chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
115 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Today Is The Day - Today Is The Day

Chronique

Today Is The Day Today Is The Day
Avec cet album éponyme, TODAY IS THE DAY signe la fin de sa période Amphetamine Reptile Records et s’apprête à passer chez Relapse Records pour ce qui est certainement l’acmé de la carrière des Américains mais, en attendant, concentrons-nous sur cette suite à un « Willpower » éprouvant.

Si le batteur Brad Elrod reste inchangé, nous pouvons déjà noter le départ du bassiste Mike Herrell, remplacé par un Scott Wexton qui ne fera pas de vieux os car, passé cet album, le line-up finira par devenir totalement anarchique. Cela dit, cela ne change strictement rien à la musique du trio qui, finalement, se résume à la seule et unique existence de Steve Austin, guitariste, chanteur et génie du mal.

La pochette n’a l’air de rien au premier regard, les chevilles menottées d’une femme en arrière-plan instaurent cependant un certain malaise, sentiment que ne démentiront jamais ces douze nouvelles compositions. En effet, le trio commence à s’extraire de la scène noise rock / noise core qui devenait déjà trop étroite pour lui afin d’écrire les prémices de ce qui fera de « Temple of the Morning Star » un album génial. C’est-à-dire que le ton se durcit (« Realization »), que le riffing est davantage canalisé et que là où avant les musiciens faisaient gicler le sang sur les murs sans trop se soucier de la veine tranchée, autant ils commencent désormais à savoir viser la fémorale et la jugulaire. Donc si le fond musical reste toujours aussi frustrant par ses côtés « tranches de vie », remarque surtout valable pour les compositions les plus courtes (en-dessous de trois minutes), on commence à deviner que sitôt qu’Austin prend la peine de structurer ses idées, ça part direct en une hémorragie qui laisse l’auditeur exsangue.

Car ce disque, s’il a totalement sa place au sein d’une discographie parfaite, souffre cependant de sa position transitoire entre deux labels. Les poussées de rage (« Mountain People ») côtoient trop d’interludes (« A Man of Science », « Black Iron prison », « I Love My Woman ») et les moments acoustiques (« Ripped Off ») n’atteignent pas encore l’intensité jubilatoire de « Temple of the Morning Star ». C’est émouvant pourtant, comme jouir dans le con d’une morte, mais la formation n’a pas encore fini d’éliminer un passif noise audible, qui est la marque de fabrique de son label d’alors. Cela n’est pas une critique en soi, juste le sentiment que cet album a plus des airs de fin de contrat que de renouveau, ce qui sera le cas chez Relapse. Même le batteur me semble moins inspiré, lui qui pourtant m’avait tétanisé sur les deux LP précédents. Peut-être que les nouvelles compositions lui conviennent moins mais même sur un « Tragedy » pourtant essentiellement percussif, il manque un truc, impression qui ne m’effleurera (presque) plus jamais tant Steve Austin a su par la suite s’entourer de batteurs monstrueux (Brann Dailor, Derek Roddy, etc.).

Même le riff énorme de « She is in Fear of Death » ne rattrapera pas le sentiment mitigé que j’ai à l’écoute de ce disque trop décousu, capable d’explosions superbes mais manquant paradoxalement de cette folie suicidaire qui guidait le groupe jusqu’alors. Ainsi, ce titre semble être un collage d’idées sans lien entre elles et même l’hystérie guitaristique d’un « Dot Matrix » semble marquer le pas dans la carrière de TODAY IS THE DAY. Je sais bien que la formation a toujours eu ce travers de proposer des titres auxquels ils semblent manquer les finitions essentielles, de réfléchir davantage en termes d’instants que de postérité et que c’est cela qui rend chacun des disques si uniques, singuliers, dans le désespoir qu’ils expriment. Pourtant, au regard de ce qui précède et, surtout, sachant ce qui arrive, j’ai du mal à adhérer à cet éponyme trop décousu, comme si les musiciens s’ennuyaient en l’enregistrant alors qu’il ne fait que certainement marquer une étape dans une carrière assez unique qui a influencé des milliers d'artistes.

Aussi, si ce « Today is the Day » n’est pas l’album que je retiendrai au moment de partir sur la fameuse île déserte, il reste cependant au-dessus du lot du fait de son étrangeté, de son atypisme, de sa singularité également, le groupe étant parvenu en seulement trois albums à se forger une identité unique, impossible à reproduire sans passer pour un vil copieur.

Difficile de parler de déception dès lors qu’il s’agit de TODAY IS THE DAY mais ce troisième LP n’est assurément pas celui que je recommanderai pour découvrir le groupe. Trop dépareillé dans ses structures, il a à la fois perdu de l’inconscience des débuts et n’a pas encore acquis la monstruosité des albums futurs, il reste cela dit un incontournable si tant est que l’on soit fan.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

1 COMMENTAIRE(S)

gulo gulo citer
gulo gulo
31/05/2025 15:29
note: 9/10
Là, ça devient très sérieux. Très salissant.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Today Is The Day
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (2)  8.25/10
Webzines : (2)  8.59/10

plus d'infos sur
Today Is The Day
Today Is The Day
Noise Rock Core - 1992 - Etats-Unis
  

formats
  • CD / 1996 - Amphetamine Reptile Records

tracklist
01.   Kai Piranha  (01:15)
02.   Marked  (04:49)
03.   Bugs Death March  (05:26)
04.   A Man Of Science  (00:59)
05.   Realization  (04:27)
06.   Black Iron Prison  (01:58)
07.   Mountain People  (02:16)
08.   Ripped Off  (03:38)
09.   The Tragedy  (02:53)
10.   She Is In Fear Of Death  (04:12)
11.   I Love My Woman  (00:28)
12.   Dot Matrix  (04:28)

Durée : 36:49

line up
parution
26 Mars 1996

voir aussi
Today Is The Day
Today Is The Day
Supernova

1993 - Amphetamine Reptile Records
  
Today Is The Day
Today Is The Day
Willpower

1994 - Amphetamine Reptile Records
  

Essayez aussi
Mutoid Man
Mutoid Man
Helium Head (EP)

2015 - Sargent House
  
Kabul Golf Club
Kabul Golf Club
Le Bal Du Rat Mort (EP)

2012 - Uproar For Veneration
  
Modern Pain
Modern Pain
Peace Delusions

2015 - Bridge Nine Records
  
KEN Mode
KEN Mode
Loved

2018 - Season Of Mist
  
Harkonen
Harkonen
Shake Harder Boy

2002 - Hydra Head Records
  

Nine Inch Nails
Pretty Hate Machine
Lire la chronique
Trhä
Lact’eben (EP)
Lire la chronique
Apocalypse
Apocalypse (Rééd.)
Lire la chronique
Bank Myna
Eimuria
Lire la chronique
Phantom
Tyrants Of Wrath
Lire la chronique
Heir
Terra Triumphans Jubila
Lire la chronique
Mütterlein
Amidst the Flames, May Our ...
Lire la chronique
Fragments Of Unbecoming
Dawnbringer (Chapter VII - ...
Lire la chronique
Invoketh
Sabbatikal Obsession (Démo)
Lire la chronique
Death Whore
Blood Washes Everything Away
Lire la chronique
Ice Dragon
Dream Dragon
Lire la chronique
Drudensang
Geysterzvvang (EP)
Lire la chronique
Pain Of Truth / Age Of Apocalypse
Pain Of Truth / Age Of Apoc...
Lire la chronique
Unmerciful
Devouring Darkness
Lire la chronique
Ice Dragon
Tome of the Future Ancients
Lire la chronique
Grind in Paris
Rectorragie + Serpillère +...
Lire le live report
Death Metal Assault
Carn + Creeping Fear + Merc...
Lire le live report
Sulfuric Cautery
Subsequent Torture Sessions...
Lire la chronique
Ice Dragon
The Sorrowful Sun
Lire la chronique
Reject the Sickness
Signs of the End
Lire la chronique
Ice Dragon
The Burl, the Earth, the Ae...
Lire la chronique
Maltuka
Black Rite (EP)
Lire la chronique
Golem Of Gore
Ultimo Mondo Cane
Lire la chronique
Pest Control
Year Of The Pest (EP)
Lire la chronique
Šakal
II
Lire la chronique
Headbussa
Vengeful Mind (EP)
Lire la chronique
LIXIVIAT FESTIVAL #3
Always Never Fun + Cannibal...
Lire le live report
Machine Head
Unatoned
Lire la chronique
Khôra
Ananke
Lire la chronique
Vio-Lence
Eternal Nightmare
Lire la chronique