposer une vision encore plus débridée et famélique en misant sur le côté Thrashy à mort sans jamais lever le pied, sur fond de riffing minimaliste et de batterie rudimentaire qui ne débande jamais... et qui là-encore réussit à embarquer tout le monde avec lui, tant c’est parfaitement exécuté avec l’envie immédiate de headbanguer comme il faut. D’ailleurs ce ressenti propice au mal de cou va se conforter un peu plus fermement sur le très bon « Relentless Retaliation » où l’ombre de Tom Araya et ses sbires se fait franchement sentir, tout en levant fortement le pied pour montrer que les gars savent aussi être efficaces en alourdissant leur propos. Car misant autant sur le médium que la lenteur cette plage aux accents martiaux livre une prestation sans failles, remuante à souhait et parfaite pour préparer l’arrivée de « Bubonic Breath » au schéma relativement similaire, et tout aussi redoutable vu que ça se densifie encore un peu plus fermement en équilibrant les débats sur tous les tempos possibles. En prime cela va être poussé à son paroxysme sur l’excellentissime « March Of The Carmine Cloaks » à la montée en pression progressive et aux délicieux accents Heavy, qui amènent un côté épique fort agréable ainsi qu’un soupçon de mélodie émergeant au milieu de cette violence maîtrisée mais à la noirceur absolue, qui clôturent une première moitié de disque impeccable et de bon goût... avant que la seconde ne parte sur les mêmes bases.
Car « Prophecy Of The Seven » va lui aussi reprendre tout le panel rythmique classique mais bougrement efficace... à l’instar de « The Dead Despise The Living » tout en accélération et particulièrement entraînant, dont le riffing renvoie une fois encore avec celui de la paire Hanneman/King avec une grosse noirceur et un entrain communicatif. Et si la conclusion impeccable (« Demonic Ascent ») va parfaitement faire le boulot en jouant sur l’homogénéité en revanche on s’ennuiera un peu sur l’interminable « Vengeance & Wrath », qui malgré ses qualités s’enlise du fait d’une longueur excessive... tout comme d’autres compositions présentes ici (mais plus réussies) qui auraient méritées d’être raccourcies, tant ce minimalisme peut s’avérer usant à tourner en rond lors d’étirements servant surtout à faire du remplissage.
Néanmoins s’il a quelques difficultés à se terminer cet enregistrement garde une vraie attractivité permanente et montre de belles promesses pour l’avenir de la part de ses créateurs, qui s’ils manquent encore parfois d’expérience (ça sonne sur certains plans un peu trop gentillet et amateur) ont néanmoins déjà tout compris dans la façon de faire sonner leur musique... qui ne demande donc qu’à mûrir un peu pour exprimer pleinement leur potentiel. Prouvant qu’il n’y a pas besoin d’en faire des tonnes pour être efficace la bande signe une réalisation de deuxième division mais bien placée pour espérer une promotion rapide à l’échelon supérieur, à elle désormais de gagner un peu en puissance et d’offrir quelques passages plus mémorisables (tout en évitant une certaine linéarité) pour y parvenir. Cependant nul doute que cela sera prochainement le cas vu qu’il y a ici de quoi plaire à la majorité et confirmer ainsi que la nation rouge et blanche ne manque décidément pas de ressources surtout en matière de Metal extrême, la preuve encore ici pour notre plus grand bonheur auditif.
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